Mieux vaut tard que jamais…

Pas trop près de la gamine ? raté...
*bam* une chaise tombe à terre.
*clic* un bref son métallique.
Mercredi s'est évaporée en un instant.
Un petit bras enlace Ellie, la maintenant fermement adossée à sa chaise.
Une petite main passe, lui caressant le cou avant de faire sentir une autre caresse, froide, tranchante.
Mercredi exerce une légère pression sur le rasoir qui laisse s'échapper un mince filet de sang le long de la jugulaire de la lady.

La fillette affichant un large sourire carnassier a quelque chose d'effrayant dans le regard.
Pas la noirceur sinistre ordinaire... La folie.
Elle hume la nuque de sa proie avant d'appuyer sa tête au creux de son épaule et fixer Scal
Si elle bouge, elle meurt.
Si tu me touche, elle meurt.
Si je le veux... elle meurt.


Toujours du même ton froid monocorde ne faisant sentir aucun stress, aucune hésitation.
Respiration calme à peine perceptible, mais les yeux grands ouverts, noirs, pupilles dilatées et ce sourire... à glacer le sang.

Les yeux de Mercredi pivotent lentement dans leurs orbites
jusqu'à pointer dans la direction de Gouache sans aucun autre mouvement de son corps.
Elle la regarde un long moment avant que son sourire s'élargisse encore.
hm... hi... hihi...

Elle étouffe le rire naissant pour lui répondre :
Non ..?

Et instantanément ses yeux se plantent à nouveau dans ceux de celui qui dit ignorer la peur.
Elle l'observe tout en augmentant encore la pression de la lame sur la fine et délicate peau de la chapeauté,
élargissant par la même le filet rouge qui y coule. Elle agite de nouveau ses lèvres.
Tu veux qu'elle vive... encore ?

Mercredi observe cette étrange scène de ses yeux fixes.
Laissant Scal se mutiler et tenter de l'appâter, allant jusqu'à goûter son propre sang où elle éclate de rire, un rire de folie.

Hihihahahahaaaa ! Tu ma prise pour un vampire ?
t'es con t'es en train de te vider maintenant.

Elle laisse peser un court silence et penche doucement sa tête sur le coté, toujours en appuie sur l'épaule d'Ellie.
Supplie moi.

La gosse reste là sous l'étreinte de l'homme qui affiche dans ses yeux ce que la gamine attendait,
Ses yeux retournent à leur froideur ordinaire et son sourire s'efface laissant s'échapper un petit discours.

La peur n'est pas un mauvais sentiment.
Elle peux te faire prendre les bonnes décisions dans les pires moments.
Ce sont ces décisions qui font de toi un faible ou non. Pas la peur.

Scal lui aurais brisée la main avec plaisir malgré l'air chevaleresque qu'il aime se donner,
mais le corps de la fillette n'était pas si frêle qu'il en avait l'air.
Elle était entraînée et musclée.
Profitant de l'inertie qu'ont provoqués ses mots elle se faufile entre ses bras comme une anguille et se relève,
ferme son rasoir dans sa poche et époussette sa robe devant l'homme à genoux s'occupant de sa protégée qui n'a qu'une incision, pas large et peu profonde à la gorge.

Je ne l'aurais pas tuée, on fait équipe... Stark m'aurais tuée... et puis je l'aime bien...
J'ai écartée ma main pour éviter sa gorge quand tu nous a fait tomber. Ton geste était stupide. Faible.
Tu aurais dû accepter ton impuissance. Connaître ses faiblesses, accepter la peur est une force. À mon âge on apprend vite ça.
Tu devrais apprendre à t'asseoir sur ta fierté. Et Ellie à se défendre seule.

Ces mots dans la bouche de Mercredi d'ordinaire peu loquace et encore moins sage peuvent surprendre ceux qui la connaissent,
et les autres, de les voir sortir d'un si jeune corps.

En travers de la gorge, la fleur de violettine. A moins que ce ne soit le rasoir de Mercredi. Réflexe de survie, Ellie s'immobilise. Manquerait plus que la gamine "coupe court" à la soirée...

