[lune 230/231] Danse et chante sous le clair de lune...

Nuit de la lune 231
DANSE AU CLAIR DE LUNE, CHANTE AUSSI, TANT QUE TU LE PEUX...

Quelques jours après l'attaque d'Oilean Thorai ... dans une radio ... "c'est plus que du temps que tu vas perdre"

Une menace en l'air ? non... Bien sur que non. Ce "médecin" si arrogant derrière sa radio, refusant un ordre direct d'un capitaine Fomoire. Cet homme qui l'avait prit pour le premier clochard qu'on peut trouver sur les ondes, celui là même qui avait coupé sa radio alors que derrière, la jeune capitaine criait son nom... "Juste ça ? Oui, juste ça.. Ca fait très poussé non ? Question de principe"

Fin de lune 230...

Le Capitaine est en tête de colonne, ils avancent montures en bride... Puis ils croisent les groupes de retardataires de la fuite d' Oilean Thorai... Ils font une pause et installent leur campement. Ils ont dû quitter rapidement la nouvelle cité et son paysage pour reprendre la route...

Fin de journée...
Le soleil se couche loin derrière les plaines à l'ouest.. Le campement est calme, tout le monde cherche à se reposer plus ou moins... Stark observe les alentours un peu à l'écart... Il y a beaucoup de mouvement dans la zone, il ne faudrait pas se faire avoir par surprise. Le groupe a organisé ses tours de garde, bien entendu, mais on n'est jamais trop prudent. Son regard est tourné vers l'ouest surtout... Au loin, il voit un trio d'ombres humaines bougeant lentement... A pieds, deux hommes et une femme certainement. D'après les groupes qu'il a déjà croisé, nul doute que c'est celui du "Doc" qu'il attend de croiser depuis quelques lunes maintenant. Il attend... L'homme observe, jusqu'au moment où le trio s'arrête, juste à côté d'Aslan et des siens. Ca sera pas une mince affaire d'aller le cueillir là haut, mais ce n'est pas grave. Il a des hommes entrainés pour ça...

Le Capitaine de l'Ordre retourne à son campement...

- Ed, Dap, Godric, j'ai à vous parler...

Il s'éloigne un peu avec ses trois hommes, des gars compétents... Des types qui s'y connaissent dans les coups dangereux, et qui n'ont pas froid aux yeux. Il sait qu'il peut leur faire confiance, quelque soit le danger ou le niveau de merde qui va éclabousser. Il leur explique...

Première nuit d'observation...
Seconde nuit d'observation...
Troisième nuit, le moment est venu...

La lune se lève, suivant son éternel cycle de poursuite de son amant qui court devant elle, avec douze heures d'avance... Il n'y a pas de possibilités de rencontre entre ces deux là, quoi qu'ils fassent...

... Les trois silhouettes s'éloignent silencieusement du camp...

C'est un peu un entrainement grandeur nature : une cible, un environnement, des conditions spécifiques. Une sorte de jeu auquel ils se sont livrés de temps en temps... L'observation est bonne... Les armes chargées... Si besoin ils ont l'autorisation de faire feu... Si leur vie est en danger, bien entendu...

... Il les regarde s'éloigner silencieusement du camp...

Il s'assoit, étire un peu sa nuque de gauche à droite. L'homme se sent bien, se sent vivant. Nul besoin de grand confort ou de grande action, qu'importe ce qui est raconté finalement... Il va enfin rencontrer ce docteur... Il n'a pas grand chose à lui dire... Non c'est vrai... pas beaucoup de choses en vérité... Mais il va pouvoir se défouler... Pas mal de trucs se sont passés depuis la chute d'Oilean Thorai et le "Doc" a eu la malchance de le tester un moment où il aurait certainement mieux dû la fermer. Alors il n'a pas oublié, le Pistolero, main de l'Ordre de l'ancien monde, capitaine de l'Ordre et capitaine Fomoire de ce nouveau monde...

... Non il n'a pas oublié la voix de ce gars... Qu'est-ce qu'il va pouvoir lui faire ? Il se pose la question... Il se laisse tomber, dos dans l'herbe... Il se rend compte qu'il fait légèrement froid... Il regarde les étoiles, sourit... Le temps passe et son esprit s'égare... L'obscurité grandissante sonne déjà l'appel au meurtre presque gratuit... Alors que la lumière en appelle au calme et à la paix...

