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Fomoires- Reloaded !
Flibustiers et Pirates ne sont pas encore morts
Bienvenue Invité sur le forum officiel des Fomoires, affinité de fractal v6.1. Merci de faire un effort d'écriture et de limiter les fautes d'orthographe. En cas de problème MP Franck Dubogoss ou Capitaine Kidd.
Fiche Fractal Nom: Rat Noir Affinité: Les Fomoires et la bisexualité, pour (re)commencer
Sujet: Danse sur le fil du rasoir Mer 23 Nov - 20:44
Maëlle arrive en haut du phare, y sont déjà présents Fozzie et l’Amiral.
- Bonjour messieurs ! Les orages sont passés, le temps s'éclaircit et se radoucit ! Les peaux se découvrent un petit peu, à l'air libre. Le temps idéal pour faire de l'exercice, tout en joignant l'utile à l'agréable !
Elle s'appuie contre la rambarde et contemple le paysage arrosé de lumière matinale, le vent marin agite les longues mèches d'ébène de sa chevelure détachée. Puis elle regarde rapidement Fozzie. Et Marve, plus longuement.... avant de replonger son regard vers l'horizon, prometteur d'aventures incertaines, et se met à fredonner tendrement une ballade irlandaise. Mais elle ne va pas jusqu'au bout de la mélodie... le silence se fait, seuls demeurent le vent et la mer mêlés. Elle, a fermé les yeux et semble se perdre dans ses autres sens. Puis un sourire se dessine sur ses lèvres desséchées par l'air vif. Elle reste ainsi, immobile, on pourrait croire qu'elle s'est figée en une proue d'un navire de pierre, dressée, tendue vers le ciel mouvant, buvant les odeurs marines, et seule sa longue crinière flottant comme un drapeau noir, exposée aux caprices du vent, bouge encore. Bas à l'Est, derrière eux, le soleil poudroie et répand ses grains de lumière bienfaisante sur la nature qui s'ébroue, surprise de ces premiers élans printaniers. Juste les chuchotements du vent iodé improvisant ses notes chaotiques, et le ressac enivrant de la mer... Son sourire finit par disparaître, et ses lèvres s'entrouvrir... comme pour en cueillir le sel, en goûter l'âcre amertume, baignée dans le plaisir de ce simple instant. Bientôt... bientôt elle partira. Elle s'éprendra de tout ce paysage à redécouvrir, elle s'y perdra, elle s'y retrouvera, elle y renaîtra. Elle en rêve toute éveillée, les yeux fermés. Elle les rouvre enfin... humides.
Un dialogue s’instaure alors entre Marve et Maëlle.
- Comment t’vas Maëlle ? Longtemps que je t'ai pas vu traîner dans les parages. - Je vais bien, Marve… et toi ?... Tu as l’air d’aller bien aussi, ces temps-ci… Oui, cela fait longtemps… C’est un lieu privilégié pour les gradés d’Oilean ici, aussi je n’ose pas trop y venir. Et puis, entre la recherche de matériel, la fabrication d’armures ces lunes-ci, la tenue de la taverne, et ma vie avec Log… Stark, je ne vois à nouveau plus le temps passer. Pourtant j’aime bien cet endroit, c’est le plus élevé de la communauté et des environs même, et on y a une vue imprenable sur le paysage et l’horizon marin, alors j’apprécie et je savoure ce moment à sa juste valeur. J’ai toujours eu un faible pour les phares, mais avant la Bombe on ne pouvait pas non plus souvent avoir la chance d’accéder au faîte de ce genre de bâtiment, près de la lampe, avec cette vue au seuil de l’océan, les pieds le nez et nos rêves d’enfant barbotant dans les embruns. Je m’aperçois que plus le temps file, plus j’aime ces lieux, plus j’aime également cette communauté et ses habitants. Mais… il est vrai que je ne suis pas seulement venue là pour admirer la vue. Je te cherchais. Pourrais-je avoir un entretien privé avec toi, s’il te plaît ?
Disant cela, elle jette subrepticement un petit coup d’œil vers Fozzie puis replante son regard dans les yeux de Marve, qui le perçoit et répond : - Oui bien sûr. On n’a qu’à aller dans ma piaule, on y sera tranquilles. - Je … oui, entendu.
Ayant senti un soupçon d’hésitation dans la réaction de Maëlle, il en comprend aussitôt la raison et rajoute, un petit sourire malicieux en coin.
- Ne t’inquiètes pas, j’éviterai d’essayer de te torturer, c’est promis. - Oui… je le sais…
Ce qu’il ne sait pas forcément, c’est qu’elle a dorénavant une certaine confiance en lui, mais cette proposition lui a évidemment rappelé un souvenir turbulent qui l’espace d’un instant l’a troublée. Quelques minutes plus tard, les voilà tous deux dans les quartiers de l’Amiral, assis à son bureau devant un verre de whisky. Elle n’est pas tout à fait à son aise, non pas que Marve n’ait pas fait ce qu’il fallait pour qu’elle le soit, mais ce sont plutôt les sujets de discussion qu’elle veut aborder qui ne lui sont pas si faciles à lancer. Après un court moment de flottement, elle lui dit enfin :
- Voilà… J’ai plusieurs requêtes à te soumettre, toutes à la fois en fait car elles sont liées entre elles. Tu es au courant du prochain départ de Stark pour une expédition maritime sur les mers du Sud. Mais je ne sais pas s’il t’a dit qu’il souhaite me voir en faire partie, ce qui est aussi mon désir. Or… suite aux évènements qui se sont déroulés il y a deux saisons de cela et ma remise en liberté limitée sous conditions, avec des tâches que tu m’as confiées et qui m’ont obligée à rester ici pour les effectuer, ne serait-ce que par respect de ton autorité dans cette communauté et le contrat que nous avons passé ensemble, je me vois dans l’obligation de te demander l’autorisation de pouvoir partir avec lui et le groupe qui va l’accompagner. Je pense avoir respecté notre contrat ; d’ailleurs, si cela n’avait pas été le cas, sûrement me l’aurais-tu fait savoir expressément, comme c’était prévu. J’en étais avertie et j’ai tâché au mieux de ne jamais l’oublier, d’être à la hauteur de la confiance que tu as bien voulu déposer en moi pour ne pas renouveler certaines erreurs. J’espère ne pas t’avoir déçu… j’ose le croire. Et je te remercie encore pour cette chance que tu m’as laissée, malgré la tension que cela sous-tendait face à la Marabunta et plus particulièrement Ozric. Cette décision de compromis que tu as courageusement prise, malgré le risque de ne pas les satisfaire dans leur volonté de régler autrement (et de manière plus radicale !) l’affront que je leur avais fait, est toute à ton honneur…
Ses yeux se mettent à briller légèrement.
- Oui, je t’en suis vraiment, sincèrement reconnaissante…
Quelques instants de silence.
