L'heure des mises au point

Un rien énervé après la discussion qu'il venait d'avoir avec Fletcher, Vel se dirigea d'un pas déterminé vers le panneau d'information à l'entrée du poste centrale. Si il y avait bien une chose qui énervait le chef de sécurité, c'était qu'on lui dicte ses devoirs. Certains s'étaient déjà fait reprendre dans le passé pour de simples malentendus, mais si ce que lui avait dit Fletcher était exacte, un certains nudiste inconscient allait entendre de ses nouvelles !

Arrivé au niveau du panneau, Vel trouva aussitôt ce qu'il était venu chercher. Lisant en diagonale les pseudos consignes, Vel grommela.
Consignes d'sécurité pour cause d'urgence .... c'ça ! c'ton cas qu'j'vais régler en urgence ouai !
Machin d'mande l'arcu ...
...
et Fletcher d'mande le chameau de Vel qui s'charge de récup l'chameau de l'Arbitre ! Signé le Kidd !

Puté carrément ! Y s'y croit lui ! Y m'pique mon job pour dire des conneries et mettre l'brin dans mon orga, mais en plus y s'permet de m'donner l'ord'e d'faire l'boulot qu'fait pas les aut'es fainéants du Port !

D'un geste d'énervement, Vel arracha la feuille de consigne, déchirant en même temps involontairement plusieurs plans de productions également accrochés. Attachant son chameau au premier arbre venu, le responsable de la sécu prit ensuite la direction des quais, endroit où il supposait être le Kidd.

Y va comprend'e c'que c'est que d's'occuper d'ses affaires et rien d'aut'e ! fulmina le meneur tout en serrant les poings.

Au cours de sa recherche intensive du dénommé "Jean de la macédoine en cours", l'attention de Franck se porta sur un Vel qui semble t-il n'avait pas prit de Benco ce matin. L'homme s'était surement levé du pieds gauche, peut être même qu'une méchante chiure de piaf lui avait collé à la semelle pendant tout le début de la matiné. La patience du responsable de la sécurité de leur petit port semblait comparable à...à pas grand chose en fait. Franck avait beau chercher, pour une fois il ne trouvait pas de métaphore poétique se rapprochant un tant soit peu de l'état d'esprit du meneur des loups.

Le bellâtre le suivit du coin de l'œil et le vit hargneusement déchirer quelques paperasses accrochées au panneau d'information. Franck déglutit un bon coup. Non, qu'il n'ait peur de quoique ce soir, mais voilà, un morceau de pomme lui était malencontreusement resté coincée dans le fond de la gorge.

Vel passa en trombe à ses cotés avec la délicatesse d'un rhinocéros en charge. N'importe quel homme aurait été projeté au sol par la force d'impact des convictions de l'homme en rogne, mais Franck n'était pas n'importe qui. Il se frotta tout de même l'épaule car celle-ci le démangeait affreusement.

"Fichu morceau de pomme" déglutit-il.

Deux jours s'étaient écoulés depuis la petite réunion dans le mirador sud. Très peu de gens avaient pu y participer, non seulement c'était le but mais en plus la place manquait pour accueillir tout le monde. Il avait été question de l'avenir, des diverses menaces et des objectifs futurs, certain plus ou moins chaud pour suivre les idées parfois extrêmes de l'amiral.
Pourtant il était évident que c'était le moment idéal pour bouger, sortir l'épingle fomoire du jeu. La confusion ambiante causée par l'arrivée des basterds dans le sud était presque une aubaine, certes, c'était quitte ou double, mais au moins il y aurait de l'action dans les deux cas.
Cette idée lui trottait dans la tête depuis un moment, bouger... Le seul problème étant qu'il ne savait pas encore à qui il pouvait se fier en temps de guerre. Il avait sa petite idée, mais il était courant qu'une grande gueule lâche après une bonne claque dans la gueule, et ça, il ne pouvait se le permettre, trop de choses étaient en jeu. Il tourna un moment autour du petit mirador dont il avait fait son lieu de vie, à la recherche d'une solution à cette énigme.
Mais bon, tout le monde sait que la patience, c'était pas son fort au colosse, et la stratégie encore moins. Il en eu vite marre et envoya un bon coup de pied dans une bouteille vide de vodka qui trainait au sol.
Eurêka, il trouva enfin la solution, c'était pourtant pas compliqué.

