La fête des morts – RP se déroulant à la lune 179

Dans la fraicheur d’une matinée automnale, le comptable était de sortie. Le temps était froid et sec. Pas de doute l’hiver est en route, accélérant le pas pour geler définitivement nos forêts et nos eaux tumultueuses. L’homme souffla sur ses mains jointes, comme pour les réchauffer de sa chaleur corporelle. Ses pas rapides craquaient sous un tapis végétal d’or et de rouille, si bien que l’on pouvait suivre sa progression à l’oreille. Cela faisait en effet belle lurette que les arbres avaient perdus leur belle parure, leurs branches nues et luisantes dans l’humidité du petit matin témoignaient de l’inéluctable cycle de la vie tandis que les dernières feuilles récalcitrantes zigzaguaient au ralentie, comme pour suspendre un instant leur descente vers la terre ferme. La forêt aux alentours de la cité portuaire était silencieuse. Tout comme l’était ce visiteur inattendu.

Quelques heures auparavant, lui-même et les autres officiers fomoires venaient de trancher : Barry avait définitivement été porté au rang des disparus. Son silence radio ne faisait que confirmer leurs doutes. Ce qui ce dit, d’après leurs sources, c’est que leur explorateur en mission d’exploration serait tombé aux mains des Gardiens, les troupes d’élite de Shangri-La. Une ville qui, d’après ce qu’il avait entendu dire prônait la paix et l’aide à son prochain. La preuve était qu’à part l’aider à passer l’arme à gauche, les shangri-lais n’étaient surement pas aussi bienveillants que ce qui se murmurait d’une oreille à l’autre. D’autant plus que le fait n’a toujours pas été démentit de leur côté. L’utopiste philosophe s’ajouterait donc à la longue liste des victimes de cette sombre et sanguinaire ère post-crash.

Triste époque. Déjà, ces dernières lunes bon nombre de leurs compagnons les avaient quittés. Tous d’une façon inhabituelle. L’ancien maître d’arme de l’Ordre, le dénommé Roudoudou, bricoleur de renom, avait trouvé la mort dans des circonstances bien étranges. De la même façon, le nouveau venu, emplit de bonne volonté qui se faisait pompeusement appelé Jean de la Mothe Houdancourt a également succombé à cet étrange mal que l’on surnomme ici : la zombinite. Sans oublier le discret Bieber ou le saugrenu Isanekid. Mais encore, Eithne, qui aurait inexplicablement donné fin à ses jours en se jetant du haut de nos murs, ou encore, il y a bien longtemps désormais, Marcel, dévoué compagnon et ancien comptable des Fomoires. Des dizaines de noms qui fourmillent encore dans nos esprits mais qui d’ici quelques temps ne seront plus que l’ombre d’eux même...avant de disparaitre définitivement de nos mémoires.

Franck arpentait méticuleusement les chemins broussailleux qui longeaient les remparts du port pirate. Il plissait les yeux autant qu’il le pouvait comme pour scruter attentivement la litière forestière. S’il venait à détecter une dénivellation anormale, il marquera l’endroit d’une croix de branchage planté en terre. Avec les récents évènements, le repos de leurs morts n’avait même pas été honoré comme il se devait. Seul un petit nombre des corps de leurs concitoyens avaient étés rapatrier entre les murs de leur cite, et encore, tous n’avaient pas encore été enterré dans leur cimetière marin. Les autres avaient été oubliés dans la nature environnante, par peur de contagion de ce mal étrange. Ou tout bêtement laissés là, faute de main d’œuvre disponible ou par mesure de prévention face au danger que constitue une promenade aux alentours ces temps-ci. Le chef de sécu, l’avait en effet répéter à mainte reprise : beaucoup de groupe dangereux circulaient dans les environs ces temps-ci et toute sortie faisait l’objet d’un contrôle rigoureux. Mais, malgré la dureté du quotidien, ils se devaient, pour eux comme pour les autres, de préserver un semblant de savoir vivre. Et pour cela un dernier hommage devait être rendu à leurs défunts. Franck, faisant fit des mise en garde de Vel, était bien décidé à ne pas laisser cette pesante atmosphère conflictuelle lui dicter sa conduite.