Stark attrape sa machette et vient la porter devant son visage... La froide lame de métal réfléchit un instant la lumière de la lune, avant qu'il ne tourne la lame vers lui... C'est son reflet qu'il voit maintenant dans le miroir improvisé... Il passe son doigt sur la tranche... Aiguisée... tranchante... prête à l'emploi... un cou se couperait facilement avec ça...

Ses trois hommes sont partis depuis un bon moment maintenant... Ils ne devraient pas tarder à revenir... La nuit a bien avancé... La lune entame sa descente... Combien de temps s'est écoulé depuis leur départ ? Tout à coup il entend du bruit... Il se relève et se place face aux ombres qui arrivent vers lui... elles sont au nombre de quatre... Il sourit... machette à la main...

Derrière lui, un petit bruit, il n'y prête pas attention...

Sous la douce lumière bleue de la lune, ses parts d'ombre et de lumière vont à nouveau danser...

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Mercredi :

Mercredi a quitté le camps et s'avance dans le dos de son boss.
Toujours le pas léger, féline.
Elle ne cherche pourtant pas spécialement la discrétion ce soir là.
Arrivée aux cotés de son chef qui ne semble pas l'avoir remarquée, elle s'accroupit, légèrement en retrait, de sorte qu'il doive tourner la tête pour la voir.
Elle, fixe les quatre ombres qui viennent vers eux.

- Le camps est bien calme Boss... Pourquoi ils sont sortis ?

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Stark :

Stark ne tourne pas la tête, il a reconnu la voix de la jeune Mercredi. Nul besoin de la voir...
Il continue de regarder en direction des ombres qui s'avancent en face d'eux.
Le capitaine prend un peu de temps pour répondre, il parle très doucement, avec une grande sérénité...

- Pour faire un exemple...

Pas besoin de plus de paroles, au ton de sa voix elle comprendra sûrement...

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Mercredi :

Mercredi acquiesce par l'absence de nouvelles question.
C'est dans le silence qu'elle regarde ses compagnons approcher en compagnie d'un inconnu.
Elle attendra d'avoir plus réponses par elle-même.

Les ombres s'avancent vers Credi et Stark... Il faut faire vite, le soleil ne tardera pas à se lever. pour chasser l'obscurité de la nuit, chasser leur part d'ombre à chacun... au moins pour la journée...

Stark tient sa machette dans la main... Des idées fusent dans son esprit...

L'homme se retrouve tête contre le sol... yeux bandés, mains dans le dos, baillon sur la bouche fortement serré... Aucune place à la liberté... Il peut seulement entendre...

Son regard se porte sur le trio ...

- Bon boulot les gars... Je savais que je pouvais compter sur vous... Daparia, Godric, préparez les affaires, réveillez les autres, on part bientôt...

Godric, froid, ne laisse transparaitre aucune émotion. Les félicitations comme les reproches ne l'atteignent pas. Il va devoir se revêtir sous peu de ses habits de journée... Daparia, laisse transparaitre un sourire satisfait avant de faire un signe de tête dans sa direction et de prendre la suite de Godric...

Le capitaine s'avance vers l'homme à terre... Il s'arrête à quelque pas devant lui et fait signe au Libertain pour que ce dernier le redresse de manière à ce qu'il soit sur les genoux... Il se tourne ensuite vers la jeune tueuse.

- Permet lui de nous voir.

Il reste devant lui, bien droit, la lune se trouvant derrière lui... La lumière n'éclaire pas du tout son visage, mais celui de sa victime ...

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Mercredi :

'credi restée accroupis, en observatrice se voit interpellée pour passer actrice.
"Permet lui de nous voir."

Elle ne se fait pas prier mais adresse tout de même une légère moue boudeuse à Stark. juste lui ôter son bandeau ? elle aurait préféré lui ôter la vue plutôt.
Mais il n'est pas l'heure de discuter, l'attitude calme de Stark lui dicte d'obéir sans besoin de le préciser.

Tendant son bras d'un léger coup sec tout en avançant vers leur victime, elle fait tomber son cher rasoir de sa manche pour l'attraper dans sa main et l'ouvrir entre ses doigts.
Arrivée à coté de lui, elle baisse juste assez la tête pour voir ce qu'elle fait, droite comme un I, d'un geste ample manquant très légèrement de précision, elle abat sa lame vers la tête du malchanceux.

