auf widersen / we'll meet again

Makhno venait d'écouter attentivement les consignes données par Vel. Ce dernier l'avait attendu après l'exposé collectif des productions de la lune, et l'avait pris à part pour lui communiquer le plan d'attaque contre Mila. « on a besoin de toi » lui avait-il dit, « on a besoin d'un chauffeur pour le Land de la Mara ».

Makhno n'avait pas hésité une seconde avant de donner son aval. « Pas de soucis, vieux !», avait-il dit à Vel. « Si il faut ça, j'en suis. » Jamais Makhno n'aurait avoué, à ce moment là, qu'il n'avait jamais conduis la moindre voiture, et que passé l'étape de la clef de contact, son savoir en matière automobile s'arrêtait net. Les chevaux, ça le connaissait bien, mais les véhicules à moteur lui donnaient la nausée. Mais il fallait bien faire ce qu'il fallait faire.

[image de Makhno, se grattant la tête à l'entrée du garage, sous la neige, contemplant dans l'abri le Land Rover. On peut imaginer qu'il est en train de se dire « eh bé putain, va falloir assurer, mec »
Musique : beautiful freaks /eels]

Le jour dit à l'heure dite, Makhno vint chercher le land rover. Un peu rassuré l'avant-veille par la trouvaille dans la boîte à gant d'un mode d'emploi succinct (en danois) du bon fonctionnement du véhicule, il se sentait plus en confiance que les jours précédant. Il regarda dans le coffre, il était assez chargé. Il mis son arc sur le siège passager, s'assit au volant, en prenant soin de ne surtout pas faire tourner le moteur, de peur qu'un mauvais geste l'envoie dans le mur du fond du garage. Il répéta les gestes du mode d'emploi les uns après les autres, mimant, en quelque sorte, le voyage qu'il allait devoir faire.

Il descendit du Land et regarda les autres habitants qui avaient contemplés la scène un peu perplexes. « Du bon matos, je vous dit ». ça mine faussement réjouie et vraiment pas convaincante arracha une grimace à vel, qui regarda Marve, qui regarda Hex, Qui regarda Wendac, Qui regarda Makhno qui dit simplement, s'adressant au dernier communiquant de ce téléphone arabe visuel : « Bon, on y va? »

C'est ainsi, dans un range Rover pétaradante qu'on vit Makhno, accompagné de Wendac, la tête d'un cheval sortant par l'arrière du coffre, se faufiler maladroitement entre les baraques du petit port, pour enfin se frayer un chemin à travers les marais, puis la forêt, et (enfin) le désert Gelé.

[musique : We'll meet again/ Very Lynn]

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Image prise depuis le campement sur le lieu de rendez vous, juste avant le départ houleux de Wendac. (voir à l'épisode suivant)

La nuit était tombée depuis un moment quand Makhno Gara le land à l'abri du vent derrière un groupe de rocher. Il regarda son plan, vérifia bien qu'il était précisément au lieu du rendez vous, et il vit que tout correspondait en tout point au plan initial. Un sourire illumina son visage. "le désert est magnifique, surtout la nuit et sous la neige. J'aime la neige, ça me rappelle mon Ukraine natale." Il regarda Wendac s'habiller chaudement. Pour ce dernier, le chemin n'était pas terminé. Il avait encore une sacrée trotte à faire avec la jument. Il ne parlait pas, et avait l'air concentré, alors que Makhno installait son couchage de fortune à l’intérieur du Land, et attendait le départ de son comparse avant d'aller dormir du sommeil du juste.

Wendac, fin prêt, monta sur la jument et partis en trottant dans la neige. Makhno Attendit qu'il fut hors de portée visuelle ( ce qui dans la nuit et dans la neige correspond approximativement à 3 mètres 50) et se dirigea d'un pas vif vers le land, afin d'assouvir son besoin de sommeil de plus en plus pressant. Mais il trébucha alors sur une pierre un peu meuble, un peu molle...

WENDAC !!!! Reviens, bougre d'imbécile!!! t'as oublié le sac de charbon !

