beuvez toujours, meurez jamais

Poehei buvait du Rhum sans faire attention à qui l'entourait.

Depuis des lunes elle se fesait du soucis pour sa survie a longue échéance dans un endroit si morne et sans vie. Elle avait sympatisé avec Crezo puis jess qui lui avait offert de l'opium mais sinon elle ne parlait avec personne en ville.

Elle suivait les ordres qu'on lui donnait sans rechinier, après tout ils l'aidaient à se renforcer sauf dans de rares cas ou ses don pour trouver de l'eau étaient requis. L'alcohol aidant elle se lacha devant tous le monde.

Qu'est ce qu'on se fait chier ici! hip!

Serieux, depuis qu'on a quitté hip! l'ancienne ville on se fait chier! C'est pas parce que des gens sont mort qu'il ne faut pas avancer, moi aussi j'ai perdu ma famille, mes amis tous le monde et alors. Vous parlez peut etre entre vous de ce que vous voulez faire, mais a nous on ne nous dis rien. Rien du tout, tout ce qu'on m'a dit c'est, on va la bas, on reconstruira plus loin, tu verras quand on y sera, on reconstruit tout, on continue. Mais on continue quoi?

A moitié affalée sur une table en bois Poehei somnole esperant secretement que sa vie change.

Voilà plusieurs Lunes que le Bédouin résidait à Santa Mierda. Arrivé plus ou moins en même temps que la majorité des survivants d’Oiléan-Thoraï, il commençait (à son grand étonnement) à se plaire dans sa routine quotidienne. Rythmant ses journées entre entrainement de survie avec des mafieux plutôt courtois, promenade en montagne et consommation de résine de cannabis, sa nouvelle vie lui convenait plutôt bien.

Le temps se faisant de plus en plus frais si ce n’est glacial et les promenades de plus en plus courtes, il en profita pour faire un tour à l’intérieur du poste central. L’endroit était bien chauffé et ne sentait pas trop mauvais contrairement à ce qu’il pensait. Il marcha quelque instant dans les couloirs suivant les voix qu’il entendait puis fini par tomber sur le bar de la communauté. Ce n’était pas le genre d’endroit qu’il avait l’habitude de fréquenter mais pourquoi pas… Entrant, il scruta la salle espérant voir une tête familière qu’il ne trouva pas. En revanche, il entendit une femme parlant toute seule à une table:

[…]"à nous on ne nous dis rien. Rien du tout, tout ce qu'on m'a dit c'est, on va la bas, on reconstruira plus loin, tu verras quand on y sera, on reconstruit tout, on continue. Mais on continue quoi?"

Il se reconnu dans ces paroles et rétorqua en s’approchant d’elle :
"On continue de survivre je soupose non ?"

Il regarda cette dernière avec un sourire franc et les sourcils en croissant de lune comme essayant de lui remonter le moral par une moue sympathique.

Une femme entre avec une caisse sonnante de bouteilles qui s'entrechoquent. Une livraison d'alcools peut être bien.
Dans un bar, cela semble bien plausible.
Elle tape des pieds pour en faire tomber la neige, dans l'encadrement de la porte. La neige tombe serrée dehors.
Son visage est dissimulé aux trois quarts par des écharpes pour la protéger du froid.

"Bonjour !"

Elle fait quelques pas à l'intérieur, et malgré sa prudence, elle se prend une table et trois chaises. Avec patience, elle les contourne pour arriver jusqu'au comptoir.
Et enfin déposer le colis.

Poehei redescendit brusquement sur terre, il lui fallait trouver une position convenable pour répondre à l'homme qui s'adressait à elle. Se redressant comme elle pouvait, elle essaye d'ouvrir les yeux pour voir un peu mieux le visage de l'homme. Jamais elle ne l'avait vu mais elle prend le temps d'essuyer un filet de bave naissant au coins de ses lèvres avant de lui répondre, évitant une projection malvenue de salive à l'odeur de rhum.

QUOI? On continue à survivre tu dis?

hip!

Survire c'est un bien grand mot, regarde autour de toi, moi je ne regarde plus les gens dans les yeux ici, ils me font peur. Depuis qu'on a quitté ce maudit port les visages sont fermé, plus rien n'est comme avant. Sur le chemin, les seuls mots que j'ai entendu parlaient de vengeance, de comment on allait les punir de ce qu'ils avaient fait. Mais depuis qu'on est ici rien, on survit comme tu dis hip! Tu veux un verre?

hip! Moi je veux vivre!

Sur cette dernière parole Poehei se met à trembler d'une main qu'elle bloque aussitot avec l'autre, puis regarde son verre à moitié vide ses pensées reprenant le dessus.