Le bandeau tombe à terre, coupé net, et un filet de sang descends dans le cou de Farzeen.
Dans son geste, elle lui a fait une entaille au niveau de la tempe, nette et peu profonde, il n'a pas eu le temps de sentir de douleur, juste la chaleur de son liquide vitale descendre sur son cou.
Acte volontaire ? qui sait...

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Ed'Gart :

Le prisonnier avait retrouvé la vue, mais était-ce une bonne chose? Ed avait bien remarquait la créature, qui les avaient suivit depuis le retour. Un oiseau de proie voletait dans une lumiere faiblarde.

Quand la cécité d'Anton prit fin, le grisonnant, derrière lui, attrapa violemment ses cheveux et lui tira la tête en arrière, lui laissant voir son animal de compagnie.

- Il nous dérange un peu ton piaf là. S'il te plait ?!

Il fit signe à Mercedi, qui tenta un tir à l'arc sur la pauvre bête. Mais l'animal était vif et au moment où la flèche arriva sur lui, il dévia juste assez pour n'être que partiellement touché. Après deux ou trois vrilles il tomba sur le sol...

- Merci 'Credi.


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Stark :

L'homme a maintenant toute la possibilité de voir qui sont les personnes en face de lui... Il peut désormais voir qui il est...

Stark le regarde fixement...

- La nuit est belle n'est-ce pas ? ... Juste assez de lumière pour voir ce qu'on fait et avancer dans l'obscurité...

Il ne sourit pas. Il est calme, sa voix ne laisse transparaitre que la froideur qui l'habite à cet instant.

- Tu m'as peut-être reconnu, ou peut-être pas.... "Doc"... Tu veux me dire ton nom maintenant ?

Il fait un pas vers lui et lui tient le visage par le dessous alors que derrière, le Libertain le tient à genoux, mains posées sur ses épaules... Il tient toujours sa machette dans la main droite... La lame reflète la scène... Il pourrait lui couper la tête là maintenant... Il devrait... Sans attendre plus de réponse...

Première lueur du soleil derrière le prisonnier... Le capitaine repense un peu aux choses... Son appel... Il a la rage en lui... Tuera-t-il pour si peu ?... Avis partagé au sein de son esprit... L'exemple...

Ses doigts viennent tirer sur le foulard qui lui entrave la bouche...

- Si tu gueules, je te tranche la gorge...

Si certains prédateurs chassent sous l’éclat de la lune, la proie elle, inconsciente du danger préfère rejoindre les bras de Morphée. Yuki pour sa part préconise les bras d’Aslan.
Mais ce soir elle est de garde. Sentinelle esseulée mais vigilante, comme à son habitude détestant ce rôle mais mettant un point d’honneur à être efficace et efficiente.
L’ouest, elle surveille principalement l’ouest, la peur d’une menace Basterd au ventre. Le camp calme est néanmoins à cran, le sommeil léger, prêt à décamper.
Mais les chasseurs sont venus de l’autre côté, silencieux, furtifs. Efficaces, ils commettent leur forfait tandis que Yuki observe à l’opposé du camp de Farzeen situé à l’est du leur.
Farzeen ce sympathique médecin dont elle espère bien obtenir un apprentissage poussé sur les plantes, pour compléter ses maigres connaissances. Maigres mais qui ont permis de nombreux luxes difficiles à obtenir dans cette nature décharnée par ce chaos engendré par l’homme.
Une intuition, un réflexe, le fait de savoir qu’une bonne vigie se doit de vérifier l’inconcevable, peu importe mais la jeune femme décide de porter son attention sur le camp de Farzeen.
Bien que son rôle soit de surveiller leur propre camp, la proximité de la tente du médecin pousse Yuki à faire une vérification d’usage.
Le clair de lune montrant le chemin, Yuki approche, quelque chose ne va pas, pourquoi cette tente est à moitié démontée ?
Elle hausse les sourcils, adopte un pas prudent et continue d’approcher.
Oui décidément quelque chose ne va vraiment pas...
Elle sort son arc, agrippe une flèche, un animal sauvage semble avoir décidé de faire mumuse avec le couchage de Farzeen. Mais ce n’est pas logique, dans un tel cas il aurait dû être réveillé.
Elle vient se tenir devant les vestiges de la tente, elle aperçoit des traces au sol.
Elle s’accroupit, relâche la tension sur l’arc, pose la flèche au sol, tous les sens aux aguets. D’une main peu experte elle tâte le sol. Mais pas besoin d’être une experte pour comprendre que ceci est le fait d’êtres humains.
Inquiète elle dégage ce qui reste de la tente de Farzeen pour constater son absence.
Paniquée elle vérifie la tente des deux compagnons du médecin. Rassurée de les voir aux abonnés présents malgré qu’ils jouent à la belle au bois dormant.
La jeune femme reste impressionnée par l’audace de l’opération, du travail de pro.
Consternée par ce fait elle prend sa radio et …
La range en apercevant l’herbe couchée un peu plus loin.
Des pros pressés de partir, et la lune est belle ce soir.
Elle sort sa paire de jumelles et observe le sillon dans l’herbe.
Bingo. Au moins trois ombres rapides qui semblent porter un lourd fardeau.
Un sourire de satisfaction se dessine sur les lèvres de l’asiatique.
Mais les jumelles se lèvent quelque peu et c’est un campement bien dissimulé qui entre dans la ligne de mire.
Attentive et scrupuleuse elle étudie ce qui se présente à ces yeux, elle croît reconnaître Mercredi à côté d’un grand homme avec un chapeau noir. Mercredi mais qu’est ce qu’elle fout là ? Elle est normalement membre Fomoire ?