Makhno se précipita vers sa radio, l'enclencha avec mal tant le froid lui paralysait les doigts, mais fini par réussir à hurler sur la fréquence du tête en l'air "qu'il avait intérêt à venir chercher le matos vite fait, sinon merde, quoi, il allait le courser avec le land, et que c'est à ses risques et périls, non de dieu, un accident de voiture est vite arrivé." A l'autre bout du fil, on aurait pu entendre quelque chose qui ressemble à un juron, puis enfin clairement un juron à voix basse, puis, enfin, un immense MERDE que Carl Gustav dû l'entendre aussi. Et une bonne vingtaine de minutes plus tard, Wendac sur son cheval refirent apparition en maugréant (wendac, pas le cheval) "que merde à la fin, il y avait intérêt de réussir à buter la grosse pute de merde à la solde de cette salope de vogonne et que putain il faisait froid et que la nuit c'est fait pour dormir, pas pour faire du ch'val, non de dieu."

Makhno se dit en lui même qu'un tel langage jurait dans la bouche de wendac, mais pouvait comprendre l'agacement de ce dernier. Et à propos de nuit, il se dirigea vers la couchette du land....

auf widersen / we'll meet again Rancho-bravo-1966-02-g

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Il fut réveillé le lendemain par un sacré boucan. caché dans l'abri juché sur le toit du Land, il était prêts à décocher une ou 2 flèches bien acérée au(x) troubles fêtes. Mais Il fut soulagé de voir la Marabunta au grand complet, avec tout leur Barda, armes et bestioles. Des vraies bestioles qui puent : des chameaux. Makhno n'aimait pas vraiment les chameaux. les chevaux étaient quand même vachement plus raffinés. et il n'avait jamais très bien compris lesquels, entre chameaux et dromadaires avaient combien de bosses, et ça, c'était louche. Une bébête pas capable d'être claire sur son anatomie n'était forcement pas fiable. En plus, ces abrutis refoulaient du goulot.

Il sortis de sa couchette, descendit vers ses camarades, sans un mot. L'heure était grave, c'est pourquoi aucuns mots ne furent échangés, sans compter qu'ils étaient vraiment impressionnants. L'attaque semblait de plus en plus imminente, et ou pouvait presque toucher la tension du bout des doigts. Makhno pris sa réserve de flotte qui avait tendance à geler, les médicaments préparés la veille, et les bouts de bouffe congelés par la force de la nature. Genre, le freezer le plus économique du monde. A la seule idée qu'à cet endroit même, dans 6 mois, il ferait 40°, ça paraissait inouï. Les "fourmis", ouvrière de la mort en ce jour qui allait être libérateur, se pressèrent dans le véhicule tout terrain. Makhno, toujours sans prononcer un mot, les regarda démarrer, la mine sombre. Il se retrouvait dans la neige, entouré de ces abrutios de chameaux.

auf widersen / we'll meet again 731411-2

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"Bon, allons-y, mes p'tits lus !", dit-il en parlant au chameau qu'on lui avait dit d'appeler "le bli" et qui lui faisait vaguement penser à une vieille connaissance, dans une autre vie. Il veilla donc à ce que chaque bébête puante soit attachée à la précédente, et il entama le chemin du retour...

[musique : à la queue leuleu]

Le chemin du retour, fut plutôt, dans un premier temps, assez monotone. C'est cons de chameaux marchaient lentement, Makhno essayait tant bien que mal de les faire avancer, mais c'était pas gagné d'avance.

En fait, le moment où c'est devenu rigolo, c'est quand la radio se mit à grésiller. Un premier message lui parvint "C'est fait, mec. Merci pour le coup de main" Puis plus rien pendant un moment. Ensuite... ensuite, ce fut le raz de marée que l'on sait. Le tsunami verbal, la cataclysmique logorrhée des pros et antis, le grand bonheur, quoi. Makhno continua sa route jusqu'à ce que ses pieds lui fasse trop mal pour avancer. Il ricanait souvent au messages radio qu'il suivait un peu comme on suit une émission de divertissement, quoique parfois, ça avait plus l'air d'être un combat de boxe à balles réelles.

Il s'arrêta définitivement une ou deux nuits à proximité d'OT, afin de faire brouter le peu de truc a brouter aux bébêtes, C'est là que Tony Tortellini vint le chercher. Il se força a monter sur un de ses "vaisseaux du désert" et fini le trajets à pied. Une fois en ville, il pu souffler un bon coup, et, sans plus tarder, alla se poser à la barrique percée. Et un verre d'alcool de patate, un.

auf widersen / we'll meet again Roadsign-12-cm-chameau

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