- Depuis, le temps a passé… Oui, j’ai depuis longtemps déjà fait profil bas, de manière détournée mais aux oreilles de tous les habitants de la communauté à qui j’avais adressé un message radio, dont la Marabunta qui était encore présente. Et Ozric n’est plus. Alors peut-être… peut-être pourrait-on tourner définitivement cette sombre page ? Qu’avec ce départ que tu m’accorderais, une nouvelle vie puisse s’instaurer… Pourrais-je dorénavant retrouver ma liberté ?... Non, ne réponds pas de suite, s’il te plaît. Laisse-moi je t’en prie finir mon propos d’abord, car je n’en ai pas terminé, et je te t’ai pas encore révélé mes autres demandes…
Pour la taverne, cela s’est dans l’ensemble bien déroulé. J’ai eu plus de mal avec Mazzy et Pamela, quoique je n’aie finalement pas eu grand-chose à faire avec elles, comme je l’avais supposée dès la formulation de cette condition à ma remise en liberté surveillée et comme je t’en avais lucidement fait part en réaction, tout en acceptant. Elles se sont effectivement passées de moi la plupart du temps, et j’ai très vite senti que si j’insistais cela les indisposerait, pour ne pas dire pire. Il était inutile d’en faire trop, de les monter contre moi, voire par extension contre toi qui t’était déchargé d’elles sur moi. Je me suis donc contentée de veiller sur elles, de garder un œil attentif mais respectueusement distant, agissant seulement plus directement quand le besoin s’imposait ; aider à laver Mazzy, qu’elle ait à manger régulièrement, Pamela étant nettement plus indépendante d’un point de vue général. Et puis tu sais… tu avais eu beau leur dire que c’était toi qui en avait donné l’ordre, et me l’avait aussi donné de m’occuper d’elles et qu’il leur fallait m’obéir si besoin était, c’est de toi dont elles avaient… dont elles ont besoin. C’est toi qu’elles aiment avant toute autre personne… chacune à leur façon, mais entièrement. Et cela, je ne peux pas le remplacer, quoi que tu aies pu espérer. Et je sais que tu peux me comprendre, comprendre cela. Et je sais que tu le sais. Cette responsabilité, peut-être est-elle trop lourde pour toi, peut-être n’en veux-tu pas, parce que tu penses que tu ne peux pas l’assumer, ou que tu n’en as tout simplement pas envie. Mais je ne peux pas le faire à ta place hélas, malgré toute la bonne volonté que j’ai bien voulu y mettre, tu peux me croire, car tu sais également ô combien je les apprécie voire les aime toutes deux, chacune pour des raisons bien particulières, qui leur sont propres : Mazzy, parce qu’elle tient beaucoup d’une enfant sauvage ; et Pamela… Pamela, parce que nous nous entendons très bien et que je la considère un peu… beaucoup comme si elle était ma propre fille… Et voici donc l’une de mes autres requêtes : si tu en viens à considérer que notre contrat a été rempli, si tu acceptes de me rendre ma liberté… je te demanderai à mon tour de veiller sur Pamela pendant que je suis absente, du mieux que tu le peux. Sais-tu que… non, tu ne le sais évidemment pas… J’avais son âge lorsque j’ai … fait l’amour pour la première fois. Lui, en avait le double exactement… Et ce n’est pas la dureté de la vie aujourd’hui depuis la Bombe qui va la faire mûrir moins rapidement ! Au contraire… A moins qu’elle ne se réfugie dans ce qui lui reste de son enfance, pour se protéger encore un certain temps… Je devine que de parler de certains sujets t’est difficile, ce n’est sans doute pas ce dans quoi tu te sens le plus à l’aise, toi qui es un homme d’action. Tu voudrais peut-être que le non-dit puisse résoudre certaines situations qui peuvent te poser problème et te mettre dans une position qui t’est délicate à gérer, mais dis-toi bien qu’il est souvent préférable de finir par affronter en toute clarté ses propres peurs de face pour arriver à les dépasser, c’est ainsi que tu pourras alors avancer, et ceux et celles auxquels tu tiens également, qui n’ont pas toujours plus de courage que toi dans certaines circonstances particulières, et qui te seront gré de l’avoir. Quitte à prendre des risques, mais qui n’en prend pas ? Il faut bien parfois en prendre, et ce n’est sûrement pas toi qui me diras le contraire… Quoi qu’il en soit, prenez tous bien soin d’elle ! J’y tiens… car je tiens à elle tout autant qu’à la prunelle de mes yeux… Et je vous fais confiance…
L’expression qui se lit sur son visage est sérieuse… puis son joli minois se détend en se fendant d’un doux sourire.
Ma dernière requête maintenant, c’est la plus légère, et peut-être même qu’elle te fera plaisir… Si je pars avec Stark en expédition, ce n’est pas sans espérer pouvoir… revenir à Oilean. Je te l’ai dit tout à l’heure, j’aime de plus en plus être ici. Et quand je ne serai pas en vadrouille, je serai contente de pouvoir continuer à y vivre. Oui, Oilean est aussi un peu ma ville à présent, j’y ai déjà vécu beaucoup, j’y ai souffert, j’y ai travaillé, j’y ai aimé, et j’ai envie que cela perdure… Tu vois… je te demande aujourd’hui l’autorisation de partir de ce lieu qui me fût une prison à ciel ouvert, mais je te demande tout à la fois de pouvoir y revenir ! Entretemps, la situation a nettement évolué, bien sûr, et elle est devenue plus agréable sur bien des points… Je suis même pour reprendre ma part de travail à la taverne quand je reviendrai ! C’est devenu de plus en plus souvent un plaisir, d’autant plus avec les nouvelles arrivées de ces dernières lunes. Il me suffisait en fait d’être plus épaulée, car Tino et moi travaillions à côté, aussi être 3 ou 4 à se relayer derrière le comptoir n’est pas de trop pour que la taverne soit ouverte et le travail bien fait. Tu avais raison, tu avais bien anticipé selon ce que tu avais deviné de moi… j’aime bien m’occuper de la taverne !
Une courte pause, puis…
- Voilà, excuse-moi d’avoir jusqu’à maintenant monopolisé la parole, mais il était moins difficile pour moi de tout te dire d’un seul bloc, sans m’interrompre dans ma lancée. C’est à mon tour de t’écouter attentivement…
Un soupçon d’appréhension traverse le regard de Maëlle, mais c’est surtout la curiosité qui prime et prend aussitôt le relais. Et alors que Marve va sans doute lui répondre, elle est déjà très réceptive à la moindre expression du colosse.
Marve dit "La brute"
Messages : 624 Date d'inscription : 05/04/2010
Fiche Fractal Nom: Marve Affinité: Les Fomoires
Sujet: Re: Danse sur le fil du rasoir Mar 29 Nov - 10:47
Le colosse lui ouvre la porte et passe derrière, il sent bien une petite hésitation chez la jeune femme mais ne lui en tient pas rigueur. Il est vrai que la dernière fois qu'ils ont eu un tête à tête dans cette pièce, ça n'avait pas bien tourné pour elle... Il se passe une main sur sa barbe naissante et la contemple de dos pendant qu'elle avance vers le bureau. Il ne comprend pas pourquoi cette fille lui fait tant d'effet, elle est magnifique, c'est un fait... et ses courbes plantureuses ne laisse pas indifférent, mais il n'y a pas que ça. Surement cette part d'ombre en elle qui essaye de l'attirer vers l’obscurité. Il sait qu'il n'aurait pas du tenter de lui faire du mal. Pourtant, torturer elle l'est déjà, et ça lui donne faim, très faim. La soif de violence, les cris, la douleur, la peine... voila des choses qui lui manque pendant qu'il reste comme un lion en cage dans cette tour d’ivoire. Un monde vide et sans nuances, voila ce que lui voit quand il regarde par le fenêtre, alors qu'elle y trouve une quête, une soif de liberté, de l'aventure. Deux façon bien différente de voir le fract.... Alors que l'amiral essaye de teinter le sable du désert de rouge pour en faire le plus merveilleux des paradis, elle ne pense qu'a se complaire dans son étendue or et azur. Non décidément rien à voir... Et pourtant, il sait qu'il n'arrivera pas à atteindre son but...
