Fomoires- Reloaded !
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Flibustiers et Pirates ne sont pas encore morts
 
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 To talk to another one or not to talk to another one…

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Otis
dit "Le volubile"
Otis


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MessageSujet: To talk to another one or not to talk to another one…   To talk to another one or not to talk to another one… Icon_minitimeLun 30 Mai - 20:46

Les petites réflexions d’Otis sur l’existence plus ou moins vaine de l’extraordinaire espèce de l’être humain.

Otis marche paisiblement dans la communauté, un sourire béat sur ses lèvres. Il manque cruellement d’inspiration depuis quelques temps. Cela était probablement dû au manque d’interlocuteur convenable dans cette communauté. Non pas qu’il considère comme inférieurs intellectuellement ses camarades, mais quand il entend les réponses atrocement concises de Zemin ou les « Grunt » et les « Hé hé hé… » de Marve (souvent accompagnés de coups, ce qui ne favorise pas la discussion, vous en conviendrez) ou encore la manie de Franck à orienter Sa réponse vers la béatification de Sa personne, Otis manquait, il en était convaincu, d’interlocuteur valable pour tenir une discussion tenant la route face à lui !
Certes, sa propre compagnie ne lui était pas désagréable, et bien souvent, il admirait les réponses qu’il s’apportait à lui-même. Quelle prestance, quelle éloquence ! Ahlala… Quel malheur qu’il soit le seul à profiter de ces si enrichissantes conversations ! Des débats à couper le soufflé, oui Monsieur ! Personne n’oserait remettre en doute cela !
C’était décidé. Il aurait de vraies discussions. Des discussions ORALES ! Avec quelqu’un, sinon aussi brillant que lui, au moins avec un minimum d’esprit et de sens de la répartie.
Il pousse la porte du poste central. Quelques ivrognes, quelques endormis, quelques gens apparemment aptes à la discussion.

« Réjouissez-vous ! » s’écrie soudainement le scribe (celui qui scribe tout) « J’ai décidé de parler à quelqu’un aujourd’hui ! L’un d’entre vous, j’en suis certain, si ce n’est pas vous tous, sera ravi de cette initiative ! On néglige bien souvent l’importance de l’échange oral ! C’est vrai, après tout. Une conversation, ce n’est pas seulement deux hommes qui discutent et qui échangent des banalités. Combien de fois n’avons-nous pas entendu de déprimants piliers de bar sortir des ‘’Il fait beau hein ? – Ah ça ! On le paiera demain… ‘’. N’est-il pas possible d’entretenir des dialogues plus constructifs ? Si naturellement. Chacun en est capable. L’homme à cela dans ses tripes ! Tout être humain a un besoin naturel d’échange. Il n’est pas un homme, pas une femme ; excepté des êtres au débit de parole suffisant pour se suffire à lui-même ; ne peut se contenter de son unique point de vue.
Quand on parle, chacun donne son point de vue, que l’autre va soit étayer avec d’autres arguments s’il est du même avis, soit au contraire tenter de décrédibiliser avec une antithèse plus convaincante. Et même dans une telle situation, les arguments ne suffisent pas toujours. La personnalité des interlocuteurs, leur éloquence va entrer en jeu pour venir enrichir le débat en donnant plus de consistance aux arguments. Et en écoutant l’autre ; ou les autres ; le premier va entendre, assimiler un autre point de vue, et si le sien ne change pas en entendant ces arguments, il sera enrichi, plus développé, et au-delà d’une simple vision du monde, ce seront ses valeurs humaines qui en ressortiront grandies !
Deux personnes discutant, c’est bel et bien l’incarnation de la nature profondément bonne de l’être humain. Il n’a pas recours à ses gros bras pour convaincre par la force qu’il a raison, c'est-à-dire en empêchant pour toujours son adversaire d’ouvrir la bouche et de le contredire. Non, il lui laisse sa chance, il lui propose une joute verbale qui non seulement ne causera aucun mal à l’autre, mais améliorera chacun d’eux ! Oui, discuter, parler, c’est bel et bien une ouverture vers l’autre, c’est un don de soi ! On lui offre une part de notre verve, de notre joie de vivre, on lui transmet cette volonté de grandir et de faire grandir, et lui nous transmet la sienne. Car finalement ce n’est pas seulement un échange de mot, une discussion. Quand quelqu’un parle, ce sont des mots qui arrivent aux oreilles de l’autre. Mais dans son cerveau, ce sont des images, et surtout une compréhension plus vaste de la nature de cette personne, de son identité profonde, de sa valeur humaine.
Ce faisant, une insulte devient un compliment, car en nous traitant de « sale bâtard » ou de « casse toi pov’con », l’interlocuteur nous informe d’une part de son caractère acariâtre, agressif, de son tempérament sanguin. Ainsi, non seulement il nous préserve du risque que l’on aurait pu prendre de nous rapprocher de lui, et ainsi de se prendre un pied dans les ********, mais il nous parle aussi de lui, de son passé. Il a probablement été battu lorsqu’il était jeune, et cette fureur ressort maintenant qu’il a des gros muscles et qu’il peut se défendre. Il peut aussi s’agir simplement d’un trouble mental aggravé par le Fract et la terrible addiction qu’il provoque, mais malgré cela, nous comprenons quelque chose chez l’interlocuteur. Il y a dans la parole quelque chose de béni, de bienfaiteur. Quoi que l’on dise, quoi que l’on fasse, on fait don d’une part de soi à l’autre.
Il me semble que la parole ne sert pas justement qu’à cela. Mais je m’emporte encore et je ne vous laisse pas donner votre avis. Laissez-moi cependant achever ma pensée, car je suis certain qu’avec quelques menues précisions supplémentaires, vous verrez mieux là ou je veux en venir, car il me semble que je suis un peu confus dans mes explications. Je disais donc que, dans tout cela, nous pouvons dire que………….. »