Le regard de Scal change du tout au tout, la Chapeautée commence à se dire que ça va vraiment mal tourner.
*Je savais bien que j'aurais dû partir pour New Vegas... Ou rester dans mon bunker, même. *

La lame tranchante martyrise sa peau, et un peu de sang vient fleurir sur sa jolie robe blanche. Scal semble perdre patience, et Ellie, de son côté, commence vraiment à s'inquiéter. Lorsque son compagnon s'approche, elle retient un frisson et murmure :

- S'il te plait... Mercredi...

Mais trop tard, sa chaise bascule sur la fillette. La jeune femme se voit déjà la gorge ouverte, se vidant de son sang. Pourtant non. Le rasoir s'éloigne immédiatement d'elle, et elle chute sur le plancher en bois.

Échange à la limite du réel entre Mercredi et Scal. La Chapeautée reste assise au sol, passive et presque étrangère à se qui se passe.
C'est en secouant la tête qu'elle finit par lâcher :

- Et hum.... Vous accueillez tout le monde comme ça ? J'ai beau comprendre -ou en tout cas je pense comprendre- le but de tout ça... Je me sens un peu lasse. C'est trop demander, une heure de trève ?

Elle se relève en frottant vigoureusement sa robe, sur laquelle la fleur de sang s'est allégrement épanouie, lance un regard en biais à Mercredi avant de lever un bras vers elle.... Et de lui replier le col de sa robe sans rien lui dire de plus.
Offrant son bras à Scal pour qu'il se redresse, elle reste à côté de lui les yeux baissés.
Avec une seule envie, celle que les choses reprennent un cours un peu plus normal.

Ce test était un succès. Mercredi, la petite dernière de l'Ordre dépassait toutes ses espérances. Scal en revanche, avait perdu son sang froid. Ed' avait planté le germe du chaos et la petite était son exécutrice. Stark était intervenu et, après avoir calmé le jeu s'était dirigé vers la porte. Ed' lui renvoya un signe de tete.

- Desolé pour la frayeur, c'est allé trop loin... pour vous. Dehors, celui tenant la lame ne laissera rien passer.. enfin c'est deja bien d'avoir tenu jusqu'ici. Il était amical et chaleureux Je vous souhaite la bienvenue à Oilean, ésperant que vous vous intégrerez rapidement avec la..."Faune" locale.

Il attrapa la gamine et la releva.

- Maelle tu nous met deux verre s'il te plait?

- Maëlle! Je m'occupe d'eux! Toi, mercredi ce sera lait de chamelle! Tu as besoin de calcium.

La gamine fait une petite moue boudeuse adressée à l'écarlate à ces mots, lui donnant brièvement l'air d'avoir réellement son âge,
mais le regard de la seule personne qui a de l'importance pour elle la dissuade de se rebeller d'avantage.

Mercredi est déjà dénuée de morale par nature, mais l'alcool a tendance à démultiplier sa violence.

C'est à peine si Ellie relève la tête lorsque Gouache approche et essuie le sang écoulé. D'un geste machinal elle attrape le chiffon imbibé qu'elle lui tend... Évitant son regard, elle serre un infime instant la main de l'Écarlate entre les siennes.

Lorsque Stark s'approche pour vérifier la non-gravité de sa blessure, elle se tourne rapidement et pose le tissu sur la plaie. Sa façon de dire qu'elle n'est pas en sucre.
Et un malheureux réflexe, puisque la morsure de l'alcool lui arrache un grondement.
Peu importe, elle sert les dents et redresse même le visage, presque impassible. Presque.

Elle observe les visages, un peu perdue. Comme l'a dit Scal, elle ne pensais pas devoir se méfier en ce qu'elle pensait être un territoire allié.

Devant elle, Mercredi, très fière d'elle. Ed, très fier de Mercredi. Stark, déçu des nouveaux arrivés. Gouache, qui semble s'excuser d'un jeu dont elle n'est pas responsable....
Et Scal, qui demande un pardon dont il n'a pas besoin.
S'approchant de son compagnon, elle se glisse dans ses bras, prenant garde à son poignet blessé. A ses mots elle ne répond pas, mais passe une main délicate sur sa joue et se serre un peu plus contre lui.

Puis son regard oscille entre Stark qui s'éloigne et Gouache, qui leur propose finalement leur thé.