Il s'approche à son tour du bureau et indique d'un geste un siège à Maëlle avant de s'assoir à son tour. Il prend son temps, sort un paquet de clopes de son imper, lui en propose une, elle refuse. Il sait qu'elle n'est pas venu pour ça, ni pour parler du beau temps, mais ça ne fait rien. Il n'est pas pressé, contrairement à elle qui à l'air nerveuse, nerveuse comme quelqu'un qui a envie de déballer tout ce qu'il a sur le cœur peu importe les conséquences, juste pour ne plus avoir ce poids. Il sent que ça va être long et chiant, alors il leur sert deux vers de whisky, juste pour la forme. Au moins là il n'aura pas tout perdu, une cigarette dans le mains un verre dans l'autre, c'est déjà pas si mal. Une fois bien installé il fait une pause et elle en profite pour se lancer.
Comme il s'y attendait ce n'était ni agréable, ni court. Un vrai raz de marré lui tombe sur le coin de la tronche, et pourtant il écoute sans broncher, sans l'interrompre, imperturbable dans son fauteuil. Heureusement qu'il a pris le temps de se mettre à l'aise.
A un moment du discours il va pour l'interrompre mais elle ne lui en laisse pas le temps, et s'il croyait que le calvaire était terminé, il n'en était rien, ce n'était que le début. La voila maintenant qui le remercie, lui parle de Mazzy et ensuite de Pamela... Des allusions à ça première fois et à ce qu'il devrait faire. Prendre soin d'elle... Comme s'il ne le faisait pas déjà. Évidemment pas dans le sens qu'elle aurait aimé, mais il savait comment il était, il savait aussi ce qui se passerait s'il franchissait cette limite. Pas sur qu'elle apprécie ou qu'elle ne regrette pas le voyage . Surtout qu'a son âge on s'attache vite, on aime pour un rien. Alors que lui, les sentiments, il sait que ça n'existe que dans les comptes de fées. Seule la mort est une compagne fidèle dans ce désert.
Le balafré ne l'entend plus parler, il lève les yeux de son verre et la voit entrain de l'examiner. Il a perdu le fils sur la fin, mais dans l'ensemble il est d'accord avec presque tout.
Fais pas l'erreur de croire que je t'ai sauvé s'en rien attendre en retour. T'as fait ce pourquoi t'es resté en vie, et je dois bien avouer que pour le coup tu m'as bien été utile. Alors ne me remercie pas pour ça. Ensuite pour ta liberté, tu l'as mérité et t'es désormais considéré comme un membre des fomoires. Pas un comme je l'entends mais comme toi tu le veux. Je sais bien que tu n'as pas envie d'être "affilié". Mais au moins ça te donne certain droit. Maintenant t'es libre de faire ce que tu veux sans me demander avant. Ça implique aussi que si tu fais une connerie même éloigné de moi, tu reviens illico dans cette chambre... Et ça ne sera pas une partie de plaisir... Enfin pour moi si, peut être...
Il termine son verre d'un coup, la regarde et sait qu'elle l'écoute attentivement.
J'ai pas grand chose d'autre à te dire, à part peut être que t'as intérêt à revenir en vie... Pour Pamela je verrais...
Il se lève et va vers le placard du fond. Il en sort deux katanas dont un cassé et l'autre totalement émoussé. Le géant les pose devant Maëlle.
Ils sont cool tu trouves pas? Je les ai trouvé sur le cadavre d'Ozric. Je savais pas qu'il possédait des bijoux pareils l'enculé. Bref pour le moment ils sont pas très reluisants. Mais quand tu reviendras, je les aurais fait réparer. J'aimerais qu'ils te reviennent... Pour la dernière fois... Faudra simplement pas que t'oublies de me les réclamer, ou si j'oublie, ou que je ne suis plus ou pas là, tu les trouveras dans le placard ou je viens de les prendre. T'en feras ce que tu veux, ça vaut une fortune.
Il espérait qu'elle comprenne que c'était des excuses. Mais il n'était pas doué pour ça et ne les aurait jamais faite.
On a d'autres choses à voir?
Rat Noir Matelot
Messages : 112 Date d'inscription : 05/05/2011
Fiche Fractal Nom: Rat Noir Affinité: Les Fomoires et la bisexualité, pour (re)commencer
Sujet: Re: Danse sur le fil du rasoir Mar 13 Déc - 22:13
A entendre les premiers mots formulés par l’imposant guerrier, Maëlle se fait intérieurement toute petite, même si cela ne se remarque pas trop.
Puis elle est ravie de l’entendre dire qu’elle est bel et bien libre, elle le supposait mais devait s’en assurer d’elle-même, et c’est avant tout pour cela qu’elle est venue le voir. Qui plus est, elle est dorénavant considérée comme faisant partie des Fomoires, elle qui est déjà un membre de l’Ordre ; cela lui convient bien, car sur le plan affectif elle est déjà Fomoire dans l’âme, elle aime ce lieu et dans l’ensemble les gens qui y vivent, et qui sait elle serait enfin prête à aider à la défense de la communauté si jamais elle était assaillie, cette dernière étant devenue un peu la sienne. Et, oui elle a réfléchi et n’a pu que constater son impossibilité à faire partie de la troupe des soldats d'élite Fomoires comme l’Amiral le désire et le lui avait proposé, elle est totalement incapable de faire preuve de violence voire de tuer autrui sans se nuire dangereusement, à moins d’y être radicalement obligée pour la survie comme cela lui est arrivé une fois, autrement elle ne le supportera sans doute pas, cela pourrait lui faire perdre la raison et la pousser au suicide.
Lorsqu’il lui dit qu’elle sera ramenée dans ses quartiers si jamais elle commet à nouveau un acte nuisible à l’alliance du Sud-Ouest, elle frissonne d’effroi. Elle n’a pas oublié ce réveil dans le lit de l’imposant homme où elle s’était découverte poitrine nue, encore à moitié saoule du coma éthylique qu’elle avait frisé la veille, et elle sait que cela aurait pu être largement pire. Elle chasse aussitôt cette sombre pensée avant que ne vienne l’assaillir celle de sa scène de viol d’avant la Bombe, infiniment plus traumatisante, et dont l’œil expert du redoutable colosse avait remarqué les quelques fines cicatrices encore légèrement visibles et disséminées sur son corps. Que cela puisse être une source de plaisir lui restera sûrement à jamais étranger, elle qui fut à ses dépens de l’autre côté de l’action et l’ayant subi avec horreur et terreur.
Sur ces mots, il finit son verre d’un trait et la regarde intensément, bataillant en elle-même pour ne pas se laisser envahir par une peur panique à l’évocation de cette sourde menace, véritable épée de Damoclès suspendue au dessus de sa plus intime existence. Ces quelques secondes de silence lui paraissent interminables…
C’est alors qu’il a un propos des plus surprenants, renversant totalement la vapeur qu’il venait de lui insuffler, soufflant le froid et puis le chaud, toujours formulé comme un ordre, mais cette fois-ci dans un sens salvateur puisqu’il lui fait comprendre qu’elle a tout autant intérêt à revenir en vie. Bien sûr que c’est son intention, mais elle n’imaginait pas qu’il puisse y attacher plus d’importance que cela. Après la pression qu’il venait de lui mettre, celle-ci retombe brusquement et elle en frémit, une émotion lui venant instantanément, ses yeux s’embuant d’une soudaine envie de pleurer. Elle n’est pourtant pas habituellement aussi émotive, mais ce qui se joue en cet entretien est très important. Elle se reprend illico quand il évoque Pamela juste après…
Pamela ! Ah, Pamela ! Elle ira la voir demain, à la veille de son départ en expédition, au dernier moment ou presque, car de la laisser derrière elle la remue trop, et elle craint alors de ne pas pouvoir réussir à partir…
Alors qu’elle se perd pendant quelques instants dans ses pensées au sujet de Pamela, il se lève, s’affaire devant un placard, ce qu’elle suit d’un regard distrait, et le revoilà posant deux katanas abîmés devant elle sur le bureau, à son étonnement. Malgré leur état dégradé, ces armes blanches demeurent superbes. Nouvelle surprise, encore plus grande que la précédente, mais confirmant par là-même l’interprétation générale qu’elle s’en est faite. Il s’est remis à lui parler, elle l’écoute toujours mais garde de plus en plus difficilement une contenance à peu près normale, la stupéfaction se lit à présent sur son visage comme un livre ouvert et dont les pages défilent de plus en plus vertigineusement. Pourquoi ce cadeau ? Pourquoi, sinon pour se faire pardonner d’un acte que dans le fond il regretterait, et dont il s’excuserait à sa façon ? Le guerrier aguerri est fier, c’est une évidence, alors il utilise son langage à lui pour se faire, et elle ne le comprend pas moins, le connaissant déjà largement assez pour pouvoir interpréter son geste précieux. Elle avait donc bien vu en lui, dès cette fameuse nuit passée dans ses quartiers malgré elle, prisonnière : il avait et a encore une vraie part de bonté dissimulée dans les profondeurs de son être.