Tout en parlant, inlassablement, il fait courir son regard sur la salle, espérant voir quelqu’un réjouit qu’Otis lui adresse la parole afin de l’enrichir d’une part de sa personnalité, en faisant le don d’un peu de son humanité, et qu’il lui réponde. Enfin, une fois qu’il aura fini de parler…

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Franck Dubogoss
dit "le beau parleur"
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Franck Dubogoss


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MessageSujet: Re: To talk to another one or not to talk to another one…   To talk to another one or not to talk to another one… Icon_minitimeJeu 2 Juin - 11:05

Franck était tranquillement en train de se mirer dans le reflet d’une goutte de pluie sur le toit de sa cahutte quand son oreille le démangeât atrocement. Il eut beau en extirper tout le cérumen, celle-ci le grattait encore et toujours. L’homme, dans un dernier geste d’espoir, s’apprêtait à se cogner la tête contre les charpentes de sa maisonnée pour s’ôter ce mal insupportable de la caboche.

C’est alors qu’il prit conscience, entre deux impacts qui n’arrangèrent en rien son esprit déjà fortement dérangé, que cette démangeaison n’était que le fruit d’un chuintement follement agaçant. Il aurait pu s’agir là d’une nuée de guêpes radioactives ravageant leur cité ou plus probablement d’une personne malintentionnée ne s’amusant à lacérer les casseroles en cuivre de la réserve avec un couteau bien affuté, puis après une courte pause volontaire pour laisser croire à ses auditeurs que le supplice était terminé, celui-ci recommencerait de plus belle, inlassablement.

Franck se mit à chercher avec frénésie la provenance de ce bruit continu, long et répétitif, qui, surement depuis une bonne heure déjà, extirpait un à un les neurones de son cervelet avec une patience machiavélique pour les marteler ensuite avec fureur.

