Une fois n’est pas coutume, tous autant que nous sommes, avons déjà étés soumis aux forces maléfiques des puissances occultes. En ces heures lugubres, où nous, pauvres mortels que nous sommes, ne pouvons que courber l’échine face aux puissances démoniaques, priant, tel un moutard sanglotant sur ses couettes après un mauvais rêve, pour que le calvaire cesse au plus vite. Et cette lune 142 en fait partit.
06h42 : Franck fait son petit jogging matinal. Trois série de centaine de tour de la communauté entrecoupé de cinquante lancés d'arbres.
06h45 : Sans l’ombre d’une sueur perlant sur son beau visage d’Appolon (une idole ne sue pas, comme elle ne défèque pas) Franck essaye de se glisser dans le lit de Maena prétextant vouloir s’assurer du confort des lits de camps de ses citoyens. Première baffe de la journée.
10h17 : Après le rapport météo de leur Amiral Marve, Franck entreprend d’établir le si célèbre plan de production.
10h23 : Affichage de son travail sur le panneau d’affichage à l’entrée de la taverne de la barrique cassée
10h31 : Discussion avec Vel au sujet de cette affichette.
10h46 : Le drame se produit.
Un déchirement lugubre surgit d'on ne sait où. Ses paupières lourdes qui se ferment peu à peu. Sa vision qui se brouille en même temps que sa conscience s’enfonce dans les méandres bourbeux de son subconscient. Son corps est mou comme un vieux marshmallow. Le silence règne dans son esprit.
Puis, une paupière s’ouvre, puis l’autre. Ses bras esquissent de lents mouvements mécaniques, comme sortit d’une torpeur trop longue. Peu à peu tout son corps réagit, mais de façon indépendante. Son regard se fait vide.
Empoignant d’un geste brusque un casque de chantier qui trainait à l’entrée de sa tente, Franck se dirige d’un pas lourd vers la réserve de matériel de la cité. Là, il y prend une grosse poignée de clous, de vis, de planches et de bouts de métaux rouillés et se barbouille le visage de ciment pour ne faire plus qu’un avec son futur ouvrage. Pris d’une ferveur constructrice inexpliquée, l’homme érigea une deuxième vigie. Quitte à partir dans le démentiel, le fada, le loufoque, il le bâtit à l’emplacement même où une première vigie avait été établie. Hasard ou destinée. Il se pourrait fort bien que ce lieu ait une signification mystique qui échappe à la compréhension des êtres humains normaux. Peut être est il construit sur un ancien cimetière indien ? Peut être est ce là que pour la première fois, le divin Franck posa le pied en ce lieu ? Peut être correspondrait il à un champ tellurique particulièrement puissant ? Tout cela, Franck n’en savait rien. Il ne savait pas grand-chose de ce qui se passait en ce moment car, plus qu’à l’ordinaire, son esprit n’était plus au guichet. Comme pour signer son œuvre, l'homme se roula nu dans la dalle de ciment encore fraiche constituant le socle de l'édifice.
La seule chose dont il se souvient s’est de s’être réveillé assis étendu de tout son long à même le sol de son bureau et d’avoir un mal de crâne terrible. Ainsi que d’une migraine encore plus épouvantable lorsqu’il se rendit compte que bons nombres de matériaux avaient mystérieusement disparus dans le cosmos. Et qu’une affreuse tour menaçante était apparu, défigurant le paysage urbain.
On raconte que les soirs de pleines lunes, une ombre malfaisante du slip malpropre de kidd viendrait hurler son désespoir du haut de cet édifice, puis s’en irait comme il était venu, dévoré par la nuit noire et mystérieuse.
Sujet: Journal de Franck - La mystère de la vigie fantôme 
Jeu 3 Mar - 19:40