Il se dirigea à grand pas vers la salle commune en beuglant.

VEL, ZEMIN ! Ou vous êtes ?

A peine deux minutes s'écoulèrent avant qu'il ne trouve le premier. Il avait l'air d'une humeur massacrante, c'était parfait... D'ailleurs ça le fit bien marrer le Marve, la journée commençait bien tout était réuni pour un grand show. Ce qui connaissait bien le chef fomoire aurait vite compris qu'un tel sourire sur son visage ne signifiait qu'une chose, le sang allait couler.

T'as l'air de bonne humeur ça fait plaisir à voir ! T'as envie de régler t'es problèmes avec quelqu'un? Bah tu vas pouvoir! Tu rameutes tout le monde dans la salle commune d'ici cinq minutes, pas une de plus, et tu demandes à tout ceux que tu croises d'amener des planches et des clous, et si tu trouves Zemin tu me l'envoies ! Exécution !

Le pauvre Vel devait être abasourdit, un coup le chef lui braillait dessus et un coup il souriait en pensant à son plan. Il ne lui laissa d'ailleurs pas le temps de poser la moindre question et le planta là

ZEMINNNNNNNN BORDEL DE MERDE Où t'es !!!!!!

Passant à coté d'un Franck encore entrain de se caresser, l'épaule pour être précis, la colère monta en même temps que sa soif de sang et il l'incendia copieusement. Depuis son arrivée à la communauté il s'était abstenu de corriger tout manque " du sens guerrier" qui manquait copieusement à certaine de ses troupes, mais ça allait changer.

Espèce de tarlouze, enculé de ta race, tu crois vraiment que c'est en te masturbant l'épaule comme ça que je vais faire de toi un homme? Puis arrête de parler de toi à la PUTAIN de troisième personne!!!

**BLAM**

Une claque dans la gueule, c'était pas vraiment mérité mais au moins ça allait l'échauffer.

Je veux que tu bouges ton cul et que tu sois au bar dans cinq minutes et dis à ceux déjà présents de commencer à barricader toutes les entrées.

Il ne comprenait surement pas sur le moment mais il était assez intelligent pour le faire une fois la-bas. Plusieurs minutes s'écoulèrent, une cloche sonna au loin, signe du rassemblement général avant qu'enfin l'architecte ne vienne trouver le guerrier, visiblement Vel faisait bien son travail.

AH! Te voila! On va enfin pouvoir commencer, On va aller au bar tout les deux, et du vas barricader l'entrer une fois que je serais dedans avec les autres, tu laisseras personnes sortir sauf si tu vois qu'il reste moins de six personnes encore debout.

Aussitôt dit, aussitôt fait, ils se dirigèrent vers la salle commune qui n'avait presque plus d'ouverture non closes.

Tous à l'intérieur! On laisse Zemin finir le travail.

L'ambiance était étouffante, tout le monde parlait en même temps, certain craignant une attaque, Vel était apparemment en grande discutions avec Kidd la tension montait en même temps que la chaleur. Le coup de fusil arriva bien vite pour faire taire la salle maintenant rythmer par les coups de marteau du chef architecte fermant la porte a coup de planches et de clous.

Si vous êtes tous là aujourd'hui c'est parce que j'ai besoin de cinq gars valable pour une mission. Et aussi parce qu'on se connait pas encore tous... Et comme on dit c'est quand on est dans la merde qu'on peut voir ses vrais amis, alors les choses sont simples....

Vous allez vous battre. Personne ne sortira tant qu'il ne restera pas cinq personnes encore debout, c'est peut être pas ceux la que je choisirais. On verra juste ce que ça donnera, Pas d'armes, tout le reste est autorisé, chaise, table, faite vous plaisir tout les coups sont permis . Ah et avant que j'oublie, dans cette salle je ne suis plus vous votre amiral alors faites vous plaisir.

Un silence de mort vient accompagner ses déclarations, il passe son arme par un interstice à Zemin et se tourne une nouvelle fois vers la foule.

Bah alors, c'est pas commencé?

Grosse mandale dans la gueule d'Insanekid qui se retrouve au sol, premier, KO

Que la fête commence !

De son côté, le chef de sécurité du Port était véritablement dans sa bulle. Poursuivant son chemin vers les quais, il ne remarqua ni la présence de Francky, ni même entendit les paroles lointaines de Marve. En tête il n'avait qu'une idée: régler ses comptes avec Kidd.
Depuis son arrivée au Port, ce dernier ne faisait que lui mettre régulièrement des bâtons dans les roues. Cependant aujourd'hui, c'était comme dirait Francky "la goutte d'eau qui fait déborder le vase". Pendant que l'improvisé stratège était, au côté du Patron, en très sérieuse discussion tactique avec l'ensemble des alliés militaire des Fomoires, l'autre guignol avait foutu un brin monstre dans toute l'organisation de sécurité du Port, le tout en s'amusant à faire des "lancer de Slip" depuis la vigie comme si de rien n'était.

Les paroles ne suffisant pas à se faire comprendre, le chef de sécu avait la ferme intention de passer à l'échelon supérieur.
De 1, parce que ça défoulait bien l'air de rien: chose dont il avait grandement besoin avec tout le stress récent.De 2,: car comme ça, son confrère retiendrait peut être enfin la leçon !

Arrivé au niveau des quais, Vel beugla un bon coup.

KIDD ! Viens par là, j'ai 2 mots à t'dire !

Aucune réponse. D'ailleurs, détail qu'aurait normalement du remarquer et surprendre le meneur dans d'autres circonstances, il n'y avait personne sur les quais. Ni pêcheur occupé à trouver et préparer le repas du soir, ni artisan travaillant dans les multiples ateliers de menuiseries érigés le long des quais, ni surtout les chasseurs de grenouille dont le nudiste était l'un des spécialistes du Port. En réalité, l'information du rassemblement organisé par Marve au Poste Centrale avait précédé le meneur, si bien que tous étaient déjà partis avant son arrivée.
Faisant du surplace devant les affaires de pêche du Port, la faible patience du guerrier atteint rapidement sa limite. Après seulement 2 minutes d'attente "interminable", il donna un violent coup de pied dans une vieille caisse de pêche vide qui trainait, avant de reprendre.

BORDEL Kidd ! Si c'moi qui vient t'chercher j't'éclate !

Enjambant la petite barrière séparant la communauté de la berge, l'homme énervé s'apprêtait à descendre les roches le séparant de la plage à la recherche du lâche lorsqu'il fut stoppé dans son élan. Une voix lointaine appelant son nom l'avait atteind. C'était celle d'un Loups des steppes, personnes vivant ensemble depuis leur sortie du bunker et les seuls en qui le meneur avait réellement confiance. Zimmer, lui au courant du rassemblement de Marve, était venu chercher le meneur des Loups afin de l'informer de la situation.

PUTÉ, mais y s'fout d'moi ! J'en viens de s'trou ! Dis à l'aut' qu'il aille s'faire....

Le furieux s'arrêta net dans sa phrase. "Qui dit 'Tout le monde au Poste' dit: 'l'autre guignol se trouve là bas'". De cette conclusion, étonnamment réfléchie pour l'occasion, le meneur fit donc demi-tour et repris, plus déterminé que jamais, la direction du bâtiment centrale en compagnie de l'alcoolique de sa bande. C'était donc là bas qu'il allait régler ses comptes.

[HRP: la suite à venir]

Un ours...un putain d'ours...

Franck se porta la main à l'arrière du crâne en en tapotant un peu la surface et la retira pour l'inspecter attentivement. Du sang coulait entre ses doigts. Rouge écarlate, il s'écoulait goutte par goutte sur le sol en un "plic-ploc" caractéristique. Pas de doute, on l'avait pas loupé le bonhomme ! Étalé de tout son long à même le sol, il s'était pris un méchant coup sur la caboche.

Saleté...saleté d'animal...

Se relevant en un pénible effort il souffla sur une mèche de cheveux qui lui tombait devant les yeux. Un horrible grésillement retentissait dans les rues. L'alarme annonçait une menace imminente qui pesait sur le petit groupe de marins. Des hommes se barricadaient dans la salle commune. Apeurés, atterrés, s'entassant les uns avec les autres dans une bicoque dix fois trop petites pour tous les contenir. Leurs yeux semblaient emplis de panique envers un danger invisible. La rage emplit le cœur de Franck, cette communauté dans laquelle il avait investi tellement d'énergie, voilà que celle-ci était attaquée une fois de plus ! Cela ne finirait donc jamais !

Des clous et des planches ! Bouchez donc toutes ces portes et ces fenêtres ! Il ne veut qu'aucun rôdeur ne puisse mettre les pattes ici. Aux armes ! Brisez donc ces bouteilles de rhum qui traînent au sol ! Que l'on apprenne comment on reçoit les profiteurs chez les pirates ! Et qu'on appâte la bestiole pour qu'on puisse corriger la pauvre bête !

Sur ces derniers mots incompréhensible, Franck Dubogoss déguerpit...pour revenir en un temps défiant les lois de la physique avec une pleine brouette des stocks alimentaires de la communauté qu'il répartit un peu partout dans la pièce. Des morceaux de viandes de rats volaient dans les airs en un ballet aérien hypnotique, quelques lapins découvrir avec étonnement, en agitant leurs quatre petites pattes à la fois et en battant l'air de leurs oreilles, qu'ils pouvaient se mouvoir dans l'air à une vitesse hallucinante. Des poissons, tout frais pêchés de ce matin, ne tardèrent pas à les rejoindre en leur échangeant des clins d'oeil complices avant de s'écraser contre le comptoir en un geysers d'organes rebondissants.

Et voici des provisions que ces putains d'ours n'auront pas ! Vient donc te frotter à Lui, connard d'animal !

Musique d'ambiance:

Le bellâtre retroussa ses manches, aveuglé par une rage sans borne. Apparemment le choc qu'il avait reçu n'avait pas vraiment arrangé son état mental, qui était déjà d'ordinaire bien assez instable. Suffocant, transpirant à grosse goutte, il attendait son ennemi juré...qui ne tarda pas à arriver.

Dans un fracas rugissant, un terrible animal qui devait mesurer au moins deux bons Franck et demi s'engouffra dans le repaire des flibustiers. Le mammifère ouvrit grand sa gueule et une salve de jet de feu retentit soudainement. Fixant la terrible bête dans le fond de ses yeux noirs comme la braise, le playboy grinça des dents. Se barbouillant le visage de sang de poiscaille, il ne faisait désormais plus qu'un avec Dame Nature.

L'ours terrible, sentant sa dernière heure venue lui fit toute une tirade sur la valeur du courage et des prouesse combattive. Jetant un dernier regard mauvais à l'assemblée il se jeta sur un pauvre malheureux pour l'assommer d'un coup de patte. Le signal était lancé. Un putain d'ours l'avait attaqué auparavant et maintenant il voulait s'en prendre à ses compagnons. Franck ne pouvait tolérer ceci. C'était la goutte de rhum qui faisait déborder le tonneau - oui, Franck aime mettre à jour ses dictons.

En rugissant, Franck s'arma d'un hareng radioactif et le balança en direction de l'ours. Le poisson s'écrasa mollement sur les pattes de son concurrent. Le beau gosse avait appris que ce geste informait l'autre mâle dominant rival de son désir d'en découdre afin de préserver son territoire. Il se retint néanmoins d'uriner en public, faute d'arbre dans le coin.

Un dernier sourire en coin et il s'élança vers le colosse avec une fureur déroutante. En moins de temps qu'il le fallait pour s'envoyer un pichet de rhum dans le gosier, Franck se retrouva face à face avec l'animal. Et en deux temps trois mouvements, il s'écrasait une nouvelle fois au sol dans un brut mat, une patte massive l'ayant fauché en pleine course.

Dans un dernier râle d'agonie, la vision brouillée par sa propre hémoglobine, il lâcha:

Faites la peau à ce putain d'ours...ou sauvez au moins les harengs...

L'ours était venu, il avait vu Franck, il l'avait vaincu.

» Tout ça pour un point...
» Fall point (admins: Jess, Freddy) [DEAD]
» (HRP : Ouverture de la première session de discutions amicales inter-communautaire par radio avec Fall Point and Co