L’homme ouvrit à la volée la porte du poste central, s’apprêtant à hurler son désespoir sans borne, jusqu’à ce qu’il croise le regard imperturbable d’Otis. Bien que s’interrogeant probablement sur le fait que l’intendant actuel de la cité se retrouve devant lui à genou, les mains jointes en un signe de prière, l’homme continuait inlassablement de babiller. Franck s’épousseta en se relevant, gratifia Otis d’un grand sourire, commanda au bar une bouteille de leur rhum le plus corsé et s’en fut comme il était venu.
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Rat Noir
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MessageSujet: Re: To talk to another one or not to talk to another one…   To talk to another one or not to talk to another one… Icon_minitimeJeu 9 Juin - 19:41


Une lune environ après le passage d’Otis à la taverne…

La nuit est tombée, un signal radio… Une belle voix féminine, posée, tranquille, naturelle, et d’autant plus charmante…



Bonsoir Otis…

Nous nous sommes peu croisés jusqu’à présent, alors peut-être ne reconnaîtras-tu pas ma voix… Qui plus est, je suis rapidement repartie d’Oilean pour effectuer une mission d’exploration avec Tino ; nous reviendrons dans quelques lunes.
Maellström est l’un de mes surnoms… Rat Noir également… mais les personnes avec qui je partage une appréciation réciproque peuvent m’appeler Maëlle…

Pourquoi je me permets de te contacter en cette soirée ? Parce que, par une connaissance commune avec qui j’ai des contacts radio assez réguliers et qui me tient au courant des petits et grands évènements de la communauté, j’ai été mise au courant d’une de tes récentes visites à la taverne, où tu t’es semble-t-il montré particulièrement -et brillamment…- loquace… Mon intérêt ayant été éveillé, j’ai demandé autant de détails que possible sur ton… monologue, et… disons que j’en ai eu suffisamment pour avoir envie de partager avec toi une vraie discussion si l’opportunité venait à se présenter, et puisque tu cherchais un échange oral…

A bientôt de t’entendre peut-être ?… j’en serais ravie…
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Otis
dit "Le volubile"
Otis


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MessageSujet: Re: To talk to another one or not to talk to another one…   To talk to another one or not to talk to another one… Icon_minitimeJeu 9 Juin - 21:50

Otis s’interrompit l’espace d’un instant dans son habituel mais interminable débit de parole. Il s’était produit quelque chose d’inhabituel. Il tendit l’oreille, et tenta d’entendre quelque chose. Un grésillement, et quelques mots. Il pensa à quelque ivrogne, endormi dans sa gerbe et parlant dans son sommeil, une bouteille à la main et dix aux pieds, et reprit donc son intarissable discours. Mais il se stoppa de nouveau, et bien vite. Ce n’était pas que cet ivrogne. Tout d’abord parce qu’il ne devait probablement pas avoir cette voix de soprano, à part si l’on avait pratiqué une opération fort peu courtoise sur certaines de ses parties, mais sa tenue légèrement déchirées laissant pendre les dites parties, cette hypothèse était une impasse. Et puis, à cause du grésillement. On n’entendait pas un homme grésiller, excepté sur le barbecue d’un nécrophage, mais on n’accueillait pas ce genre de personne ici, dans une communauté de gentlemans civilisés.
Non, c’était autre chose. Il se tourna donc vers le poste de radio du bar. C’était donc ça ! Quelqu’un parlait. Mais à qui ? Le barman endormi sous son comptoir, Franck et Kidd sortis avec un tonneau, et les autres ne valaient guère mieux que notre premier ivrogne castra mais pas tant que ça. Il s’en approcha et écouta avec attention. C’était une femme qui parlait. Il la reconnut, c’était bien Maellström. Otis avait ce don totalement inutile dans le fract de pouvoir reconnaître qui que ce soit au seul son de sa voix.
…Soir Otis… Peu croisés… Reconnu ma voix…. Tie d’Oilean Thorai….te contacter…… Brillamment loquace…….. intérêt……partager….. Discussion……Echange….. A bientôt….Ravie…..
Otis en fut tout ému, et sentit ses yeux s’embrumer. On l’avait écouté ! Mieux, on lui répondait ! Et on voulait discuter avec lui… La dernière personne à l’avoir écouté tout du long était le vieux sourd d’Alexandrie. Par malheur, il n’était pas très doué pour la discussion.
Enfin, il aurait un véritable échange avec quelqu’un. Il partagerait son expérience avec cette ravissante jeune femme, et espérait que ce sentiment serait réciproque.

