Voila un RP que Gaz O line m'a fait:
Pendant ce temps là, dans un wagon sombre et aux odeurs de rouille, Marve émergeait lentement dans une atmosphère enfumée de tous les diables. Il avait l'air seul, seul avec ce brouillard de tabac qui emplissait les narines, seul avec ce fil de fer qui lui avait recousu l'épaule, et seul avec de nouveaux pansements qui n'étaient pas là avant.
Harry, un bon médecin pour sur, et l'autre escogriffe de Gaz, un médecin beaucoup plus aléatoire selon les aléas de sa toxicomanie, avaient rafistolé l'autre colosse comme il se doit. L'amerlock était sorti chercher Freddy et Saul pour une séance de recrutement en bonne et due forme. Le technocrate était seul devant une masse musculeuse de deux fois son volume. Après un court examen, le bout rougeoyant d'une clope se détachait dans l'ombre, et l'encravaté de service s'avança.
Un costume victorien poussiéreux, des dreadlocks informe, et une carrure sèche de danseur de ballets russes. Un visage placide, sauf ses yeux hagards qui semblaient cracher de la lave en permanence : une tronche de mec qui rigole pas comme on en faisait dans les films de gangsters des années 50. Bref, un type conceptuel, et qui s'assoit sur la couchette en face de Marve.
T'as pas besoin de causer.
Déclare-t-il, supposant que Marve devait-être trop dans le coltard pour bavasser.
Je te fais un résumé des épisodes précedents : tout le monde est mort excepté toi. Cette nuit t'étais brulant de fièvre, mais t'as quand même trouvé le moyen d'enterrer Inoxie avec les autres, puis t'es retourné pisser le sang ici. L'autre toubib et moi on t'a rabiboché la gueule, vu comme t'es gaulé tu courras comme une gazelle d'ici deux Lunes.
Il souffle la fumée de sa cigarette vers le colosse, et lui tend son paquet.
Ils vont revenir, pour t'embaucher, t'es le genre de gars qui leur plaît, j'te parie un paquet de clopes. Oh tiens ouais, tu fumes ? Si j'étais toi, je dirais oui, parce que c'est un avenir pas dégueulasse qui t'attend. Mais je me demandais :
Tu dois me haïr pas mal, je suis le chef d'orchestre de toute cette merde qui te tombe dessus, et je suis même pas venu te mettre ma main dans la gueule comme un grand. Je vais pas te raconter que j'avais raison de faire ça, c'est fait et c'est tout. Je vais pas te dire que toi et moi on se ressemble et qu'on devrait marcher ensemble, les autres vont le faire. Je vais te dire qui je suis en bref. Moi je regarde graviter des dizaines de types qui cherchent tous la même chose pour différentes raisons: des armes, de la baston, du matériel pour silloner le désert, mais aussi un peu de sentiments pour rester humains, une nenette à aimer, et puis des potes pour picoler et faire semblant de pas avoir la trouille.
Il renifle.
Mon boulot, c'est de choisir ceux parmi ces gens là qui valent le coup, et de leur filer de quoi choper une gaule d'enfer en accomplissant leurs rêves les plus déments. Je suis pas vraiment un marchand, je suis un fournisseur tu vois le truc ? Quand j'aime bien je regarde pas à la dépense, un vrai caprice d'artiste, bon ... et ben toi je t'aime bien.
Tu vois un de ces jours, la Jessie, Freddy, le Mir et les autres ... y finiront par m'appeler Maman. Hahahaha ... ce serait le pied.
Un rond de fumée se détache de ses lèvres.
Bon ben je crois que j'ai fait le tour ... ah oui ! J'ai appris pour tes petits problèmes de coups de sang ... avant l'Crash je devais avoir un diplôme de psychothérapeute un truc du genre ... et je suis pas le genre à te faire allonger sur un putain de canapé enfoiré ... si t'as besoin, j'crèche dans mon atelier. Hm ... et t'avise pas de faire le con dans ma ville.
Il ne lui avait pas vraiment laissé l'occasion d'en placer une, il n'avait pas non plus cherché à l'impressionner. Il avait juste pour habitude de déblatérer ce qu'il avait à dire d'une traite, comme une sorte de corvée qu'on fait avec le sourire, et qui peut se solder par un coup de flingue si besoin, peu importe.
Il attendit une seconde ou deux une éventuelle réponse sur le pas de la porte avant de se tirer.