« Mais que ce que c’est que ce bordel »

Elle sort frénétiquement sa radio, se règle sur la fréquence d’Aslan.

« Aslan on a une alerte. Farzeen a été kidnappé. Et on dirait que les commanditaires sont nos alliés Fomoires, à moins que la petite Mercredi ne soit plus des leurs. »

Parcourant les équipements à la jumelle, le turc aperçut l'emblème de l'Ordre à plusieurs reprises.
Une cartouchière, un sac, une selle...
Le commanditaire n'était pas difficile à identifier...
La radio de Stark ne tarda pas à crépiter...

"Alors Stark...
On passe dans le voisinage sans v'nir dire bonjour ?"

Le turc fit une courte pause, laissant les ondes ponctuer par des crachotements incessants.

"Ici Aslan Öztürk, pour les Yeniçeri...
Vous pouvez m'expliquer les raisons d'ce foutoir ?

C'est quoi ces manières de spadassin, nom de dieu ?
Le Doc était notre invité et sous l'couvert d'notre hospitalité.

Vous souhaitiez ne pas être vus, bah c'est raté, mon vieux...

Vous choisirez un endroit avec moins d'témoins la prochaine fois...
Et un jour plus sec...
La boue ça laisse des traces, savez...
Et puis, la nuit est bien trop claire cette semaine...

J'constate donc que, malgré not'collaboration passée et cordiale, z'avez agi sans concerter ceux qui s'considèrent comme vos alliés....

J'constate que, malgré la débâcle qu'nous sommes tous entrain d'vivre, vous n'ayez pas mieux à faire que d'venir molester l'premier réfugié venu pour des motifs qui restent encore obscurs et qui d'manderaient grandement explications.
Pas vrai ?

Bon...

J'constate que, faisant partie d'une coalition encore fragile, vous n'ayez que faire d'l'image qu'vous véhiculez et qu'vous véhiculez sur l'ensemble d'vos part'naires.

Bref, j'constate qu'vous nous avez pris pour des amateurs et qu'vous avez relâché vot'vigilance...

En conséquence...

J'vous demande d'me r'mettre l'prisonnier Farzeen dans les plus brefs délais, après quoi nous oublierons ce...
"Malentendu"...

J'attendrai pas la fin d'la lune pour m'faire entendre auprès d'nos part'naires communs et j'préfèr'rais qu'l'histoire soit réglée entre nous et au plus vite.

A vous maintenant d'en décider, Stark..."

Pas de réponse...

"Bon bah, on va tous s'mettre en position, hein ?"

La jeune fille lance son rasoir (fermé, il est utile de le préciser ^^) à son boss.