Il finit de lui parler et la regarde un instant avant d’achever cette discussion, puis vérifie si elle n’a rien à ajouter, en s’en assurant par une question qui pourrait être la dernière en ce jour. Et il voit alors son visage qui rougit à vue d’œil, son expression décontenancée, elle a compris, oh oui elle a trop bien compris même, et dans le regard de la belle brune défilent de très troublantes hésitations.
Elle avait peur de venir le voir. Une partie des raisons de sa peur lui échappait, et elle ne voulait pas en savoir plus, elle avait jusqu’à présent esquivé cet aspect flou et confus que l’Amiral lui inspirait. Et pour cela, les raisons ne manquaient pas et étaient d’importance. Curieusement, lui était venu à l’esprit l’idée d’un soupçon de syndrome de Stockholm, et elle en avait alors souri… à demi. Pas pleinement convaincue. Et n’était-ce que cela ? Quoi d’autre ? Rien ! Elle s’y était refusé, jusqu’à se refuser de se poser véritablement la question.
Son ventre se met à fourmiller, son cœur palpite, s’accélère, martèle sa poitrine dont les pointes de ses seins se sont inexplicablement durcies et dressées, elle sent la cyprine venir mouiller son intimité, une bouffée de chaleur se répand dans tout son corps, jusqu’à atteindre son cerveau à lui en faire tourner la tête… et un yoyo se met à s’agiter vivement dans son être soudainement embrasé… …tantôt en bas de sa lancée, avec le poids de toutes ses barrières apparemment infranchissables, Pamela et son amour de jeunesse pour Marve, la violence latente qu’il a en permanence en lui, l’amour qu’elle éprouve sincèrement pour Logan… …tantôt en haut de son élan, l’attirant irrésistiblement, contre toute attente, contre toute raison, vers cet homme l’impressionnant de par sa simple présence, qu’elle ressent en cet instant pleinement, et cet élan voudrait qu’elle cède à ce désir de lui sauter ardemment au cou, enserrant illico sa taille avec ses jambes pour ne plus toucher terre et s’accoler puissamment à lui, prenant sa tête à pleines mains pour amener son visage balafré vers le sien et l’embrasser de toute sa fougue !...
Clouée...
Elle ne bouge pas, mais elle tremble…
Lui, ne peut pas encore traduire exactement ce qui se trame en elle, ce moment de flottement est bref, tout se passe trop vite, le temps s’est violemment condensé, et avant qu’il ait pu en percevoir les véritables raisons et peut-être décider à sa place, elle se lève enfin brusquement, maladroitement, manquant de renverser la chaise et de tomber avec, se rattrapant de justesse, embarrassée par cette évidence supplémentaire de son trouble, puis à la limite du bégayement elle lui lâche d’une voix clairement émue, tout en se dirigeant vers la lourde porte de sortie, marchant moitié de côté, moitié à reculons :
- Je… j’accepte !... j’accepte… ton présent, il est magnifique ! Et mmmh… non, il n’y a rien d’autre pour le moment ! Mais… oui, je reviendrai te voir… dès mon retour… je te laisse à présent !
Elle atteint le loquet, l’ouvre tout aussi maladroitement, s’y reprenant à plusieurs fois pour parvenir à l’actionner… et se calme un tout petit peu, rajoutant plus lentement, sur un ton qu’il ne lui connaît pas du tout, aussi calme que brûlant…
- Merci Marve… à bientôt… je l’espère… Prends soin de toi !...
Les derniers mots prononcés sonnent comme une injonction à peine déguisée, de la même manière qu’il lui a demandé quelques minutes auparavant de revenir vivante de son expédition maritime. Et sur ce, elle file dans l’escalier en dévalant les marches, sans même avoir refermé derrière elle la porte…
Celebrate the fact That we've seen the back Of another black day.
Celebrate the fact That we've seen the back Of another black day.
Black day. Black day.
I want to take you in my arms, Forgetting all I couldn't do today.
Black day. Black day.
= Traduction =
Célèbre le fait Que nous avons vu la fin D'un autre jour noir.
Célèbre le fait Que nous avons vu la fin D'un autre jour noir.
Jour noir. Jour noir.
Je veux te prendre dans mes bras, Oubliant tout ce que je ne pouvais pas faire aujourd'hui.
Jour noir. Jour noir.
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Une fois dehors, elle court vers la plage, jusqu’à atteindre essoufflée la pointe d’un des angles de la communauté. Une fois la berge rejointe, elle s’assure qu’elle est seule, s’assoit sur le sable face à la mer et demeure indécise, hagarde… le regard perdu dans l’horizon, sans vraiment le contempler, ses pensées sont bien au-delà…
« Le cul entre deux chaises...
Et je danse, je danse, je danse pieds nus sur le fil de ton rasoir. »
Elle sait qu’il sait sa souffrance intérieure. Il l’a vue dans son regard, il en a perçu les séquelles sur son corps. Il est le mieux placé ici pour la percevoir. Sa déchirure. Sa tourmente. Sa tempête à fleur de chair, muette, au sein de sa paix apparente.
Sait-il qu’elle sait la sienne ?
Deux blessures se devinent.
Il est au cœur du maelström. Il y est Roi. Lorsqu’on est au fond du trou noir, on sait d’où vient la lumière. Quand elle existe encore.
Pourtant, rien n’est justement tout blanc, tout noir…
Elle est au bord, et surplombe son Royaume avec vertige. Elle est aimantée, elle est terrifiée. Elle est enivrée. Elle tourne, tourne, tourne tout autour, Près, si près du point de non-retour. Va-t-elle retomber, elle qui n’en est jamais vraiment ressortie ?…
Elle voudrait lui tendre la main pour l’aider à en sortir, à s’en sortir. Ensemble. Mais c’est lui qui pourrait bien l’emporter. Car elle n’a pas ou plus sa résistance… Si jamais elle se laisse aller…
Elle n’en a pas le droit.
Elle prend son visage entre ses mains, les plonge entre ses jambes et éclate en sanglots.
Emmène-moi danser Dans les dessous Des villes en folie, Puisqu'il y a dans ces Endroits autant de songes Que quand on dort, Et on n'dort pas, Alors autant se tordre Ici et là Et se rejoindre en bas, Puisqu'on se lasse de tout, Pourquoi nous entrelaçons-nous ?
Pour les écorchés vifs, On en a des sévices !
Allez enfouis-moi, Passe-moi par dessus tous les bords, Mais reste encore Un peu après, Que même la fin soit terminée, Moi j'ai pas allumé la mèche, C'est Lautréamont Qui me presse Dans les déserts, Là ou il prêche, Où devant rien On donne la messe Pour les écorchés. Serre-moi encore, Étouffe-moi si tu peux, Toi qui sais où, Après une subtile esquisse, On a enfoncé les vis...