Une fois, quelques corps identifiés, l’homme avait déjà en tête de mobiliser la populace pour rendre l’évènement plus festif. Il avait entendu dire de certain que bien longtemps auparavant, des festivités similaires se déroulaient dans l’ancien territoire du « Mexique » (HRP : http://fr.wikipedia.org/wiki/Jour_des_morts_%28Mexique%29). Il parait que les habitants festoyaient longuement sur les tombes des trépassés rendant un peu de vie à ces pierres inertes. L’idée lui plaisait bien. Encore une occasion pour boire diront certain, mais n’étant pas complètement fêlé de la caboche, le comptable n’était pas assez sot pour décréter l’amorcement d’une beuverie générale alors que l’ennemi était peut être déjà en route pour guerroyer. Non, juste un peu de jus de patate en godet, qui n’était pas si affreux que certain le disait, quelques gâteaux à la patate et un peu de salade de patate pour ripailler joyeusement ! Bon...pour les plus difficile, peut être qu’il pourra leur fournir un peu de hareng. Du moment que les habitants de coin s’aérait un peu l’esprit et oubliait quelque instant ce climat de tension qui enflait au fur et à mesure que les mauvaises nouvelles pointaient le vilain bout de leur nez.

Sa besogne achevée, le bellâtre se dirigea vers leur lieu de rassemblement habituel pour en informer la populace. Il hésita un moment puis gribouilla rapidement sur le panneau central :

Cette lune, nous célébrons nos morts.
Rendez-vous au cimetière du coin. Au programme : festivités musicales et grand banquet de patate douce pour honorer dignement leur disparition (et se débarrasser de l’excédent de notre dernière récolte).

Franck.

Stark n'avait pas perdu les petites habitudes qu'il avait prise quand il avait été nommé temporairement chef de la sécurité. Il ne pouvait s'empêcher de faire des rondes, matin et soir, et d'inspecter les défenses de la cité afin de s'assurer de leur bon fonctionnement. C'est donc en faisant le tour du port, qu'il tomba sur l'annonce du panneau central... Il resta là devant, quelques instants... Cela faisait une bonne semaine que Roudoudou était décédé, et maintenant Barry était porté disparu... Ses plus proches amis depuis sa sortie de bunker avaient tout les deux disparu tour à tour. Et malgré le fait que l'agent avait déjà perdu beaucoup de ses amis par le passé, malgré le fait qu'il avait déjà de nombreuse fois cotoyé la mort, cette fois cela le touchait... Beaucoup de chose avaient changé depuis sa sortie de bunker, et Barry, comme Roudoudou, voulaient la paix autant que lui...

D'après les rumeurs qui circulaient, la disparition de son ami philosophe était le fait d'un groupe Shangrilais... Soit disant une "nation" de paix... Sans cesse sur les ondes on entendait ce refrain... "Nous sommes pour la paix... Venez à Shangri Là..." Satanés menteurs, groupes sans foi, ni loi... Race sans morale.... Jusqu'à lors, Stark n'avait jamais eu à leur reprocher quoi que ce soit... Un moment même avait-il failli bosser pour eux... Aujourd'hui il était bien content d'avoir changé d'avis à cette époque... Aujourd'hui Shangri là devenait son ennemi... Et les prochaines paroles de paix qu'ils prononceraient sur les ondes générales, il ne manquerait pas de leur répondre...

Mais voilà, Barry et Roudoudou n'était plus de ce monde, ce qui affaiblissait grandement "leur ordre"... Est-ce qu'il fallait pour autant abandonner le combat ? Abandonner ces désirs de paix, abandonner le rêve d'une humanité morale et vertueuse ? Certes c'était une utopie, mais tenter de s'en approcher ne ferait de mal à personne... bien au contraire... Il fallait maintenant dire adieu à ses compagnons... Ces compagnons qui partageaient ce rêves...

L'homme se dirigea donc vers le cimetière, le visage fermé. Aucune tristesse de transparaissait sur son visage pour la plupart des gens ici, seuls ceux qui le connaissaient bien, le savaient affecté par la perte de ses deux amis...