Pendant le temps qu’Aslan identifie les commanditaires, les contacte, et enfin qu’on attende une réponse de leur part qui ne vient pas , Yuki avait rejoint le camp Yeniçrei se tenant à côté de son compagnon les jumelles à la main.

« Hum je crois qu’il ne t’écoute pas Aslan. T’es sûr que ce sont des Fomoires ? »
La jeune femme attend un signe de confirmation qui ne tarde pas à arriver.

Une lueur de défi dans les yeux elle regarde Aslan, déterminée et sûre d’elle.
« J’y vais, prête-moi ta chamelle. »
Elle n’attend pas la réponse, la sachant négative, elle profite de la surprise que ne manque pas de provoquer ses paroles pour agir.

Elle jette son arc et décroche sa sacoche à flèche dans un même geste. Elle court en direction de la chamelle, détache rapidement tous les sacs et grimpe dessus avec une agilité déconcertante.
Le chameau se met debout et Yuki prend conscience que sa maîtrise de la bête est toute sauf affirmée.

« Oula. Chier. J’aurais préféré un cheval ! »
Heureusement que l’animal n’est pas farouche et se laisse guider sans trop de mal sinon l’action de Yuki aurait tourné court.
Elle prend soin de mettre son masque pour se protéger des éléments.

Elle lance la cavalerie en direction du campement Fomoire, le cœur battant, peinant à réfléchir à ce qu’elle pourrait bien pourvoir dire une fois arrivé.
La course folle d’une cavalière inexpérimentée, sans conteste de net progrès sont à réaliser dans ce domaine. Au moins elle parvient à éviter de zigzager gardant un cap uniformément rectiligne … ou presque.
Heureusement que le terrain n’est pas trop accidenté, ni la chamelle ni l’asiatique y auraient survécu.

Elle arrive à distance d’arc de l’Ordre et stoppe tant bien que mal l’animal en course.
Toute rougie par l’adrénaline de l’effort elle pose pied à terre pliée en deux.
Essoufflée elle regarde en direction de la silhouette au chapeau noir, elle imagine sans peine les armes braquées sur elle. Il serait faux de dire qu’elle n’appréhende pas la suite des évènements.
Quelque secondes pour reprendre son souffle et elle se relève.
Elle retire son masque, adopte un pas rapide et maîtrisé les mains bien en évidence et le regard haut.
Son rythme cardiaque s’élève encore un peu plus à chaque mètre qui la rapproche des agresseurs de Farzeen.

Un chameau au triple galop ? quelle discrétion...
Mercredi s'écarte du groupe punitif alors que le chameau est encore loin, ayant totalement disparue quand la jeune femme arrive près d'eux.
Mais alors qu'elle avance de son pas rapide, un bon coup viens la frapper derrière les genoux, la faisant chuter ventre à terre, elle sent alors un petit pied se poser entre ses omoplates et peut entendre le son caractéristique du pistolet à poudre se faire armer au dessus d'elle suivit d'une voix monocorde de jeune fille.

- Bouge pas.

Rien à redire, Yuki sent une once de frayeur la saisir quand elle reconnait le cliquetis d’une arme à poudre. Cette panique intensifiée quand elle reconnait la voix de Mercredi.
Le fait que la gamine ne semble pas décidé à utiliser une arme blanche la rassure quelque peu.
La jeune asiatique reste sans bouger.

« J’en avais pas l’intention. Je suis Yuki, la sœur de Nouanda, nous nous sommes déjà croisé à Oiléan. J’aimerais parler avec ton chef si celui-ci veut bien me recevoir. Je ne suis pas armée.»
Les seuls mouvements de Yuki sont de légers tremblements d’angoisse qu’elle tente de dissimuler du mieux qu’elle peut.

Yuki... Nouanda... la jeune fille met un petit temps à remonter dans ses souvenirs, sa mémoire à longs termes aurait-elle quelques problèmes ?
Elle finit par remonter jusqu'à la barrique percée, revoyant les deux soeurs.
Moment agréable.
Elle lève les yeux vers son chef tout en s'adressant à l'asiatique :
- ah oui, Yuki, je vois. Ça fait longtemps. Quoi d'neuf ?
Quant à mon boss je crois que tu va devoir patienter, il est occupé pour le moment.

