Retrouvailles

Matelot Messages : 34 Date d'inscription : 23/12/2011

Nouanda est à ses côtés avant même qu'Elodie ne réalise l'ampleur de ses blessures. Il y a cette phrase "ça fait du bien" et ce vague sourire de l'asiatique. Quelques secondes de plus, quelques débris de verre en moins pour que son regard lui réponde "oui" et que son corps réponde "aïe !" Elle se mord les lèvres. Avoir mal pour se sentir bien. Paradoxe étrange.

- Quand on souffre cela prouve qu'on est encore en vie.

Une proximité physique et bien d'avantage car le temps a réuni passé et présent. C'est l'instant des murmures, des confidences, des mises en garde.

- Ne lui laisse rien prendre de ce qui t'est vital, qui t'est indispensable, ton âme, ton être le plus profond. Protège-toi, malgré tous les sourires, malgré toutes les belles paroles, les belles promesses et les cadeaux, malgré toute la gentillesse dont il peut être capable parfois, après... après c'est trop tard, tu restes marquée par le feu qui le hante. Ne fais pas les mêmes erreurs que moi.

Une douceur juvénile, une tendresse fraternelle, protectrice, qui s'évapore comme elle est venue quand le torchon vient couvrir la plaie.

Un soupir qui tente de freiner le tremblement de la deuxième main que Nouanda pourra soigner. Un sourire qui a du mal à desserrer les dents.

- D'habitude c'est mon job de réparer les plaies et les bosses de mes compagnons.

La première phrase d'Elodie, ajoutée à son regard, arrache un sourire franc à Nouanda. Elle ne sait que trop bien que la souffrance est l'apanage des vivants... Peut-être même avant voulait-elle s'assurer d'être réelle, d'où le fait qu'elle recherchait toujours la douleur... Elle ne répond rien pour l'instant occupée sur la main de la jeune femme.

Léger rire, si si, sans doute dû à la tension qu'elle vient de subir en les écoutant parler de choses qui la dépassent. Choses qu'elle voudrait connaitre, d'ailleurs, puisque ça fait partie de sa vie à lui.

Ce n'est que lorsqu'elle est affairée à soigner la seconde main blessée, qu'elle répond, bas, confidence pour confidence, une lueur de fierté dans le regard.

- C'est un peu tard...

Oui, les conseils arrivent tard, pas que ça la dérange au fond, bien au contraire

- Je lui ai déjà laissé ma vie.

Voilà, ça, c'est dit, pas grand chose à ajouter en fait. Nul regret dans sa voix, nulle honte, elle ne regrette pas. Peut-être que ça viendra un jour, le temps des regrets, mais pour l'heure ça n'est pas le cas.

- Quant aux cadeaux et aux promesses, je n'espère rien sinon que la vie continue ainsi. C'est tout ce que j'attends de lui.

Elle est déjà perdue, brûlée, marquée.... Comme le montre le tatouage, œuvre de Saki, sur un doux conseil de Kristen, qui orne son cou.

Spoiler:

Matelot Messages : 123 Date d'inscription : 05/07/2010

Bruit de boucles métalliques de Rangers sur le bois...
Milosevik revient dans la salle principale avec un boite en bois renforcée à la main.
Toujours cet air détendu au visage.

- Voila. La voila.
Voila le courrier le plus long de l'histoire après Crash. Faut dire que ça court pas le désert des coursiers.
Bonnin à Jurgen... Jurgen à moi... moi à Oiléan et enfin à Elod...

Jess s'arrête de parler en même temps qu'il constate la blessure à la main de l'ex gamine.
Des morceaux de verre un peu partout et Nouanda qui tente un bandage improvisé.
Il pose la boite à coté du médaillon et vient reprendre place sur le coin de la table.

- J'ai du dire un truc déplaisant hein !
Comme d'habitude... pour pas changer.
Ca vient d'elle Elodie ou de toi ?

Matelot Messages : 34 Date d'inscription : 23/12/2011

Le retour du héros de l'histoire, Milo, le maître de son univers et des personnes qui le côtoient d'un peu trop près.

- Un méchant verre pas content d'être vide s'est précipité vers la bouteille, mais le médaillon lui a fait un croc en jambe. C'est bête, c'est tout moi, j'ai voulu m'interposer pour arranger l'affaire mais c'était trop tard. Y'a eu de la casse. Mais je vais nettoyer, va, je m'en voudrais de salir votre coin. J'ai pas oublié que tu étais le maniaque de la cuisine bien rangée.