C’est là, ma jeune amie, une proposition tout à fait délicieuse, oui, tout à fait délicieuse ! Cela faisait bien longtemps que personne ne m’avait pas parlé sur ce ton. Naturellement, les gens admirent ce que je dis en général, mais ils finissent par me trouver si éloquent qu’ils veulent garder un peu de mon énergie pour que je leur parle encore un autre jour, et me font donc taire à coup de casserole, en général fort peu lavée. Vous, vous êtes différentes. Vous avez accepté de suivre une discussion construite, vous ne vous contentez pas de m’écouter. C’est tout de même extraordinaire, jusqu’ici, personne ne m’avait opposé aucun argument ! Le bon monsieur Zemin Zenbhang avait bien tenté de m’expliquer, avec sa courtoisie habituelle (le bon monsieur Marve aussi, mais sa courtoisie est d’un autre genre) que j’étais si volubile et apte au beau discours que mes interlocuteurs ne trouvaient pas le temps de répondre et de m’opposer des arguments. Peut-être aussi que je les ralliais totalement à mon point de vue. Mais je ne crois guère à ses arguments. Selon moi, toute personne normalement constituée et désirant tenir un vrai débat va quoi qu’il arrive interrompre le premier palabreur ; non dans le but de le faire taire, mais afin d’orienter le débat dans une voie plus constructive, où chacun profitera des paroles de l’autre. Et ça, un échange comme celui-là, c’est réellement important, car un partage va se faire entre les hommes.
Mais bon, il me semble que j’en ai déjà parlé il y a peu de temps – en fait, ne venais-je pas de terminer d’en parler, quand la radio s’est allumée ? Enfin, peu importe, ce sujet est clos – Je tiens cependant à dire que c’est un cas rare que le vôtre, Maëlle. Il y a bien peu de gens ouverts à cela. Je pense qu’il y a là une importance fondamentale de l’éducation. L’enfant apprend dès le plus jeune âge à parler, et ce qu’il dira sera déterminé par la voie que leur fera emprunter ses parents – sa voie non pas professionnelle, s’entends, mais bien une voie de vie – car dès lors qu’il subira une influence, et celle des géniteurs n’est pas négligeable. Imaginons par exemple que l’enfant Marc-Victor (auquel nous affublerons le diminutif de Marve pour plus de facilité dans l’expression) soit né dans une famille austère. Il va bien peu apprendre de la vie. Et surtout, il n’apprendra pas l’art de la discussion. Today, dira Graam Chapman, It’s the meaning of life. Mais non. Marve n’apprendra rien du Meaning of life. Ainsi, il sera propulsé dans la vie sans ce don merveilleux qu’est l’ouverture à l’autre. Et quand il tombera dans le Fract, un tel bouleversement dans un monde qu’il ne pouvait pas connaître, car pour connaître un monde il faut connaître tout d’abord ses habitants, il va se renfermer sur lui-même. Il peut très bien devenir une brute épaisse qui n’a de respect pour rien d’autre que ses pistolets et ses poings. Alors qu’un homme qui aura profité de l’éducation de gens ouverts, attentifs, qui lui parleront, il aura non seulement le désir de parler aux autres, mais également un besoin intense de le faire.