Nous les écorchés vifs, On en a des sévices !
Oh mais non rien de grave, Y a nos hématomes crochus qui nous Sauvent, Et tous nos points communs Dans les dents, Et nos lambeaux de peau Qu'on retrouve ça et là, Dans tous les coins. Ne cesse pas de trembler, C'est comme ça que je te reconnais, Même s'il vaut beaucoup mieux pour toi Que tu trembles un peu moins que moi. Emmène-moi, emmène-moi, On doit pouvoir Se rendre écarlates Et même, Si on précipite, On devrait voir WHITE LIGHT WHITE HEAT ! Allez enfouis-moi, Passe-moi par dessus tous les bords, Encore un effort, On sera de nouveau Calmes et tranquilles, Calmes et tranquilles ! Serre-moi encore ! Serre-moi encore ! Etouffe-moi si tu peux... Serre-moi encore !
Nous les écorchés vifs, On en a des sévices ! Les écorchés vifs ! On les sent les vis !
*************
Deux heures plus tard, vers midi.
Elle quitte la plage et se rend dans son repaire, le hangar à bateaux désaffectés. Au fond de sa barque, cachée dans un recoin, se trouve une petite boîte en bois qu’elle sort de sa planque. Elle en actionne le petit mécanisme, révélant à l’intérieur l’objet qui y est rangé, un rasoir qu’elle prend et ouvre, glissant ensuite délicatement le bout d’un index tout au long du tranchant de sa lame… Quelques mois auparavant, elle l’a soigneusement aiguisé, et l’effet ne se fait pas attendre ; malgré la douceur de son geste, une fine goutte de sang vient à perler, qu’elle regarde pensivement… avant de la porter à ses lèvres, fermant alors instinctivement ses yeux à ce contact improvisé, prenant de la pointe de sa langue la goutte de sang chaud, et s’immobilisant ainsi pendant quelques longues secondes... Puis elle retire son doigt en poussant un léger soupir, essuie délicatement la lame sur son pantalon noir, referme le rasoir, le remet dans la boîte, et va enterrer le tout derrière une autre barque, au pied d’une des cales qui la soutient, sous dix centimètres de terre.
Après demain à l’aube, elle va partir avec Stark et huit autres membres d’équipage, sur deux catamarans, pour une longue expédition qui pourrait bien durer six mois environ.
Demain soir, elle ira voir Pamela. Elle ne dira rien de ce trouble. Ce désir… qui n’est qu’un désir… Personne ne doit savoir. Elle va s’en aller loin et c’est très bien ainsi.
Pour le moment.
In your room Where time stands still Or moves at your will Will you let the morning come soon Or will you leave me lying here In your favourite darkness Your favourite half-light Your favourite consciousness Your favourite slave
In your room Where souls disappear Only you exist here Will you lead me to your armchair Or leave me lying here Your favourite innocence Your favourite prize Your favourite smile Your favourite slave
I'm hanging on your words living on your breath feeling with your skin Will I always be here
In your room Your burning eyes Cause flames to arise Will you let the fire die down soon Or will I always be here Your favourite passion Your favourite game Your favourite mirror Your favourite slave
I'm hanging on your words living on your breath feeling with your skin Will I always be here
= Traduction =
Dans ta chambre, Où le temps s'arrête Ou bouge selon ta volonté, Laisseras-tu le matin venir bientôt Ou me laisseras-tu étendue ici, Dans ton obscurité préférée, Ta demi-lumière préférée, Ta conscience préférée, Ton esclave préférée.
Dans ta chambre Où les âmes disparaissent, Tu es le seul qui existe ici. Me conduiras-tu à ton fauteuil Ou me laisseras-tu étendue ici ? Ton innocence préférée, Ta récompense préférée, Ton sourire préféré, Ton esclave préférée.
Je suis suspendue à tes lèvres, Respirant ton souffle, Sentant ta peau, Serai-je toujours ici ?
Dans ta chambre, Tes yeux brûlants Font s'élever les flammes, Laisseras-tu le feu s'éteindre bientôt Ou serai-je toujours ici ? Ta passion préférée, Ton jeu préféré, Ton miroir préféré, Ton esclave préférée.
Je suis suspendue à tes lèvres, Respirant ton souffle, Sentant ta peau, Serai-je toujours ici ?
Sujet: Re: Danse sur le fil du rasoir Mar 3 Jan - 20:30
Troublantes hésitations et curieux comportement, voila ce qu'il se dit quand il la regarde. Un coup elle tremble, surement de peur, et la seconde d'après elle se met à rougir comme si elle n’osait pas demander quelque chose, mais non, rien ne vient que des demandes biens raisonnables. Cette conversation ne tient pas la route, mais elle a au moins le mérite de l'amuser. Il ne sait pas vraiment en définitive si son cadeau à été apprécié où non, probablement que oui vu la réaction qui a suivi mais comment en être sur avec cette femme au caractère si changeant. Surtout qu'une pacifiste avec des katanas... D'habitude d'un naturel plutôt posé, elle sort de la pièce en titubant et en tremblant à tel point qu'elle n'arrive plus à ouvrir la porte. Drôle de personnage... Il regarde la scène un sourire en coin, ne loupant aucun détail du malaise de son ex-prisonnière.
Une fois la porte fermée, il s'approche des katanas et les examine minutieusement. Ça ne va pas être une tache facile de les raccommoder, mais il a le temps, trop de temps... Il les enveloppe dans un chiffon et va les ranger précieusement. Il irait plus tard à la forge voir les outils qu'il pourrait utiliser. Car oui, il n'est pas forgeron, mais il a tout le temps d'apprendre, ça ne doit pas être sorcier de faire chauffer un bout de métal et de taper dessus...
Il s'avance ensuite vers le balcon pour prendre un peu l'air et rejoindre Fozzie toujours dehors. Il aperçoit au dessous la silhouette de la brune, entrain de courir vers la plage., il a vraiment du la chambouler, pour une fois que ce n'était pas volontaire... Il sourit de nouveau.
Vraiment pas courante cette fille... Ça le faisait un peu chier de la voir partir. Déjà il allait devoir trouver une remplaçante pour le bar et ensuite... Une fille comme elle en balade, la vaste blague, il était persuadé qu'a la moindre tempête elle s'envolerait. Il se ressaisit, pas la peine de s'inquiéter elle était avec Stark, il saurait gérer.
Une semaine passa et il se mit comme prévu au travail. Ses premiers efforts n'étaient pas très satisfaisants. Il avait commencé par une faucille, mais elle ne ressemblait à rien. Il y eu ensuite une longue série de couteaux de lancer et après des centaines, et des milliers de coups sur le fer en fusion, il commença à avoir la main. Finalement il avait presque trouvé un substitue aux cris des esclaves qu'il torturait. La solitude et le travail manuel lui vidait la tête et arrivait même à l'apaiser de temps à autre.
Le jour se leva et après s'être lavé il se dirigea vers la forge. Personne n'était présent et ce n'était pas plus mal pour le travail qu'il avait à faire. Après avoir examiné une dernière fois les deux lames qu'il devait réparer ainsi que ses outils, il mit le four en marche. L'opération était périlleuse mais quand il sortit vers midi pour ausculter son travail au soleil. Le résultat n'était vraiment pas si mal.
Le retour des catamarans ne se fit pas sans douleurs, l'équipage avait bien essuyé une tempête, et quelle tempête. On avait jamais vu ça. D'ailleurs certains membres avaient été perdu... Mais pas Maëlle, elle avait survécu. Les traits tirés, le voyage n'avait pas du être une partie de plaisir, mais elle était vivante pas comme certain de ses hommes...