"Bonjour"

Quand Emi Louise salue les gens présent, Poehei lève son verre vers elle et le repose bruyamment.

Poehei regarde Ali droit dans les yeux, elle n'y voit aucune animosité ce qui semble la calmer un peu.

Pas d'alcool? hip! Très bien, grand bien t'en fasse, c'est mauvais de toute façon, hip!

Je pourrais partir oui, mais pour faire quoi? Aller me terrer dans les souterrains, non merci, bien qu'un jour j'aimerai voir a quoi ça ressemble. Non, je voudrais voir du pays, mais seule c'est impossible. En tout cas ici j'ai l'impression d'etre avec des gens malade, des zombis en puissance. hip!

Moi, c'est Poehei, enchanté monsieur Ali, si vous avez besoin d'eau, c'est à moi qu'il faut faire appel... Et je sais m'déffendre, hip!

Elle prend le joint que lui tend Long John, tire dessus une latte et laisse la fumée disparaitre sur les parois de ses poumons, quand elle recrache après une minute il n'y a presque aucune fumée.

Hip! La fumée... ça pique, kof kof.

Avant, avant j'étais lycéenne, puis j'ai passée plusieurs années sous terre avant de sortir. J'ai rencontrée les Illuminés qui m'ont conduit à OT, et depuis je suis avec les Fomoirs. hip! Je ne me plaint pas de la vie que je mène ici, on s'occupe de nous, personne n'a faim ou soif. hip! Par contre on s'emmerde.

Tu proposerais quoi toi M'sieur pour nous changer un peu les idées?

La brune vient de finir de ranger les bouteilles. Les nains ne l'ont pas suivi, et elle profite que Long John s'eclipse pour venir auprès de Poehei.
Elle cherche une chaise des mains.

"Je suis Emi Louise. Vous vous ennuyez ? Je peux vous trouver des occupations si vous voulez. Ici, il y a un peu tout à faire..."

Elle tire le dossier de l'une d'elle et s'assoit en face d'elle.

"Franck a certainement besoin d'aide pour rendre ce camp plus vivant. Vous êtes arrivé avec qui ?"

Poehei reprend une gorgée puis tente de se concentrer sur la jeune femme. Elle est plutot jolie, assurément aveugle, et semble connaitre du monde.

Elle l'a vu arriver et se voir attribuer très rapidement des postes importants dans cette nouvelle ville que tous construisaient. OT n'était plus, une nouvelle villes avait vu le jour mais les chefs ne changeaient pas. Les chefs qui avaient échoué dans leurs mission, qui était de tout faire pour protéger le groupe étaient encore la.

Hip! Bonjour, moi c'est Poehei. Si vous avez des choses à faire, vous genez pas je suis disponible.

Je suis arrivée avec Vlad et les Illuminés, ils m'ont récuperer dans le désert alors que trois hommes tentaient de me réduire en esclavage. Depuis je suis avec les Fomoirs. J'étais la bien avant l'attaque des Basterds, et j'ai aussi participé à lamigration jusqu'ici.

Et vous alors, qui etes vous? hip!

A la manière dont vous vous déplacez, et touchez cette chaise, je dirais hip! que vous n'y voyez rien. Mais je le savais déjà hip! Emi Louise de New Vegas. J'ai été surprise de vous voir arriver en ville à vrai dire, et sans un mot, prendre les clefs de la ville. hip N'y voyez rien contre vous, mais les chefs ont tendance à faire leurs affaires ensemble et à oublier qu'il y en a en dessous a qui l'on n'explique rien, ou pas grand chose.. hip!

"Ah... Ca... Non, c'était pour rendre service. Je ne suis rien ici. Et puis j'ai quitté mes fonctions à Vegas."

Elle hausse les épaules, avec nonchalance.

"Je suis comme toi, une fille du camp qui n'en sait pas plus que toi sur ce qui se passe... Tu pourrais croire que je te baratine, mais promis, cette fois... Je n'ai vraiment rien de plus que toi. Je monte la garde, voilà tout. Et ne te moque pas. Ce n'est pas parce que je suis handicapée qu'en pleine nuit je suis moins utile que toi !"

Elle se met à rire. Elle a oublié de se servir à boire... Apparemment, elle n'a pas vraiment prémédité cette conversation.

"Je suis venue ici pour rejoindre la Marabunta. Ici, sont stockés des véhicules qui sont importants pour gagner cette guerre... Développer Santa Mierda c'est comme assurer la protection de ce qu'il nous reste pour défier à arme égale les Basterds."

"Je ne sais pas trop comment tu pourrais aider... Comme je t'ai dit, Franck doit en savoir bien plus que moi."