C’est un peu ça qui fait toute la beauté de la race humaine, ce noyau qui la rend fondamentalement bonne. Rien ni personne ne saurait contredire ce point de vue, car il est fondé sur des éléments irréfutables, ceux qui montrent qu’une personne ouverte à son prochain sera plus heureuse et plus accomplie que celui qui ouvrira son prochain.
Mais j’aimerais revenir sur ce que je disais tout à l’heure, en parlant des habitants du monde nécessaire à la connaissance de celui-ci. Considérons par exemple la France d’antan. Voyez la tour Eiffel, visitez Versailles et le Louvres, voyez les menhirs de Bretagne, ses églises, mangez du camembert et buvez du vin, marchez sur les Champs-Elysées, voyez la côte d’azur et la côte bretonne, Visitez le musée du nougat à Montélimar et allez voir jouer un club au stade de France, voyez l’orgueilleux Tsongo (bien sûr que non, j’orthographie correctement son nom ! Je n’attaque personne !) se faire briser par le Grand Suisse, El Maestro, après avoir affirmé qu’il le mettrait à bas. Quelqu’un vous demandera ce que vous savez de la France. Que répondrez-vous ? Qu’elle a des musées, de la bonne nourriture, des paysages variés et des sportifs plus ou moins convaincants. Que vous ne connaissez rien de la France.
Mais descendez dans un petit village. Offrez un verre à un homme affable, parlez-lui. Il vous parlera de sa vie, de ce qu’il fait ici, en ce pays, des relations qu’il a, du caractère des français, de leurs habitudes et de leurs traditions. Il vous parlera de toi, de moi, de tous ceux qui le veulent, de lui, de elle, de tous ceux qui sont seuls. Et là, que répondrez-vous ? Que vous connaissez les Français, que vous connaissez la France.
Dans des contrées comme le Fract, c’est plus intéressant encore car on, y retrouve une mixité culturelle si intense que l’on peut considérer que rien ni personne n’est exactement représentatif de cette contrée si hostile, mais pourtant si belle et propice aux belles rencontre comme la nôtre, qui nous permet d’avoir cette discussion si agréable avec en face de moi (ou plutôt de l’autre côté de la radio) une personne tout aussi agréable, mais si, c’est le cas, car en regardant un tableau représentant, par exemple, une côte bretonne, que verrez-vous ? Il n’y aura pas que le gris profond et envoûtant de l’océan infini. Vous ne direz pas « ce tableau est gris ». Il y a le vert de l’herbe, l’ocre de la terre et du sable, le ciel, les rocs… Et toutes ces couleurs seront-elles-mêmes réparties en d’innombrables nuances, et c’est à force de petits coups de pinceaux apparemment anodins qu’apparaît une toile sublime. Un monde est composé d’individus uniques, certains avec plus d’intérêts que d’autres, mais chacun est essentiel (ou presque, mais j’aime l’humanité, alors je les prends tous sans exceptions !) à la création d’une harmonie qui engendrera l’amitié, l’amour, qui permettra de doux moments aux compagnons afin de partager des moments de bonheur dans une existence tourmentée. C’est dans la relation à l’autre que l’on trouve le vrai bonheur, et c’est pour cela que la complexité et la mixité d’un tout, d’un monde, est essentielle.
J’espère que je me suis bien fait comprendre, il m’arrive de m’emporter. C’est vrai, je…… Enfin, je suppose que vous avez vous-même un avis sur la question, et s’il vous plait de l’exposer, je serais plus que ravi de l’entendre, je poursuivrais plus tard….