Il attendrait le jour suivant, ce n'était probablement pas le bon moment et finalement, il attendit beaucoup plus longtemps, jusqu’à ce qu'il retombe sur les Katanas. Il se mit donc en quête de la jeune femme. Mais ne la trouva pas, il trouva par contre son repère et écrivit un message sur la feuille qui disait que la cabane était sa propriété.
Rat Noir Matelot
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Sujet: Re: Danse sur le fil du rasoir Jeu 19 Jan - 1:01
Oh, laisse le soleil taper sur mon visage, Les étoiles remplir mon rêve. Je suis un voyageur du temps et de l'espace, Pour me retrouver là où j'ai été.
Comme la poussière qui flotte derrière toi En se déplaçant à travers le Cachemire, Sans provisions mais le visage ouvert, Le long du Détroit… de la Peur.
Oh, je me suis envolé... C'est indéniable...
Envolé… Vole…
Tout ce que je vois devient brun Quand le soleil brûle le sol, Et mes yeux s’emplissent de sable Quand je scrute cette terre aride, Tentant de retrouver… tentant de retrouver… Tentant de retrouver là où j'ai été...
Quand j’ai le moral bas… si bas…
Après leur retour à Oilean Thorai, le premier mois est très difficile à vivre, Logan et Maëlle étant douloureusement marqués par les terribles conséquences de la tempête. Même la relation du couple s’en trouve perturbée, en toute logique. La sexualité est presque réduite à néant, mais la tendresse est heureusement présente. Les mots se font rares, mais il n’est pas toujours besoin de parler…
Tous deux accusent vraiment le coup. Il est très rude pour l’homme se sentant responsable de son groupe d’avoir perdu quatre de ses membres, mais face à une telle tempête, qui aurait pu mieux s’en tirer ? Tous ont cru voir leur dernière heure venue… Il avait fait tout ce qu’il avait pu, et ses compagnons de voyage aussi. C’est pour cela qu’il y avait eu des disparus ; et s’il y a eu des survivants, certains plus expérimentés que d’autres face aux dangers d’une mer démontée, ce fut surtout par chance, car la nature était trop en furie. Elle, est surtout atteint par la perte d’une nouvelle amie, Gouache, qu’elle avait connu à la taverne et qui s’était proposée pour l’aider à la gérer, ce qu’elle avait bien volontiers accepté. Elle s’était vite sentie proche de cette belle jeune femme, intelligente, très sensible et presque trop gentille ; entre elles deux, le courant passait très bien. Bien sûr, elle avait aussi été sensible aux trois autres disparitions, mais elle les connaissait beaucoup moins : Tera, une femme pleine de tempérament ; Ambre, une fille étrange à peine adolescente, semble-t-il une clone ou qui sait un cyborg ; Norman, un jeune homme immature et inconséquent. Lui, est profondément touché par la perte d’Ambre, qu’il avait pris sous son aile protectrice et pour laquelle il avait une sorte d’affection paternelle. Mais en tant que chef de l’Ordre et des équipages de l’expédition, il était bien plus proche de tous ses membres que Maëlle et en est par conséquent plus affecté. Qui plus est, Gouache lui était également une amie (une lune plus tard, tous deux apprendront avec bonheur qu’elle est encore en vie ; elle s’en est miraculeusement tirée et va arriver à Oilean Thorai).
Ce genre de mésaventure laisse obligatoirement des traces…
Ces semaines sont cruciales pour le couple qui s’endurcit. Chacun a déjà connu des épreuves très difficiles dans sa vie, et ils retrouvent certains réflexes tout en s’adaptant aux particularités de la situation. Survenu quelques jours après la tempête, la perte du bateau vapeur qui avait été confié à la Marabunta et la mort de quelques alliés à bord de ce dernier sont un évènement supplémentaire important aux yeux de Logan, et il vient s’ajouter au récent refus de paix de Shangri-la. Mais même si Maëlle est aussi en train de prendre une orientation plus guerrière, acceptant dorénavant de plus en plus clairement le risque d’avoir à défendre physiquement la communauté ou un groupe de proches, et ayant même participé à des entraînements allant dans ce sens avant même son départ en expédition maritime, elle est encore contre l’idée de participer à toute offensive, ce qui n’est plus du tout le cas de son homme. Il partira sûrement bientôt, lorsqu’il aura reconstitué un groupe conséquent ; elle ne le suivra peut-être pas, selon l’ordre de mission.
Au fil des jours, chacun prend de plus en plus sa douleur sur soi, chacun prenant ses propres résolutions. Elle ne lui en veut aucunement, les circonstances les dépassent largement. Et le lien est là, toujours profond, le noyau résiste, ce n’est sans doute qu’un mauvais cap à passer, comme il en arrive toujours, tôt ou tard. Pourra-t-il tenir, quoiqu’il advienne ? L’avenir le dira.
Rat Noir Matelot
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Sujet: Re: Danse sur le fil du rasoir Ven 20 Jan - 19:01
See the storm is broken In the middle of the night Nothing left here for me It´s washed away The rain pushes The buildings aside The sky turns black The sky Wash it far Push it out to sea There´s nothing left here For me I watch it lift up to the sky I watch it crush me And then I die
Speak to me baby In the middle of the night Pull your mouth Close to mine I can see the wind coming down Like black night So speak to me Like the winds outside It´s broken up,pushing us Hear the rain fall See the wind come to my eyes See the storm broken Now nothing Speak to me baby In the middle of the night Speak to me Hold your mouth to mine ´cause the sky is breaking It´s deeper than love I know the way you feel Like the rains outside So speak to me
Jusqu’à un certain soir, quatre lunes après être rentré au port…
Ce soir-là, à la taverne, c’est Tino qui tient le comptoir. Etant libre après son travail journalier, Maëlle rentre au hangar, il est à peine 19 heures et Logan n’est pas là. Mais alors qu’elle s’apprête à manger, elle entrevoit un changement sur le papier qu’elle a cloué sur l’escabeau menant à l’intérieur de sa barque-lit (papier sur lequel elle précise que cette barque est sa propriété et qu’il ne faut pas y toucher). Un petit mot a été rajouté sur sa feuille, d’une autre écriture, et il dit :
Les Katanas sont dans la barque.
Le mot est signé d’un M qui ne la trompe pas un seul instant.
Son cœur se met aussitôt à battre la chamade…
Elle regarde dans la barque et voit un long tissu qui ne lui appartient pas, l’ouvre et reste immobile quelques temps, le regard perdu, ses yeux plongés vers les superbes armes japonaises qui ont été remises à neuf.
Oui, ces armes sont décidément magnifiques. Mais elle ne les voit déjà plus. Au-delà, elle l’imagine, venu les déposer ici il y a quelques heures à peine, sûrement. Elle le devine, elle le sent, elle le respire… Et ces deux armes sont là, allongées dans son propre lit, offertes… Elle voudrait que ce soit lui…
Happée par une soudaine bouffée de désir, elle se remet à trembler…
A peine a-t-elle le temps de constater sa fébrilité qu’elle referme hâtivement le tissu sur les armes, prend le tout dans ses bras et sort du hangar, frôlant la panique, regardant vivement à gauche à droite, telle une voleuse commettant son premier méfait et tenaillée par la peur d’être attrapée la main dans le sac, puis file silencieusement vers la plage, jusqu’à rejoindre l’un de ses endroits privilégiés se trouvant à l’une des extrémités des limites de la communauté, où seul Logan l’y retrouvait parfois pour discuter ou faire l’amour. Cette cachette naturelle est déserte et sauvage mais à proximité du dernier ponton Nord, juste dissimulée par une jetée de gros rochers noirs. Le temps est doux et estival, elle s’est assise en tailleur au bord de la mer et, pensive elle regarde longuement l’étoile mère se noyer dans la mer, jusqu’à ce que le manteau nocturne troué de lueurs stellaires ait tout recouvert.