De sa main déjà bandée, elle sort un mouchoir de sa poche pour achever un deuxième pansement. Un regard à Nouanda.

- T'as plus qu'à faire un noeud et j'irai nettoyer.

Elle tourne la tête pour vérifier si un chiffon humide suffira à oter le sang sur la table, ou s'il faudra prévoir un seau d'eau et de la lessive. Une boite près du médaillon. Elle palit. Le colis ?

Le noeud est fait. Un sourire quant à l'histoire du vilain verre qui est allé jouer les kamikazes entre les mains de la rousse, non mais c'est vrai, a-t-on idée ? Elle s'occupe de mieux refaire le premier pansement, déjà bien taché de sang.

- Nettoyer ? Je ne crois pas, non. T'as autre chose à faire.

Parce que Nounou n'a pas loupé l'arrivée du colis, elle n'a pas loupé l'arrivée du Serbe, surtout, qu'elle observe à la dérobée sans vraiment se cacher, lui adressant un sourire rassurant quant à la situation entre elles..

Si la rouquine blêmit, la brune n'en voit rien, elle ramasse les morceaux de verre, elle a bien retenu la leçon la dernière fois qu'il y a eu du bordel dans la cuisine... Bon, la dernière fois, c'était sa faute, mais quand même... Morceaux dans la main, elle se tourne vers Elodie avec un sourire encourageant.

- Toi, tu fais ce pour quoi tu es là.

Matelot Messages : 123 Date d'inscription : 05/07/2010

- Hum... hum...

Marmonne t-il à l'explication du bobo aux mains.
Un aspect d'Elodie qu'il ne connaissait pas. Y'avait il vraiment du bon de s'être éloignée de lui. Si si... surement.
A ce que dit Nouanda, Jess hoche de la tête et enchaine.

- Ouais, laisse. On le fera.
Il y a le boitier de ton père. Preuve qu'il était encore en vie quand il l'a passé à Jurgen... le Capitaine Norvégien... celui qui chasse les aliens comme moi.

Milosevik prend subitement la boite en même temps que le médaillon. Il regarde un instant Nouanda et ses yeux se porte sur les morceaux de verre.
Le balafré s'enfonce dans la seconde partie de la grande pièce... là ou se trouvait des tables basses et des semblants de canapés.
Petit lieu travaillé dans le but de se détendre. Un long travail de récupérations et de rafistolages.

- Tu me suis Elodie !?
Par là que la suite se passe.
Prends place, tu m'as l'air un peu tendue.

Il pose la boite sur la plus grande table basse et le médaillon à coté. Il va machiner le gros poste trafiqué tout en continuant à parler plus fort.

- C'est dangereux là haut, au Nord... là ou on était tous.
A savoir que j'ai apprit depuis une heure que Dezba est morte avec Jacks, darylle, Raoul, Rose... et les autres.
Ca donne envie de voyager hein !
Tu te souviens de la Navajo ?

Matelot Messages : 34 Date d'inscription : 23/12/2011

Invitation du Serbe qu'on ne refuse. Elle esquisse un sourire pour Nouanda.

- Merci.

Elle regarde le tatouage. Sans commentaire. Il n'y avait plus rien à dire sur le sujet, au moins ici et maintenant. Elle baisse les yeux. Elle est arrivée trop tard pour éviter une victime de plus de Milo le démoniaque. Si elle était restée... si elle l'avait rejoint... elle se refuse d'être fautive, chacun son destin, elle a suffisamment à faire avec le sien et le sien, Jess l'a dans ses mains.

Ils abandonnent Nouanda aux corvées pour le confort de la salle d'à côté. Elodie s'installe sur ce qu'on nomme désormais un canapé. Son regard ne quitte pas la boite. En même temps, il n'est pas possible de ne pas voir le médaillon qui est accolé à elle sur la table. D'une pierre, deux coups. Jess lâche la nouvelle des meurtres de ceux de la Meute.

- Tu plaisantes ?

Le Serbe plaisanter en parlant de mort ! C'est forcément une vérité.

- Pas Darylle, pas Rose, pas...

Elle se laisse tomber contre le dossier, la tête en arrière, la gorge serrée.

- Pfff... le temps qu'on a passé ensemble. La première équipe de bûcherons de Fall Point.

La Navajo... un vague sourire pour cette mort, pourtant elle n'en a pas envie, une sorte de mimique incontrôlée.

- Oui, je me souviens de Dezba.