- Merci pour l'infusion.. Si tu le permets je la boirai dehors, j'ai besoin de m'aérer un peu la tête. Et de me reposer...
Je te rendrai la tasse demain.

Elle attrape le bock, ses sacs, sa bourse d'herbes restée sur la table, et suit lentement Stark.

A nouveau Ellie ne laisse pas à Stark le loisir de regarder sa coupure :

- Ce n'est que superficiel. Je mettrai un cataplasme de plantes pour éviter l'infection. Mais occupez-vous de Scal... S'il vous plait..

La voix de la jeune femme tremble un peu. Le visage baissé et dissimulé dans l'ombre de son chapeau, elle semble prendre sur elle pour garder sa contenance. Les mots de leur hôte viennent ébranler un peu plus sa carapace, et c'est d'une voix étrangement froide qu'elle lui répond :

- Mercredi a fait exactement ce qu'on attendait d'elle. Et votre ami Ed en semblait très satisfait, au demeurant. Je ne l'en blâme pas, on ne sait jamais sur qui l'on tombe n'est-ce pas...?

Sa dernière question laisse planer une impression amère...
Passant une main hésitante sur son visage, elle reprend d'une voix basse :

- Pardonnez-moi Monsieur Stark... Hum... Nous avons réussi à traverser le désert sans y laisser nos vies, je vous avoue qu'il m'est difficile d'admettre qu'il m'a fallu atteindre une cité pacifique pour me faire agresser. Quand bien même ce ne soit qu'un... test.

Je ne vous en veux nullement... Demain ce sera oublié.
*sourire désabusé* Hum. Au sens propre, peut-être même...

Elle boit quelques gorgées de son thé -délicieux bien que chèrement payé- et déclare finalement, après avoir tendrement embrassé Scal :

- Bien ! Allons soigner cette blessure avant qu'il ne faille couper le bras tout entier !

Avec un petit rire amusé, elle s'accroche au bras valide de son compagnon, faisant signe à Stark qu'ils sont prêts à le suivre...

Pendant ce temps à la barrique percée, Ed' demanda plutot deux bocks de vodka, l'un rempli à ras bord, l'autre à moitié et il profita que Gouache eu le dos tourné.

- Attend gamine, j'vais t'faire decouvrir un truc, il bu la moitié de lait de chamelle, puis ajouta la vodka. Hop, ni vu ni connu, ça s'appel un "russe blanc" ou un "lait plus". Tu m'en dira des nouvelles hehe. Pas un mot à la rouquinne hein, lui fit un clin d'oeil, ça reste entre nous hehe.

De retour aux couchages...

"Dortoir".
Déjà quand Gouache en avait parlé, le mot avait sonné étrangement mal aux oreilles d'Ellie, pourtant elle avait préféré passer outre.

Mais là, la réalité dépassait ses craintes. Des lits, des lits et encore des lits. Ce qui signifiait des gens, des gens et encore des gens... dont certains commençaient déjà -ou finissaient encore ?- de dégriser, à grand renfort de ronflements.
Toute cette affluence ravivait une peur, celle qui lui avait fait quitter le bunker et son lot de survivants.
*Ah... Et bien non, je m'en souviens. Ce ne sont pas eux qui m'ont jeté dehors, finalement.*

Après des lunes de désert et de quasi-solitude, le coup était un peu rude.
Une autre constatation vint effleurer ses pensées, et c'est d'une voix un peu inquiète qu'elle déclara :

- Et si je retrouve plus le mien, de lit...?

La question prêtait à sourire, même si elle posait un vrai soucis à la Chapeautée. Elle plissa un peu le nez, mettant déjà en place des stratagèmes pour pallier ses lacunes de mémoire et d'orientation.
Tournant sur elle-même à la recherche de repères et de solutions, elle oublia rapidement la présence des deux hommes :

- Peut-être que si je... Hum... Non. Par contre avec deux... Tiens, c'est possible. Il suffirait de deux grandes... Hum. Que je pourrais...

Tournoyant un peu rapidement, elle se prit les pieds et atterrit assise sur un lit. Une seconde d'hésitation, puis elle leva les yeux vers Stark et Scal, comme étonnée de les trouver là.
Passant d'une idée à une autre sans transition, elle eut un sourire amusé en demandant :

- Hum..? A-t-on le droit de sauter sur les lits ?