Otis se tut brutalement, lui-même surprit de sa décision. C’était la première fois de son entière vie qu’il s’interrompait de son plein gré dans son discours, sans avoir achevé sa pensée, afin d’entendre celle d’un autre. Il avait comme toujours la dérangeante impression d’avoir quitté le sujet initial, mais peu importait. Il acheva en transmettant à Maëlle la fréquence de sa propre radio, se précipita sous sa tente en entendant les ivrognes grommeler quelques mots à force de l’entendre bavasser, puis, l’oreille collée au transistor, il attendit la réponse de la jeune femme. Décidément, il aimait bien discuter, surtout lorsque l’interlocuteur était plaisant, ou, en l’occurrence, plaisante.
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Rat Noir
Matelot
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MessageSujet: Re: To talk to another one or not to talk to another one…   To talk to another one or not to talk to another one… Icon_minitimeVen 17 Juin - 20:00

Deux jours après le retour de Maëlle à Oilean.


Dehors, depuis la veille une furieuse tempête fait rage, un vrai déluge accompagné de rageuses bourrasques de vent. Malgré la longueur des journées d’été, le crépuscule accoste à l’horizon bien plus tôt qu’à son habitude. Maëlle vient de boire une bière brune au bar et, maintenant qu’elle a eu les renseignements qu’elle désirait et que l’obscurité se répand dans les rues de la communauté, les yeux brillants et le visage étrangement radieux malgré son mauvais état de santé, elle se jette sous la pluie battante et disparaît…



Elle réapparaît loin de tout regard, excepté elle il n’y a personne d’assez fêlé pour errer dans les rues à cette heure par ce temps dévastateur, la voilà devant la porte d’un modeste cabanon de bois et de tôles rafistolées, elle s’immobilise devant pendant quelques secondes, ne semblant pas le moindre du monde se préoccuper des trombes d’eau qui lui tombent dessus… et la pousse promptement puis entre…

A l’intérieur, un homme est assis, attablé, occupé à manger… Surpris, il se tourne vers l’entrée et voit la silhouette d’une belle femme en robe bleu marine, trempée, dégoulinante, qui d’un regard rapide le repère et se dirige vers lui… S’approchant de la lueur d’une bougie posée sur la table, l’homme la reconnaît enfin alors qu’elle arrive face à lui, le visage livide… La robe légère de coton saturée d’eau qui l’habille laisse tout deviner : ses formes voluptueuses frisant la perfection fantasmatique de bien des hommes, les pointes dressées de ses seins, la perle blanche qu'elle porte à son nombril, la noirceur du haut de sa toison pubienne, car de toute évidence c’est le seul vêtement qu’elle porte… Les regards se croisent, le sien est brûlant… et alors qu’il va prendre la parole, elle l’interrompt aussitôt et prend les devants…


- Non, ne dis rien !… Laisse-moi parler d’abord…… Bonsoir, Otis !… J’aurais bien frappé à la porte, mais… la météo, tout ça…

Tout en lui parlant, elle lui caresse tendrement la joue, puis s’accroupit et, aussi brusquement qu’efficacement, avec une force étonnante, elle saisit les pieds de la chaise et l’écarte de la table pour l’orienter vers elle, alors qu’il est toujours assis dessus et manque de trébucher de côté. Elle se redresse ensuite et vient s’asseoir sur ses cuisses, et passe ses mains derrière la nuque d’Otis, interloqué.

- Excuse-moi, je suis toute mouillée…

Lui dit-elle, un sourire malicieux en coin, tout en rassemblant ses cheveux mi-longs en une queue qu’elle essore de la base jusqu’à son extrémité pour en retirer un maximum d’eau, alors que le bout de la chevelure est tenue au dessus de la poitrine du scribe dont la chemise est aussitôt trempée, ce qui ne manque pas d’attirer un regard de Maëlle dans cette direction… Elle esquisse un petit haussement de sourcil coquin puis :

- Mmmmmmmh… oh pardon !… Ah, tu as senti comment la température a chuté ?… Je passais par là… j’ai pensé m’abriter quelques minutes, je me suis dit que l’on pourrait en profiter pour converser et… pour joindre l’agréable à l’utile, dans le même geste, dans la même geste, nous réchauffer un peu…

Elle lui prend doucement les mains mais d’un mouvement sûr de son désir, et il apparaît d’emblée à Otis qu’il ne serait pas aisé d’opposer la moindre résistance physique à cette femme dotée d’une poigne conséquente malgré sa très féminine apparence. Elle les amène jusqu’à ses lèvres et commence tendrement à les couvrir de baisers effleurés, puis elle se remet à lui parler, entrecoupant ses phrases de ces délicates attentions…

- Vous avez de belles mains, vous savez ?… des mains qui savent sûrement manier la plume avec intelligence, avec sensibilité, avec aisance… que savent-elles accomplir d’autre, ces mains-là ?… j’ai écouté votre réponse à mon message radio… je l’ai écouté et réécouté maintes fois… Laissez-moi vous reprendre… et vous répondre… et me répandre…
Ainsi donc, mon « jeune ami », vous me vouvoyez… je vous intimide ? est-ce là une posture littéraire ? bourgeoise ? une attitude de respect ? de prudence ?… Je suis enchantée d’apprendre que tu trouves ma proposition tout à fait délicieuse… oui… laisse-moi dissiper toute gêne, détends-toi… Oui, vous vous êtes bien fait comprendre… Oui, il vous arrive de vous emporter, je l’avais remarqué… Moi aussi, ne vous en inquiétez pas… enfin, pas trop … Oui, une discussion construite… Oui, je ne me contente pas d’écouter… et puisque vous voulez des arguments concrets, un échange, un partage… me voici !… et vous avez tout à fait raison, c’est important… terriblement important !… Quoi, tu dis que le sujet est clos ? alors qu’il est à peine éclos…
Oui à ce que tu dis sur l’éducation et ses conséquences… Oui, j’ai le désir de parler aux autres… et même un intense et ardent besoin de le faire… Oui, et c’est là un élément essentiel de ton propos, « une personne ouverte à son prochain sera plus heureuse et plus accomplie que celui qui ouvrira son prochain. »… Oui car il n’y a pas de meilleur moyen d’ouvrir son prochain que de lui être ouverte pleinement… Dans la vie, tout est rencontre, et relation à l’autre… et il n’y a pas de relation plus complexe, plus difficile mais aussi plus riche, plus enivrante que celle se déroulant entre deux êtres humains…

Elle s’arrête quelques instants de parler et d’embrasser les mains d’Otis pour le regarder droit dans les yeux… et, alors qu’il est naturellement très tenté de prononcer au moins quelques paroles, elle l’invite à garder encore le silence en lui mettant le bout d’un majeur sur ses lèvres et se relance dans son vol de baisers et de mots. Et si les mots s’écoulent en un flot égal, les baisers se diversifient, en variété, en intensité, tantôt jouant avec ses lèvres, sa langue, ses dents, se jouant de ses doigts, du dos ou de la paume de ses mains et débordant selon, jusqu’au dessous des avant-bras, dans le prolongement de la paume, là où la peau devient si fine…

- Oui j’ai envie que l’on parle du monde, des gens, de toi, de moi, de la solitude, que l’on apprenne à se connaître, à se reconnaître encore…
Ce que tu dis sur ce qu’est devenu le monde est aussi très juste… j’aime cette folle diversité cosmopolite, mais je trouve qu’elle se dissout et se perd souvent trop loin de leur culture originelle, et cela est dû au chaos qui règne, au fait qu’il ne reste que peu de représentants de ces cultures, à la difficulté d’assurer ne serait-ce que de quoi survivre au jour le jour, pour bon nombre d’entre nous le monde est redevenu plus difficile à vivre que depuis fort longtemps…
C’est une bien curieuse coïncidence que tu en viennes à me parler de la Bretagne… ma mère était Brestoise… et l’océan coule dans mon sang !…

Un court mais intense moment de silence…

Oui, je n’ai pas fini de te répondre…
Oui, j’ai à peine commencé…
Oui, nous… continuerons de parler… plus tard…
Nous aimons l’harmonie… j’aime la musique de chambre… nocturne… Partageons ce soir une partition ou, mieux encore, improvisons… et n’ayons pas peur d’éventuelles fausses notes, même certaines dissonances peuvent être charmantes…

Une question vient, sollicitant enfin la parole d’Otis, la libérant :

- … le veux-tu ?…

Et cette fois-ci, Otis peut ressentir que c’est elle qui se retient… et qu’en bien d’autres situations semblables mais avec un autre homme que lui, elle n’aurait pas pris le soin de lui demander son avis… ce qui par ailleurs, selon les goûts de chacun, peut plaire ou déplaire !
Et à voir la lumière dans son regard et tout son corps qui s’est soudainement tendu comme dans une seule attente, le temps dont il dispose pour répondre ne doit pas être bien long… et il vaudra mieux que la réponse soit brève…


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Otis
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MessageSujet: Re: To talk to another one or not to talk to another one…   To talk to another one or not to talk to another one… Icon_minitimeLun 20 Juin - 18:29

Otis vit une étrange personne entrer dans sa bicoque, complètement détrempée. Il essaya de recouper les informations dans sa tête. Pluie acide. Trempée. Elle devrait être fondue, ma parole ! Et puis, elle l’avait interrompu. C’est bien malpoli. Normalement, on laisse Otis parler. C’est la moindre des choses.
Elle parlait vite, sans le laisser intervenir. Il comprit qu’il s’agissait de la fameuse Maelström qui voulait discuter avec lui. Tout sourire, il écouta donc ce qu’elle avait à dire, intéressé par cette femme probablement intéressante. Elle parlait de vouvoiement, de mains, de se réchauffer… Rien de bien passionnant. Puis il entendit les mots « discussion construite ». Il se réjouit ! Voilà bien ce qu’il attendait, quelqu’un d’intelligent et de bavard. Les gens intelligents, dans la communauté, ce n’était pas cela qui manquait. Les gens bavards non plus. Mais ceux qui associaient les deux, c’était rare ! Otis pensait jusqu’ici qu’il en était le seul représentant.
Elle commença par se contenter de répéter ce que lui avait dit sur l’importance de la discussion. Peu importait. Reprendre les idées des autres pour enchaîner sur son propre avis construit est une part du débat. Il attendait la suite avec impatience…
…Et elle s’arrêta pour lui embrasser les mains. Curieuse coutume. Peut-être faisait-on comme ça quand on rencontrait un étranger au… En fait il ne savait pas d’où elle venait. Mais bon. Peu importait. Il hésita. Peut-être fallait-il en faire autant, ou elle se vexerait, mais il ne le fit pas, préférant continuer de l’écouter, voir ce qu’elle avait d’intéressant à dire.
Ah ! Quelque chose sur la diversité des peuples. Elle reprend l’idée. Elle commence un développement, elle ne lui embrasse pas les mains ! Otis pensa qu’ils étaient sur la bonne voie. Puis elle s’interrompt. Elle parle de sa mère, une bretonne, probablement une bigoudène en surpoids se gavant de galettes saucisse du matin au soir, buvant du lait ribot et dansant la gigue du cul sur la digue de Quiberon. Probable qu’elle allait compléter son exemple de la Bretagne avec une connaissance pointue de leur culture.
Mais non, elle s’arrête encore. Otis commençait à se demander si cette femme n’était pas une imposteur ayant pris la place de Maelström pour venir profiter de son incroyable éloquence.
Oui je n’ai pas fini de te répondre, dit-elle. Ah, quand même !
Oui, j’ai à peine commencé. Il espérait bien !
Oui, nous continuerons de parler plus tard.

Mais merde ! Pas possible ça ! Otis demandait à parler, et celle là vient le déranger dans ses méditations profondes comme le dernier des parvenus !

L’harmonie, mon cul oui ! La musique de chambre, ca vaut pas une bonne vieille discussion made in Otis. D’éventuelles fausses notes, d’éventuelles dissonances, il commençait franchement à y en avoir beaucoup.

La voix de la femme retentit une dernière fois. « Le veux-tu ? » dit-elle.

Passage en mode narrateur omniscient. Le bon papa de Otis écoute tout ceci et voit se dérouler la scène. Il lit dans l’esprit de Maelström « et il vaudrait mieux que sa réponse soit brève. » Sacré fille, celle là ! Comme si Otis savait faire des réponses brèves !

Otis jette un dernier coup d’œil sur elle. Vraiment une très belle femme. Ses formes voluptueuses étaient mises en valeur par sa tunique trempée collant à son corps (trempée par une pluie acide et intacte, chose qu’Otis ne comprenait toujours pas). