Journal de bord du captaine croustibat

Le piranha fait partit de la famille des Characidae. Le corps ramassé de cet poisson blanc argenté est tacheté de noir et rougeoyant dans sa partie inférieure. Mais la principale caractéristique du Piranha est son impressionnante denture. Il est tout particulièrement attiré par l'odeur du sang et est capable d'en détecter une goutte dans un rayon d'une dizaine de mètres autours de lui. Ce poisson attaque automatiquement tout animal blessé entrant dans son périmètre. Autrement dit, si vous voulez vous débarrasser d'un corps, donnez le aux piranha, parole de Captaine! Par la suite, si vous souhaitez vous débarrasser de piranhas, donnez les à Ptit Biniou, parole de Ptit Biniou!

Bon, salut les loupiauds. J'me présente, il s'rait ptet temps. Moi, mon nom c'est Captaine Croustibat. Captaine Croustibat comme le poisson dans la pub me dit une voix au fond ? J'ai rien à voir avec c'te couillon de poiscaille, faut toujours qu'une cave m'ramène ça sur le tapis. Je hais ce bordel de saloupiaud d'enflure de...(prend un boite de cachet et s'en verse copieusement le contenu dans le bouche). Excuse moi, ptit gars, je sais pas c'qui m'a prit. Ptit Biniou, convainc gentiment le monsieur de ne plus ressortir ce genre de question à l'avenir. Bon, maintenant qu'lincident est clos, laissez moi vous présenter l'équipage. Donc v'la le fameux Ptit Biniou, plus besoin de l'présenter. Un gentilhomme toujours prêt à rendre service, pas vrai ?
(Ptit Biniou releva sa lèvre supérieur ce qui eu pour effet de découvrir sa dentition impressionnante, c'était sa manière à lui de sourire)
Sinon v'la ce bon vieux Soldat Louis. Le mélomane du groupe, si tu vois c'que j'veux dire. C'est aussi notre principale consommateur d'alcool en tout genre. C'est-y qu'il faut bien qu'il se rince le gosier l'loustic! Il parait qu'ça l'aide à trouver de l'inspiration. Et en ce moment même il a l'air en pleine inspiration!
(ledit soldat louis le regarda, un sourire bennet sur le visage et éclata de rire tout en recrachant sa bière par le nez. Ptit Biniou s'essuya le visage)
-Dit, tu commence à me les briser menu avec ton harmonica, louis. t'as tellement pris de vinasse que tu s'rais même pas capable de r'connaitre une joli frangine d'une radasse de 50 piges si t'en croisais une. Et encore moins de jouer correctement
-Hé l'mastar, lache moi la grappe, tu veux ? tu sais pas qu'un bon musicien, même prêt à clamser, peut te jouer "le curé de camaret" avec la...la...la...bref, c'est pas un type qui appelle "musique" le fait de foutre sa zone en se tapant une canette de bière contre la caboche, qu'à des conseils à m'donner!
-Matelot, tu y tiens à tes jambes ?
(silence)
-Et puis d'abord elle faisait un très joli son cette canette.
Ah oui, j'avais oublié de vous présenter not'ptite minette: Sexy Pussy. Un brin...comment dire ça...disons qu'elle s'entend bien avec les hommes quoi. Qu'est ce qu'elle est train de faire la donzelle, là ?
-Captaine, j'érige la tente. J'ai eu du mal à la dresser, mais après avoir essayé plusieurs fois d'emboiter ce long poteau dans l'interstice adéquat je suis finalement arrivée. Il ne reste plus qu'à planter bien profondément les sardines dans ce terrain très très mouillé. Voilà, J'ai n'ai plus qu'à jouir d'un repos bien mérité. Je suis très satisfaite. Ooooooh, je suis encore toute cochonnée. C'est tout moi ça, j'arrive toujours à me salir! (elle se fendit d'un large sourire. Le captaine déglutit)
Hum, c'est bien Sexy, on va pouvoir te peloter..euh...je veux dire se pelotonner dans nos lits douillets.
Moussaillons, c'est l'heure de saluer notre drapeau avant d'aller s'pieuter ! Soldat Louis, apporte le, tu veux ?
(Soldat Louis arriva très lentement, d'une démarche lente et chaloupée, un drapeau pirate dans les bras.)
-Eteint le feu en passant, lui lança Sexy.
-C'est fait, dit-il en remontant sa braguette.
-...
(Il posa le drapeau au sol et les quatres membres de cet équipage hétéroclites se mirent à chaque bout du drapeau, tout en posant la main, paume dirigée vers l'avant et apposée contre la tempe, tel un salut militaire.)
-Un pour tous, tous pourris ! braillèrent-ils ensemble
(Puis le captaine bailla)
Allez camarades, une rude journée nous attend demain! On a encore une demi-douzaine de gars qui ne demande qu'à partager un peu d'leur monnaie et de quelques autres babioles contre deux trois torgnoles bien placées. Ptet que s'ils nous payent l'apéro, j'pourrais ptet en laisser partir quelques uns.
-Vous êtes trop bon captaine!
Je sais, ça m'perdra un jour...

Lune 1 :

Le Captaine a retrouvé son équipage, le brutal Ptibiniou, l'ivrogne mais néanmoins grand ménestrel Soldat Louis et Sexy Pussy la libertine. La bière qu'on avait en réserve à presque disparu et pour fêter tout ça, le Captaine a décidé d'faire un p'tit carnage après nos gueules de bois.

Comme à son habitude, Soldat Louis avait le regard vitreux et la bouche pâteuse. Il s'adossa contre un mur tout en tenant de ramener un semblant de cohérence dans sa tignasse. La nuit avait été épuisante. Il avait chanté toute la nuit et avait composé une bien jolie chanson. L'homme fit un effort pour s'en rappeler, mais eu du mal à rassembler ses pensées. Le problème avec l'écriture, c'est que ça nécessite de l'inspiration. Un grand nombre de ses confrères, trouvaient la muse en s'inspirant de la beauté de la nature, en admirant le corps d'une femme, d'autres encore l'écrivait sous l'influence de drogues, lui la trouvait au fond d'une cave avec un litron de vinasse. Cette source d'inspiration avait la caractéristique de produire des chansons aux refrains très entrainants ("c'est à boireuuuuh, c'est à boireeeeeeuh, c'est à boireuuuuuh qu'il nous fauuuuuuueh! allez on se fout tous à poil, sauf les hommes!"). Malheureusement, elle induisait également un fort mal de crâne au réveil et de nombreux trous de mémoire. Généralement afin de compléter les paroles il fallait réitérer le processus de composition.

Soldat Louis était fier de lui, en ce moment il avait le cœur à l'ouvrage. Il comptait bien achever son œuvre le mois prochain, malheureusement, sa muse allait bientôt lui manquer. Le marin s'empara de la bouteille la plus proche et en inspecta le contenu, la porta à sa bouche sans grande conviction, y jeta un dernier coup d'œil exaspéré et et soupira. Sa réserve personnelle diminuait considérablement ses temps-ci. Il n'allait bientôt lui rester que deux tonneau de liqueur pour tenir d'ici la fin de la semaine. D'un geste maladroit il se mit debout et entreprit de fouiller les poches de son jean pour y trouver son harmonica. Mais où avait il bien pu fourrer son instrument? Il balaya le campement du regard, et constata avec satisfaction que la soirée s'était très bien déroulée : le campement était en ruine. Des hommes qui dorment les uns par dessus les autres, des chevaux qui dorment avec un homme, des tonnelets vides, une tente montée à l'envers , un...(il regarda attentivement la chose)..un ours brun, un homme portant avec une pancarte "j'aime les poules" et une excroissance intriguante à l'arrière du pantalon, et un...un...harmonica ! Il arracha l'objet des mains de l'homme à la pancarte, le rinça plusieurs fois et souffla dedans.

La journée s'annonçait particulièrement prometteuse. Leur captaine leur avait causer d'humbles gentilshommes qui trainaient leurs miches dans l'coin. Leur mission était de les dépouiller, les violer, les zigouiller ou même les trois en même temps. Soldat Louis, avait également besoin d'inspiration pour se lancer corps et âmedans la bataille. Pour l'instant, sa source d'inspiration constituait une bouteille de chouchen qui était à présent vide.
Il s'approcha en titubant d'un homme à terre et lui cracha au visage (en même temps que bons nombre de postillons):

"Trzvgzkmlhgtr. (il se racla la gorge) Hum...who are you ? Bryan ! Is it you ?! I've lost yourself in the kitcheen ! Are you a Fomoires or a bad strangers ? If the secondly case is right, could you please put ..merde comment y a quelqu'un qui sait comment on dit "ce putain de coutelas dans ta face de bouffeur de pudding" en british?"...hum..wait a few minutes, could you, old chap ?"

L'homme le regarda mi-décontenancé, mi-apeuré. Mais quel était cet énergumène?En tout cas, il ne semblait pas très nette, peut être pourrait-il en tirer avantage? Il se racla la gorge en direction du marin. En réponse, Soldat Louis sortit un petit sac de sa poche et vomit dedans.

"-Hum...où en étais-je ? Ah...oui. Mon vieux Bryan, t'es un dur à cuire toi, hein? Allez avoue ! C'est toi qui a volé le vase de Soissons et tu t'en es servit pour y dissimulé de la jolie poudre blanche qui m'était initialement destinée et tu l'a revendue à prix d'or à la Reine d'Angleterre, hein ?!!
-(L'homme secoua la tête de droite à gauche.) Hum...non, en fait...
-You hablas protuguez, don't you ?
-Pas vraiment, je..
-Qu'est ce que tu dices ?
-(l'homme explosa) Mais bordel, t'es complètement siphonné ou tu le fait exprès ? Je-parle-français-gros-con !
-Tu speak le french ?
-Voilà....c'est ça...on y arrive.
-Mouais...mouais....mouais (Le marin paru réfléchir un long moment) Bah maintenant, tu va bien gentiment nous dire où tu appris à parler notre langue, hein?

Les épaules de son interlocuteur s'affaissèrent, l'homme enfoui sa tête entre ses deux mains et sanglota.

Cela faisait quelques lunes déjà que le capitaine Croustibat avait surpris Sexy Pussy donnant des informations par radio aux nazis. Le capitaine avait toujours fermé les yeux sur ses tentatives pour tuer son autorité mais là, elle dépassait les bornes. Il aurait pu la tuer tout de suite mais le fait est que sans elle, ils n'auraient pas survécus. L'eau manquait en cette saison et il fallait déjà se rationner. Même si cette garce en faisait le moins possible et ramenait moitié moins d'eau que Yvy, elle était toujours utile. Il fallait juste filtrer les informations.
Quand la lune de son exécution arriva, il convoqua Franky 1er. Il ne fallait pas qu'elle survive. Sexy était allée chercher de l'eau dans le désert en marge du campement comme à son habitude. Fainéantant entre les dunes comme à son habitude. Le capitaine s'approcha d'elle, sa longue vue toujours à la main. Franky le suivit.

- Sexy, tu es jugée coupable d'trahison envers les Piranhas. Eyjafjöll appelle ta mort.

Sexy commença à courir voyant sa mort arriver. Le capitaine tendit la main vers Franky et celui ci lui donna le vieux tromblon. Croustibat visa puis se demanda qu'est ce qui allait sortir de l'arme car les Piranhas ne possédaient pas de poudre. De la fumée vola.

- Foutrechie. T'as mis quoi dedans ?

- Du sable.

- ... Passe moi l'arc.

Sexy ne s'en sorti pas... Et Croustibat repensa à ses courbes généreuses, elles allaient lui manquer. Sa dépouille fut laissé sur le sable brulant pendant que les Piranhas allaient festoyer à Liberty Belle.