Elle relève son pied du dos de Yuki et recul de quelques pas.
Moins agressive, elle la maintiens tout de même toujours en joue.
- Tu peux te relever, mais ne pas pas déranger Stark.

Doucement et sans geste brusque l’Asiatique se relève.
Un regard en coin l’informe que l’arme est toujours pointée sur elle.
Comme signe d’assurance, elle roule les épaules et se détend les muscles.
Mais le cœur lui reste affolé.

« Tu n’es pas obligé de me pointer ce truc sur la tronche, je ne désobéirais pas à tes consignes. »

Elle regarde en direction de Farzeen, l’homme au grand chapeau noir est surement Stark lui-même.

« Ton chef a capturé un de nos invités, un gars d’Oiléan qui plus est. J’ignore quels sont ses griefs contre lui mais en tant que membres d’un groupe allié au vôtre j’estime avoir le droit d’échanger deux mots avec lui pour savoir ce qu’il en est.
Je me serais bien annoncer par radio, mais il semblerait que celle-ci soit coupé.
S’il te plaît c’est vraiment stressant d’être braqué comme ça par un flingue. »

C’est avec surprise que Yuki reçoit l’invitation du grand Manitou, ceci dit c’est avec un soulagement certain qu’elle approche enfin de lui, prenant bien garde à laisser ses mains en évidence et de ne pas faire de geste brusque.
Elle ne serait dire si c'est les allures de cet homme impressionnant où la présence de Mercredi dans son dos qui la dérange le plus.

« Merci de me recevoir. Bon je me permettrais de critiquer un peu votre manière d’accueillir des alliés. »
Elle vérifie si elle est encore sous la menace de l’arme de Mercredi.

« Mais au vu des circonstances, je comprends que tout le monde soit un peu à cran. »
Elle s’avance près du leader de l’Ordre mais en restant à une distance de deux bras entre eux.

« Je me présente Yuki Desprange, compagne d’Aslan leader des Yeniçeris. Si je ne suis pas à côté de la plaque vous êtes Stark leader de l’Ordre. Nous avions prévu une belle réception à votre arrivé pour Carthago Nova, enfin c’est de l’histoire ancienne maintenant. »
Pour appuyer son discours elle tend une main amicale.

Elle ignore si Stark fait partie des gens qui salut de cette manière, l’assurance corporelle de l’asiatique est en totale contradiction avec les battements de son cœur, la lueur dans ses yeux et sa sueur sur le visage.

La jeune femme observe tout à tour Farzeen et Stark.

Elle répond d’abord apparemment décalé du sujet abordé.

« Vous vous en douter peut-être, mais on accorde une grande importance à l’hospitalité. Maëlle que vous devez surement connaître pourrait en témoigner. Hors le type que là que vous avez … attrapé et attaché juste là, et ben c’est un de nos invités.
J’ignore ce que ce pauvre homme à bien pu vous faire exactement comme affront mais comprenez qu’une tel action, brutal et qui donne l’impression d’être gratuite n’est pas fait pour rassurer les témoins de la scène.
Surtout que nous on a bien sympathisé avec lui et qu’il était question qu’il rejoigne éventuellement notre équipe.
De plus cet homme n’est-il un médecin qui a sauvé des vies à Oiléan ?
J’ai bien conscience que vous êtes un Capitaine Fomoire et qu’on vous doit le respect. »

Elle regarde avec insistance le visage couvert de sang du médecin.

« Mais si la seule faute de cet homme est un affront à votre égard, des excuses sincères de sa part ne suffise-t-elle pas ? Il n’est pas soupçonné de traitrise à ce que je sache ?
Si c’est un exemple que vous voulez faire alors obtenez de lui qu’il s’excuse publiquement sur les ondes. »

Ed' ricanait.

- hin hin hin, Ed' Gart, Dernier des Libertain et membre actif de L'Ordre. Enchanté.
J'me permet de couper court à toutes tentatives de sauvetages de votre part. Je conçois et apprécie meme, que vous ayez eu le courage ou plutot la folie de nous rejoindre ici, à cette belle petite sauterie privée. J'aime bien les gens qui prenne des risques idiots.
Enfin, l'homme ici, il lança violemment son talon entre les omoplates de Farzeen, et notre captif. De ce fait, il releva le doc' sur les genoux aussi doucement qu'il l'avait projeté à terre, vous n'etes pas en mesure de le recupérer et j'ajouterai qu'en terme "D'exemple", Stark n'attend pas de lui de simples excuses. Cette langue, qui est la sienne, virevolte dans sa bouche sous l'impulsion d'une vilaine fierté mal placée en l'état actuel des choses. Qui nous garantira que ce vers n'en jouera pas encore, de maniere perfide, pour nous pourrir? Ca ne serai que moi, j'lui aurai deja permis de mieux respirer et j'en ai eu l'occasion, je lai encore...

Il s'adressa à son capitaine.

- Bref, Stark je crains que d'autres ne suivent, tu as fini avec lui?
Il tira de plus belle sur la tignasse du Roumano-Iranien.

Yuki assiste impuissante au coup bien placé lancé dans les omoplates de leur invité.
Un frisson passe.

« J’aimerais savoir en quoi ma venue ici est folle ou courageuse, voir relève de l’idiotie, je ne vous ai jamais manqué de respect et on est censé être entre allié. Vous me fichez la frousse et c’est surement l’effet recherché mais j’ai aucune raison de craindre pour ma vie, non ? »

Elle marque une pause le temps de regarder Stark et de jauger ses possibles réactions.

« Je vous demande de laisser à Farzeen l’occasion de s’excuser sur les ondes publiques, j’espère qu’il aura l’intelligence de ranger sa fierté mal placé.
Et s’il commet encore l’erreur de vous manquer de respect par la suite, je vous fais la promesse de vous le ramener moi-même par la peau des fesses. »

Mercredi à abaissée son arme mais pas rangée, restée derrière Yuki, elle reste aux aguets.
L'exécution de la sentence approchant, la jeune asiatique semble se prendre à nouveau de précipitation et d'une assurance qu'elle ne devrais pas avoir.
être allié ne signifie pas avoir une confiance absolue ou pouvoir pardonner l'impardonnable.
Mercredi ne sait pas ce qu'a fait cet homme au juste mais qu'importe. Elle sait que l'heure n'est plus à la discussion.
D'un bruit de pas volontairement audible, elle rappelle se présence dans le dos de la jeune versée dans la diplomatie.

Le rappel à l’ordre de Mercredi n’est pas sans effet sur l’asiatique.
Elle semble hésiter, voudrait parler, tenter une dernière action, mais la froide lame se gorge déjà de sang frais.
Un affront, une marque ? En tout cas Yuki elle s’en souviendra.
On n’est pas chez les Basterds mais ces types restent des barbares.
Rien de nouveau ceci dit, la petite asiatique sait bien qu’elle ne vaut pas mieux, l’appel du sang elle l’a déjà ressenti, juste pas encore assouvie.
La jeune femme tente de rester de marbre, y parvient bien pour le coup, mais par pudeur préfère ne pas regarder pas le supplicié durant ses hurlements déchirant.
A la place elle échange son regard avec Mercredi.
Cette gamine n’aurait pas hésité un instant à la tuer si Stark lui en donnait l’ordre, et ceux malgré un moment plutôt cordiale passé ensemble.
Elle préfère baisser les yeux en signe de soumission.
Un regard vers le dénommé Ed.
Lui semble prendre un malsain plaisir à toute cette mascarade. D’instinct elle ne l’aime pas, les yeux de la jeune femme sont comme empli de dégouts, mais elle se modère dans ces ressentis et porte maintenant son regard vers Stark lui-même.
Ce gaillard inspire le respect, comme Jess, un homme rude mais prêt à tout pour les siens, enfin c’est l’impression sans fondement que Yuki à de lui en cet instant.
Le supplice touche enfin à sa fin, le bourreau s’adresse maintenant à elle.

« En vie ? Vous aviez l’intention de le tuer ?! »
Visage inquiet, un haussement de sourcil.

« Je ferais en sorte qu’il ne vous pose plus de problème, je crois bien que le message est passé ».
Dit-elle en fixant la silhouette vautrée sur le sol.

« Je vais soigner ces blessures. »
Elle reporte alors son attention sur Stark pour une dernière question.

« Qu’en est-il de la promesse que je vous ai faîtes ? Vous ne l’avez pas entériné. »
Le regard de Yuki est plus que sérieux à l’énoncé de ces mots.