Otis s'était déjà rendu au cimetière. La mort de Barry l'avait touché beaucoup plus profondément que son incessant débit de paroles incompréhensibles ne le laissait penser.

Enfin quelqu'un d'intelligent dans ce désert ! Quelqu'un digne de parler avec Otis ! Et il était mort.
Certes, le Volubile estimait également le capitaine Zemin, homme de goût à l'esprit aussi aiguisé qu'un katana, mais celui-ci était trop... Rigoureux et strict, trop consciencieux, trop pour avoir une vraie conversation. En le voyant répéter les mêmes exercices tous les matins, donner des ordres courts et directs, il le voyait mal débattre avec le grand esprit qu'il était.
Peut-être aussi Franck. Probablement raisonnablement intelligent. Mais Il avait cette tendance fâcheuse à ne parler que de lui, quelque soit la question soulevée.

Barry était mort. Ils n'avaient échangé que quelques mots avant qu'il ne parte en expédition, et le Volubile avait attendu son retour avec impatience pour entamer un vrai débat. Il n'en était jamais revenu.

C'est étrange, n'est-ce pas ? Cette chose que la mort. Elle nous renvois inévitablement à la nôtre. Voir quelqu'un mourir, c'est nous rappeler que nous sommes nous-mêmes mortels, et qu'un jour où l'autre, plutôt que de se nourrir de vers, ce sont les vers qui se nourriront de nous ! Pourtant, il n'y a pas dans la mort que ces quelques tristes pensées nous amenant à nous dire "Le monde est vain et rien ne sert de vivre". Seuls les imbéciles pessimistes pensent ainsi, car si la mort signifie surtout quelque chose, c'est bien que nous sommes vivants ! Et que cette vie ne durera pas éternellement ! C'est pour cette raison qu'il est une chose capitale à se rappeler : Carpe Diem. Profite du jour présent. L'un de nous sera peut-être réduit à l'état de charpies d'ici quelques minutes, un autre sera piétiné par un troupeau de chameaux enragés, d'autres se feront rouler dessus par un troupeau de voitures enragées, et pierre se fera bouffer par une bête sauvage. Qui sait lequel d'entre nous sera le prochain ? Toi ? Toi ? Toi ? Et après ce sera moi ! Et là ca va être vraiment triste ! Pour moi en tout cas, car ma vie cessera, je ne profiterais plus de ces petits bonheurs anodins qui font la vie, je ne pêcherais plus le piranha avec mon pied qui trempe dans l'eau pour les attirer, je ne mangerais plus de rat farci aux patates, ni de patates bouillies accompagnées de rat, ni de salade de pomme de terre agrémentée de rat confit, ni de purée de pomme de terre avec sauce de rat, ni de rat bourguignon accompagné de ses patates douces, ni de rat rôti et fourré aux patates...Je ne pourrais plus non plus discuter avec de fins esprits dignes d'échanger quelques philosophiques pensées avec ma gracieuse personne. Tout deviendra triste. La vie doit toujours primer sur la mort, et la mort nous le rappelle. Comme la vie serait triste sans la mort ! Eternels, nous n'aurions plus rien à faire. Nous ne saurions plus profiter de ce qui nous arrive. Nous le pouvons, nous, car nous savons justement que tout ceci ne durera pas éternellement ! Immortels, aurions-nous tant de plaisir à vivre ? Non, mes frères, non ! C'est pourquoi aujourd'hui plus que n'importe quel jour, il faut se rappeler de tous ceux qui sont tombés pour nous ! Ils ont vu leur existence trouver son terme, et nous disent ces mots : Carpe Diem. En honneur à leur mémoire, nous ne devons pas nous laisser abattre ! Ce serait la pire des insultes que de gâcher leur sacrifice, le sacrifice absolu, celui de leur vie ! Ils nous ont offert une chance de survivre, ils ont été plus humains que n'importe qui ici en nous offrant à tous la vie ! Il est donc temps d'apprendre à ces bâtards qui les ont butés le sens du mot humanité ! On va leur faire comprendre à quel point la vie et la cohabitation est importante en les massacrant à grand coup de matraque dans les couilles et dans la gueule ! On va leur arracher leurs radiches moisies, et on va leur faire bouffer leur cul ! Peut-être qu'ainsi, ils comprendront enfin qu'il est nécessaire de respecter son prochain et de ne tuer qu'en cas de légitime défense, et si la victime a bafoué les principes fondamentaux de l'Humanité ! On va leur apprendre à respecter les autres êtres humains, cette bande de petites **** de ******, grosses ******* de mes *****, qu'ils aillent se faire ***** à coup de ***** de ***** bien ******. Enfin bref, on leur apprendra la politesse et la courtoisie, puis on leur inculquera l'Humanité. This is the meaning of life.