Elle est dans un tel état… Elle a besoin de prendre un peu de recul, et d’être seule pour cela.
Un déclic vient de se produire. Tout défile. Son passé, lointain, plus récent. Et selon les moments, elle traverse toutes les émotions, débordée par leur chaos. Dont celle de la fuite ultime, d’un apaisement absolu, un suicide toujours possible et qui lui revient rarement mais régulièrement aux entrailles depuis qu’elle fut victime d’une agression sexuelle lorsqu’elle avait un peu plus de vingt ans. Dont l’ivresse d’un désir envahissant, inexpliqué, inexplicable, si puissant qu’il lui fait tourner par instants la tête, et si elle n'était pas assise…
Dans ces heures décisives pour elle, des changements qui travaillaient en sourdine dans ses racines profondes depuis ces derniers mois se cristallisent enfin ; des choix s’imposent, des décisions sont prises. L’amorce d’une nouvelle vie, dont l’ébauche pleine de fougue est en train de jaillir.
Depuis quelques mois, son amour pour Logan se confirmant, elle avait espéré avoir un enfant et ils en avaient parlé ; lui aussi s’était montré enthousiaste, et la seule réserve qu’il avait émis était en rapport avec sa nature plus nomade dans l’âme que celle de Maëlle, car si un enfant venait il resterait à Oilean Thorai avec eux. Ils n’avaient pas à forcer leur destin : le désir et le plaisir, très fréquents, les guidait et les portait. Quoi qu’il en soit, leurs nombreuses tentatives se révélèrent infructueuses, la faute à pas de chance et aux radiations.
Deuil de cet enfant qui n’est pas et ne viendra sans doute jamais.
Deuil de l’amour dans la durée : moins de souffrances liées à celui qui peut partir et mourir demain au combat.
Deuils de l’amour, d’un possible enfant, d’une famille, d’un travail qu’elle aimait : deuil finalement de ces espoirs de retrouver une approche de la vie similaire à celle qu’elle connut « avant », avant la Bombe.
Elle qui vivait en France, où la vie n’était généralement pas la plus difficile, comparativement au reste de la planète… Le monde est redevenu bien trop dur à vivre.
Mourir… … ou vivre, mais sans plus de retenue.
Vivre avec la folie de ce temps. Vivre comme si la mort doit vous frapper demain. Passionnément. Éperdument. Quitte à s’y brûler, à y noyer la fleur de sa peau.
Etre prête à se battre. Pour défendre SA fratrie : ses amis et ses amours. Dans ce port qu’elle aime et qu’elle veut préserver.
Vers minuit, elle finit par s’endormir malgré elle, sans s’en apercevoir, épuisée par la journée de travail, les fortes émotions et la remise en question.
Elle se réveille à demi, lorsqu’elle se sent soulevée dans son sommeil agité… Logan est là, bienveillant il vient de la prendre dans ses bras et allait la transporter jusqu’à leur lit. Il lui sourit… elle l’embrasse… tendrement…
Ce qui se dit et se passe entre eux cette nuit-là…
Maëlle et Logan se réveillent à l’aube, dans les bras l’un de l’autre, allongés tous deux sur le sable rocailleux, courbaturés. Elle est tiraillée par une faim de louve mais elle veut rester là encore un peu et dit à Logan d’y aller, ce qu’il fait non sans avoir déposé un dernier baiser sur son front alors qu’elle lui adresse un doux sourire.
Puis elle le regarde disparaître derrière les rochers.
Elle se sent étrangement bien…
Quelle nuit !
Elle sait qu’elle n’est déjà plus la même femme que la veille. Et que celle en devenir pourrait bien l’étonner, ce qui l’inquiète un peu mais surtout l’attire mystérieusement.
Elle se revoit telle qu’elle fut dans son passage à l’âge dit adulte, insouciante… découvrant les hommes et le plaisir pour ses quinze ans révolus, puis enchaînant voire accumulant les amants pendant six années frivoles, au point que ses études furent remises en cause, redoublant sa seconde année d’études d’infirmière et se reprenant alors en main pour ne pas échouer si près de l’un de ses buts. Elle se souvient aussi de son amante occasionnelle mais régulière, qui fut amoureuse d’elle jusqu’à la Bombe, où elle disparut, comme tant d’autres. Elle n’a pas oublié… et ne s’est pas égarée. Elle est au fond la même, mais elle a muri, et la revoilà avide de libertés, prête à se dénuer de ses rares tabous et convenances, prête à donner et à s’adonner, et plus que jamais prête à conquérir !… ou à se perdre radicalement…
Elle se souvient de ces dernières heures, si proches, si lointaines… de ces pensées qu’elle eut et qu’elle lui formula autrement…
- Logan, mon amour… Nous le savons, nous sommes liés, à la vie, à la mort… Mais cette nuit, je veux te dire que je redeviens libre. Je me libère de mes obligations envers l’Ordre. Et de celles que j’ai envers toi. Par cet acte, je te libère également. Nous nous séparons. Notre lien, lui, est indéfectible. Quoiqu’il advienne, nous nous reverrons… Nous nous retrouverons. Je l’espère…
Elle l’aime encore, bien sûr… Mais elle ne le lui dira sans doute plus.
Et même si elle doit encore aimer, elle ne le dira plus à personne.
Et lui reviennent à l’esprit ces mots qu’elle a tenu par radio interposée à un nomade, il y a deux lunes de cela :
Il est essentiel de pouvoir trouver, retrouver sa respiration. Il y a fort longtemps, bien avant la Bombe, un écrivain voyageur que j’aime beaucoup, avait écrit quelque chose comme : « Ce n’est pas tant le but qui importe mais le voyage pour y parvenir. » Le but n’est qu’une étape à atteindre. D’autres viendront, et ce jusqu’à la fin de notre vie.
Rien n’est jamais définitivement acquis. Ce que nous détenons aujourd’hui entre nos mains frémissantes peut retourner à la poussière demain.
Plus que tout, j’aime les rencontres. Tout n’est que rencontre, et relation. Relation à soi, aux autres, à soi à travers les autres et vice versa, à la nature dont nous sommes intimement partie prenante et prise.
Et j’aime plus que tout les relations humaines, dans le sens profond du terme. Aucune autre relation n’est plus complexe, mais aucune autre ne peut se montrer aussi enrichissante. Je les privilégie, sans pour autant omettre toutes les autres.
Entre ce que nous sommes, ce que nous voulons atteindre comme but, et ce que nous faisons pour l’atteindre, nous dansons sur le fil du rasoir, nous jonglons sur le fil de la vie, en équilibre instable certes, mais comme cette mouvance funambule peut être parfois belle et gracieuse, enivrante et jouissive, c’en est alors un bonheur…
J’aime cette danse, du corps, du cœur, de l’âme et de la raison…
Il est temps d’agir. Elle veut en avoir le cœur… le corps net ! Elle prend les armes drapées, passe les dissimuler dans sa barque et va trouver sa fille adoptive, Pamela, qu’elle saisit à son réveil. La jeune femme en est aussi surprise qu’amusée.
Là se tiennent trente minutes de confidences qui ne regardent qu’elles. L’essentiel à retenir de cette dense et brève discussion tourne autour d’un homme, et il en émerge que Pamela a tourné la page de son amour de jeunesse pour cet homme-là… et pour cause, puisque quelques lunes auparavant elle avait avoué à Maëlle qu’elle est tombée amoureuse d’un autre homme, avec qui elle a noué une relation qui se confirme jour après jour.
