Depuis plusieurs jours, Marcel avait le sourire, ou en tout cas un rictus qui y ressemblait. A peine sortis de son Bunker dans les montagnes (Une bonne planque, la montagne. En tant que bon Suisse, il y avait toujours cru), Il avait croisé la route de ce bon Wendac, avec qui les quelques mots échangés lui parurent de bon augure. Il appréciait les hommes distingués, dont l'intellect était au dessus de la moyenne. Puis, voyant la petite troupe s'agrandir, il fut un peu inquiet. Mais cette inquiétude fut de courte durée : la bande avait l'air organisée et visiblement, elle savait où elle voulait aller - et ça, Marcel aimait beaucoup.
Bien sûr, il ne savait pas trop si c'était prudent pour une petite fille de se laisser croire qu'elle allait diriger une armée, mais en même temps, les temps avaient bien changés. Et Franck, malgré sont côté auto-centré, lui était sympathique. Quand aux autres, ils avaient l'air très affairés et organisaient beaucoup de choses de moins en moins incompréhensibles. La lumière venant, la bande hétéroclite l'était de moins en moins également.
Marcel n'avait pas énormément parlé. Il s'était contenté de regarder et de faire ce qu'on lui disait de faire (il avait d'ailleurs gagné un arc sans jouer (ce qui lui rappelait le bon temps d'avant la Catastrophe, le temps ou il était banquier.). Le seul problème, c'est que la petite bande ressemblait, plus le temps passait, à une bande de pillards. Et même les temps ayants diamétralement transformé la face du monde, ça le dérangeait un peu. Heureusement, en tant que banquier, il avait toujours des idées lumineuses : comme il ne pouvait pas décemment renier l'aide apportée, il décida dans un premier temps de faire avec tout ceci, sans trop se poser de question. Mais il se dit qu'il faudrait bien à cette fine équipe, un alibi de choix. Un vrai alibi. Et quoi de mieux qu'un être charitable (après tout, les banquiers prêtent), de confiance (les banquiers assurent), et sympathique (les banquiers... heu... non.)
Il se tourna donc vers la petite troupe qui commençaient à s'affairer autour d'un sauvetage de personne (il était vraiment bien tombé), et pris, au grand étonnement de tout le monde, la parole :
- Mes amis ! Mes compagnons de fortune ! Je voudrais vous dire deux petits mots, je serai bref. Dans un premier temps, je tient a vous remercier de m'avoir sortit de ma petite misère, et de m'avoir tendu la main. Je n'ai pas assez de mots pour vous remercier, mais sachez toutefois que le cœur - mon cœur- bat au même rythme que le votre. Je voudrais vous être utile. malgré mon peu de science en matière de pharmacie, je vous serai utile en trouvant de quoi nous nourrir. Mais je vous rendrai la pareille de la manière que vous voudrez.
je suis un homme de confiance, vous pouvez me croire. Je prendrai les responsabilités que vous me donnerez. Mais je pense que vous aurez besoin d'un homme pour couvrir politiquement vos arrières. Je peux, si vous le désirez, être cet homme-là. Pour l'instant, ma proposition n'a pas de grande valeur. Mais lorsque nous seront organisés avec un repaire, ou une base arrière quelconque, vous aurez besoins de moi. Je peux même garder la petite, si il le faut.
Je peux dresser des inventaires, faire des calculs savants (sans vouloir blesser mon collègue Wendac). J'ai une bonne mémoire et je suis prêt à garder n'importe quel secret, à tromper la vigilance de n'importe quel espion. Mon travail d'avant m'a laissé plus d'une fois l'occasion de faire montre de mon talent d'adaptation et de survie.
Marcel toisa du regard l'assemblée et guetta les visages circonspects de ses nouveaux compagnons.