Otis alors leva son verre devant les quelques tombes et les rats qui l'avaient écoutés. Il vida une choppe de liqueur de patates sur ce qui aurait du devenir la tombe de Barry, puis vida la sienne.

A nos morts !

Stark arriva au milieu du monologue d'Otis... Il ne lui avait encore pas parlé en face à face depuis son arrivée au port... Il approcha discrètement pour ne pas interrompre son discours. Ecoutant avec intérêt chacune de ses paroles... Oui... Cet homme avait raison... Ceux qui avaient buté Barry ne méritaient pas qu'on les laisse vivre... Peut-être bien que les désirs de paix ne sont vraiment qu'un rêves... Peut-être n'y aura-t-il de paix que lorsque le monde connaitra la domination totale d'un seul camp... L'humanité n'avait peut être plus d'espoir de bien... Il était trop tard... Peut-être que la seule chose qui importait n'était pas le bien de tous, mais le bien des siens... De ses proches... et puis voilà... Qui veut la paix prépare la guerre ? C'est bien ca qu'on disait autrefois non ? Dans ce cas il va y avoir la guerre... Non... La guerre est déjà là... Ou le sera très bientôt... A nos portes... Et alors il ne s'agira plus de paix... Oeil pour oeil, dents pour dents... Le sang appelle le sang... Et ainsi le monde continuera à s'autodétruire... Mais il apparait qu'il y a peu d'autres solutions... Tuer... à nouveau... Oublier... Barry n'aurait peut être pas approuvé...

Désolé mon ami...

Couvrez-moi de fleurs s'il le faut.
Laissez venir l'homme à la faux
Et si me coudre les paupières
Au moins ne me riez derrière
Moi.

Laissez me parler à l'oreille
Et faire miel de moi l'abeille
Et dans mon ombre, laissez vivre,
Quand bien même le bateau ivre
Sombre.

Croyez-moi, dans ce monde-ci,
Jamais on ne m'a dit merci.
Où que ce fut, où que ce soit,
Qui que ce fut, qui que ce soit,
S'en fut.

C'est pour ma chair fragile et morte
Que je prie de vous de la sorte
Qu'on ne m'ait pas en terre admis
Sans que l'on y descende aussi...

Que reste ici de mon passé
Dans ce caveau frais repassé
L'habit de noce et le carton
De ma langue et de mon menton
L'os.

L'ongle à peine de désigner
Faisant main comme l'araignée,
Les yeux se taisent et la cornée
Dessous l'arcade cimentée
Pèse.

Couronnez-moi de fleurs mauves
Si voyez que ma vie se sauve
Et des ténèbres ayez raison,
Lirez lumières de l'oraison
Funèbre.

Prenez soin de moi si pouvez,
Faites de vos bouches un ave,
Que Dieu le dépose ou l'apporte
S'il fut seul au pied de ma porte
Close.

Couvrez moi de fleurs s'il le faut.
Laissez venir l'homme à la faux.
Couvrez moi de fleurs s'il le faut...

Tous ces morts en quelques lunes…
La plupart emportés par le vent de la folie.
Dans la pénombre, elle accomplit de terribles ravages sur les rivages des cœurs oubliés.

Elle ne connaissait pour ainsi dire pas la plupart.
Excepté Barry, et encore.

Barry…

Maëlle l’aimait bien.
Oui, elle le connaissait peu mais aurait aimé avoir plus de temps pour mieux le connaître, elle en avait envie.
Seulement voilà…
« Dommage collatéral. »
Un de plus. Pas le dernier.