Après quelques rires complices et une affectueuse accolade, elles se séparent.
Une fois rassurée sur ce point crucial, il lui apparaît urgent… d’attendre. Elle ne peut pas passer ainsi d’une relation amoureuse telle qu’elle a eue avec Stark à une autre, quoi que cette dernière puisse devenir… ou pas.
Elle sait par contre déjà que ce n’est plus qu’une question de temps.
Elle ira bientôt le chercher… le trouver.
Peut-être qu’il la rejettera ; elle ira alors se noyer dans d’autres bras. Elle a d’ailleurs plusieurs fortes attirances, chacune ayant leurs propres attraits…
Rat Noir Matelot
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Sujet: Re: Danse sur le fil du rasoir Mar 24 Jan - 12:48
Deux lunes passent.
Gouache est revenue, et c’est la meilleure nouvelle de cette période. Stark reconstitue un groupe conséquent et va prochainement partir en mission ; leur amie écarlate en fera d’ailleurs partie et en attendant, elle a repris avec plaisir sa place dans la taverne.
Ces jours-là, Maëlle fume de plus en plus de cannabis, et elle y prend goût. On lui en a passé pour la booster au travail, mais en cette période de fragilité elle se laisse aller, finit par en abuser et ne résiste pas aussi bien qu’on pourrait le penser. Elle se met aussi à boire plus souvent ; parfois du whisky, comme avant la Bombe quand elle était au plus mal, mais plutôt maintenant du rhum-cannelle, toujours selon la recette secrète de Pamela, recette qu’elle maitrise maintenant sur le bout des doigts. Avec cela, son caractère change vite et s’endurcit encore.
Jusqu’à présent, elle assure son travail, s’acharnant et étant même plus performante que jamais. Mais à la taverne elle passe moins souvent derrière le comptoir, se délestant un peu sur ses comparses de bar, puisque Tino aide toujours, et que Gouache est revenue et exécute avec un plaisir évident cette activité.
Passion qui l’a reprise depuis plusieurs mois déjà, elle s’entraîne encore à danser, pratiquant dans son hangar ou sur la plage, à l’une des extrémités du port. Elle s’exerce quotidiennement et ne peut à nouveau pas s’en passer, mais son état ne le lui permet plus toujours.
Pendant son travail journalier elle fume des joints, mais pendant sa présence au bar elle enfile les rhum-cannelle, ce qui n’est franchement pas mieux… De temps en temps on la voit écrire là, entre deux verres sifflés, attablée dans un recoin de la taverne. Auprès du charismatique cap’tain’ Franck, elle a réussi à dénicher du papier sur lequel elle écrit petit et serré, pour en économiser la place et le faire durer au maximum tout en s’efforçant de rester lisible. Elle qui n’avait quasiment rien écrit depuis avant la Bombe, a éprouvé ces lunes-ci le besoin pressant de s’y atteler à nouveau, tantôt pour évacuer une douleur, tantôt pour accoucher d’une joie, souvent plus simplement pour éclaircir l’horizon troublé de sa conscience.
Elle ne trimballe plus son arc, le laissant dans sa barque au hangar. Elle porte à sa taille le wakizashi, prêt à être dégainé dans les plus brefs délais, et le katana dans son dos.
Elle attend.
Sommairement, chaque jour semble être un pas qui l’éloigne de Logan et la rapproche d’un autre homme.
Or sur le fil du rasoir, la réalité est toute autre et la danse incertaine : deux pas en avant, un pas en arrière… Mais le manque et le désir se font de plus en plus intensément ressentir et la poussent en avant, au point qu’elle en vient à se retenir jusqu’à ce qu’elle n’en puisse plus…
Au tréfonds d’elle-même, le maelström l’appelle. Il l’encercle, se met à lui tourner autour, l’enivre, la frôle, l’effleure, la caresse, la lèche, la mordille, la suce, la griffe, l’enveloppe, la pénètre, l’enserre, l’envahit, l’engouffre, l’avale toute entière…
Un matin, passant à la taverne, une rumeur lui arrive aux oreilles et ne fait qu’un tour en elle, en un coup de sang. L’avant-veille, une autre femme a agressé Marve, lui mettant un mauvais coup de genou dans ses parties précieuses. Manquerait plus qu’une autre folle, nouvelle arrivée dans la communauté et inconnue, le rende impuissant voire pire avant l’heure fatidique ! Cette petite nouvelle tombe mal, elle a très peu dormi et est encore à moitié saoule, en séquelle de sa précédente soirée où elle a beaucoup bu.
Le temps presse dorénavant…
Il ne lui en reste plus assez pour aller manger dans sa tanière, elle se rassasiera… plus tard.
Et elle fonce vers le phare.
Lorsqu’elle arrive à portée de celui-ci, elle en a une étonnante vision qui la fait éclater de rire. L’espace d’un instant, elle voit à sa place un gigantesque sexe d’homme joliment dressé !
C’est alors qu’elle discerne l’Amiral venant s’appuyer sur la balustrade de la plateforme de vigie, cherchant du regard celle qui vient de rire ainsi et, par curiosité se demandant peut-être pourquoi ; il la repère, la reconnait et regarde dans sa direction, leurs regards se croisent, elle ralentit quelques instants, instinctivement, tout en le fixant… puis il la voit remarcher rapidement vers l’entrée du phare, et elle finit par pénétrer dans le repaire du Loup de mer.
Sur la plateforme sont déjà présents l’impressionnant colosse et plusieurs capitaines qui bavardent tranquillement. Les gradés du port se rejoignent souvent en ce lieu à cette heure matinale avant de se rendre ensemble à l’entraînement quotidien.
Une bonne quinzaine de minutes s’écoule et, curieusement Maëlle ne surgit pas comme Marve s’y attendait. Pour autant, il ne l’a pas vu ressortir du phare.
Où a-t-elle pu passer ?
Et que fait-elle ?
Sait-on jamais, faudrait pas qu’elle soit dans sa piaule en train de fouiller dans ses plans. Aujourd’hui, il s’est encore réveillé la tête dans le … et ce ne serait ni la première ni la dernière fois qu’il oublierait de fermer la porte à clef, voire de la fermer tout court !
D’ailleurs, il est l’heure d’aller s’entraîner.
Ils quittent tous leur nid d’aigle, et lorsqu’en descendant l’escalier en colimaçon ils passent devant la lourde porte en fer du quartier de l’Amiral, ils la voient entrouverte. Avant de la refermer, par l’entrebâillement Marve jette un œil à l’intérieur, histoire de s’assurer que tout est normal.
Mais d’emblée sur le bureau, il y a quelque chose d’inhabituel.
Il rentre dans la pièce et s’en approche, ce qui lui permet de voir plus clairement qu’à partir du côté de son fauteuil on a disposé les deux sabres japonais, couchés sur le bureau, et croisés de la même manière qu’ils le sont généralement sur les drapeaux pirates ; et à l’emplacement de la traditionnelle tête de mort que l’on trouve habituellement sur ce même drapeau, ont été posé un verre et la bouteille de whisky de l’Amiral (situés au dessus des sabres croisés et donc du côté du siège des invités). Le verre a visiblement servi et la bouteille est vide. Or, pour autant qu’il se souvienne, il lui restait de quoi siffler deux ou trois bons verres !
Il voit ensuite, sur le sol au pied du siège des invités, entre ce dernier et le bureau, une paire de longues bottes de cuir tanné et des vêtements disséminés en vrac.
Puis il la voit enfin… endormie…
Il la contemple quelques instants, songeur…
Et les autres le voient ressurgir à la porte, venant leur dire :
- Allez-y, je vous rejoins...
Les capitaines continuent alors de descendre l’escalier tandis qu’il referme la porte derrière lui.