Nouanda termine le nettoyage, plus un débris de verre sur la table. Elle ne fait pas l'erreur de laisser la moindre chose en désordre. Le sang est épongé, rincé, pas une trace ne subsiste. Elle sait aussi bien laver que foutre le boxon, faut croire, sauf que pour le ménage, elle s'applique, quand elle fout le bordel, elle s'explique (avec elle-même, certes). C'est pas pareil...

Elle tend l'oreille à ce qu'il se dit à côté, l'air de rien, affairée. Elle fouille derrière le comptoir et finit par trouver ce qu'elle cherchait. Elle l'emporte avec un sourire satisfait. Sont pris également le pichet d'eau, la bouteille de vodka ainsi que les verres rescapés.

Elle passe à côté, pose le tout sur la petite table esquisse un sourire envers Elodie en lui montrant sa trouvaille, un gobelet de fer blanc. Au cas où le verre déciderait de s'en prendre à la bouteille, cette fois, elle ne se ferait pas mal en voulant empêcher l'incartade.

Elle s'assied et réagit au dernier mot de la rouquine, se tournant vers le Serbe.

- Dezba ? La Dezba de la radio ?

Matelot Messages : 34 Date d'inscription : 23/12/2011

Jess a beau promener sa belle gueule de chat de gouttières qui s'est fait jeter comme un malpropre par sa minette au charme immortel qui préférait pouponner en célibataire plutôt qu'en couple avec ledit matou aux moeurs pas catholiques parce qu'elle avait un mauvais souvenir de son propre père, Elodie, pour sa part, commence à s'agiter sur place. Conversation de salon à faire le compte des amis et pas amis, des vivants et des morts pour imbiber le coeur de tristesse et attendrir...? Non pas d'attendrissement, elle avait dépensé trop d'énergie pour se préparer à encaisser cette rencontre.

Elodie récupère le médaillon d'un geste vif pour le glisser dans sa poche, elle réglerait certains comptes plus tard. Poche ? Rappel à l'ordre de ses blessures. Ridicule ! Elle se sent d'un coup ridicule, empotée comme pas possible avec ses bandages. Pour ouvrir le colis, ça allait être facile !

Gentille Nouanda, elle a pensé à l'accidentée. Une moue de gamine qui se sent encore plus ridicule devant le gobelet métallique. Seul réconfort, elle a échappé au verre en plastique rempli de lait avec une paille dedans. Deuxième moue pour contrecarrer cette image de couches-culottes évoqués lors de sa conversation quelques jours plus tôt avec Kristen.

Le médaillon, n'ayant pu retrouver sa place dans la poche de pantalon, tourne entre ses doigts. Elle se lève. Cette fois c'est plus facile pour le faire disparaitre dans la fente du jean. Elle pose la main sur la boite en bois et la tire vers elle jusqu'en bout de table. Elle se rassoit.

- Dezba, tu ne l'as eu qu'à la radio ? Hum... dommage, tu aurais vu, Dezba, un physique de rêve à faire monter la température d'un cran quand elle entrait dans une pièce.

Paroles dites comme elle aurait pu dire "Aujourd'hui j'ai mangé une pomme", pour meubler la conversation, son attention est déjà ailleurs, dans l'observation de la boite en bois. Souvenir d'une boite à secrets que son père lui avait ramené. Pas de serrure pour l'ouvrir. Un mécanisme subtile à activer du bout des doigts. Des lamelles de bois qui glissent dans un ordre précis. La boite est nettement moins belle, plus rudimentaire et ne laisse apparaitre aucune ouverture évidente. Le bout de ses doigts effleurent les côtés, chaque côté. Là... là... et là... mais pour ce qui est de l'ordre... elle ferme les yeux, elle reprend celui que ses doigts ont gardé la mémoire. Un petit claquement. Une latte se détache. La boite dévoile son contenu.

Matelot Messages : 123 Date d'inscription : 05/07/2010

- Je ne plaisante pas sur la mort Elodie...
Oui, tous morts.

Le Serbe avait terminé de chercher sur l'appareil trafiqué ce qu'il avait envie.
Lecture et il répond d'un calme olympien:

https://youtu.be/f27SlOFJ55M

- On a beau vivre, survivre, travailler, manger, dormir, baiser, rigoler, pleurer avec des personnes ça ne les empêchera pas de te poignarder dans le dos un jour ou un autre. Je pense à tous ces Phoenix qui ont œuvré à tuer Dezba et les siens. Ils me font pitié. Même les animaux ne se rabaissent pas à cela. S'ils l'ont fait avec elle... ils tenteront de le faire avec nous. Ils ont perdu toute confiance de ma part.