Elle-même, à peine deux lunes auparavant, était passé en quelques heures très près de la mort, et ce à plusieurs reprises.

Elle-même avait failli partir à sa place, et serait sûrement morte.

La mort de Barry la touche.
Pourtant, aucune pensée de vengeance.
Surtout pas. Elle ne résoudrait rien, et entraînerait d’autres morts inutiles dans les deux camps.
Et d’ailleurs, Barry lui-même… l’aurait-il souhaitée, cette vengeance ?

Lorsqu’Otis prend le risque de se lancer dans une tirade en hommage aux morts, elle se mord les lèvres. Il a beau y mettre une pointe d’humour, la fin de son hommage est un appel violent à la vengeance.
Un de plus. Pas le dernier.

Carpe diem ?
A quoi bon ?
Si c’est pour guerroyer, s’entretuer sans fin, jusqu’à celle de l’humanité…
Profite du jour présent.
Pour tuer celui qui en profite également de l’autre côté du mur pour en faire autant ?

Œil pour œil, dent pour dent.
La Loi du Talion.
Je te tue, tu me tues, ils se tuent.
Nous vous tuons, vous nous tuez, ils se tuent.
Et se turent une bonne fois pour toutes.
De profundis. Amen.

Lorsque plus aucun mot n’est prononcé, elle s’agenouille, l’air abattue, ferme les yeux et baisse son visage vers le sol, dans un geste de recueillement, et reste ainsi plusieurs minutes dans le silence le plus total.

Seul le vent agite une mèche de ses cheveux, échappée de sa longue tresse d’ébène, semblable à une touffe d’herbes sauvages.

Lorsqu’elle se relève enfin, des larmes ont coulé sur ses joues, qu’elle essuie d’un rapide geste du revers d’une manche, tout en se retournant et s’éloignant déjà vers le quai le plus proche.
Elle passe alors à côté de Stark, lui caresse les cheveux pendant quelques instants, avec un doux sourire triste, et reprend sa marche.

Stark ou Logan, Logan ou Stark, homme de guerre ou homme de paix, il regarde Maelle se mettre à genoux et ne plus bouger, le vent faisant danser sa longue chevelure. Le silence est pesant, tous bien conscient du fait que les prochaines lunes pourraient être un tournant dans leur vie ou dans leur mort... Le temps semble s'être arrêté sur le cimetière. On entend le bruit de l'eau un peu plus loin, et quelques oiseaux en cette fin d'automne... On entend les feuilles qui tombent et roulent par terre, emportées par les bourrasques... La fin de leur vie à elles aussi, elles retourneront à la terre, comme ces hommes à qui l'on rendait un dernier hommage...

Puis Maelle se lève, s'essuie rapidement la visage et passe à côté de lui, accompagnant une caresse d'un tendre sourire... Maelle, il avait failli la perdre quelques jours auparavant... Heureusement elle était toujours là... Ils étaient passés par de nombreuses étapes, mais chacune d'entre elles avaient renforcé leur relation. Il sait aujourd'hui qu'il ne pourrait pas se le pardonner s'il lui arrivait quelque chose. Il sait aujourd'hui, qu'il serait perdu... Et alors qu'il était en train de penser à la vengeance de Barry, à l'appel à la violence, qu'il était en train de se laisser aller à l'appel du sang, il se mit à penser à la paix... La caresse de Maelle lui rappelle que le monde peut être autrement qu'un monde de sang... Il sert sa main, dont le creux est maintenant orné d'une cicatrice, et se rappelle une phrase qu'il avait lu dans un livre : "Si la haine répond à la haine, comment la haine finira-t-elle ?" La réponse est peut-être là ? Peut-être faut-il pardonner à ses ennemis ? C'est une épreuve difficile, surement plus difficile que la vengeance... Est-ce qu'elle procure autant de bien ? Un jour peut-être il le saura... ou peut-être pas...

Il tourne les talons et prend doucement la suite de la belle, lentement, s'en allant la rejoindre sur les quais. Tourner le dos à un passé, entrevoir un avenir...meilleur ?...Peut-être... ou peut-être pas ...

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