Nouanda demande bien confirmation si c'est bien de la femme avec qui elle avait parlé.
Milosevik lève la tête et quitte son emplacement devant le poste.

- Oui. C'était bien elle. Une fille volontaire et réglo.

Elodie semble reprendre le médaillon et s’intéresse enfin au paquet de son père. La douleur de ses blessures devaient rejoindre l’excitation de l'ouvrir. Elle "blague" sur le physique avantageux de Dezba pour décompresser... surement. C'était tout Elodie ça de sortir un truc pareil face à une situation comme celle là. Milo lui il marche lentement en secouant son doigt au son du morceau. Il va se placer derrière le canapé (oui, pas contre le mur) et pose ses mains sur les frêles petites épaules de son ex intime. il se penche et lui susurre à l'oreille:

- Tu devrais l'ouvrir.

Il la relâche et elle ne tarde pas à le faire. Méthodiquement... comme une boite de pandore.
Jess plane oui... mais reste un minimum concentré sur ce qu'il y aura dedans.

Matelot Messages : 34 Date d'inscription : 23/12/2011

Le déballage commence. Du papier journal chiffonné, des copeaux de bois. Est-ce que ces choses ont de l'importance ? Par sécurité elle les pose avec application sur la table. Une série de feuilles de papier pliées proprement. Une écriture manuelle s'étire sur chacune d'elles. Elodie commence à lire.

"Ma chère enfant, tu me manques. J'en souffre chaque jour du réveil au coucher, te sachant loin, ignorant avec qui, ignorant quels dangers te guettent..."

Elle engloutit les mots en silence, les uns après les autres, affamée de tout ce qui peut la rapprocher de son père. Elle tourne les pages et commence à froncer les sourcils, revient au feuillet précédent, continue plus loin. Elle abandonne la lettre sur la table pour observer maintenant la boite. Elle en sort un morceau de plastique transparent souple, bien calé pour ne pas être abimé dans le transport. Elle le déplie, apparait alors un tissu fleuri. Ce nouvel emballage est ouvert. Elle regarde l'objet posé dans sa main dans son écrin de tissu.

- Là, j'suis mal ! Mon père a oublié que j'ai arrêté l'école à sept ans.

Retrouvailles - Page 2 Duemilanove_board_300

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Sur les feuilles étalées sur la table, l'oeil connaisseur lira des indications concernant un démontage et un remontage électronique, des lignes de codes informatiques, et d'autres choses dans le même genre qu'Elodie, elle, ne comprend absolument pas. Gardant le précieux objet dans sa main gauche, elle reprend de l'autre une des feuilles et se met à lire à voix haute.

"Je te donne les coordonnées de la base. Ce sera notre point de rendez-vous. Tu as dans les pages qui suivent toutes les indications pour pirater le système et pénétrer dans l'Hippocampe si tu arrives avant moi. Le circuit que je t'ai mis dans le colis sera ta clé d'accès."

Elle lève les yeux sur Nouanda, puis cherche Jess, comme deux planches de salut à porter de main d'un naufragé involontaire.

Durant la lecture d'Elodie, la brune reste silencieuse. Passant la main sur son cou elle se rend compte qu'elle a oublié un détail important à sa tenue. Faut dire qu'à la base, elle était seule et n'avait guère à se cacher. L'arrivée de la rousse et du Serbe l'ont trop occupé pour qu'elle y pense. Elle pose un furtif regard sur son compagnon, rassurée un temps par l'état dans lequel il est, ça a du bon, parfois, son penchant pour la défonce. Rapidement elle sort de sa poche son foulard et se le noue autour du cou, cachant la marque tatouée.

L'école... Nouanda s'interroge brièvement sur ce que ça signifie, elle a ouïe dire que c'était un lieu où les enfants effectuaient leurs apprentissages en groupe et quelque chose lui dit qu'ils n'apprenaient pas la même chose qu'elle. Elle secoue la tête pour chasser cette pensée, le sujet n'est pas là.

Elle observe l'objet découvert par la jeune femme, les feuillets épars. Froncement de sourcils.

- J'crois qu'il faudra que tu trouves l'endroit où il y a le même truc que ça, et que tu le remplaces par ce circuit là...

C'est son tour de lever les yeux vers Jess, histoire d'être sûre de ne pas avoir dit de conneries.

- Et... C'est quoi, l'Hippocampe ?

» [Lune 226] Des retrouvailles... dans la douleur de ceux qui sont tombés...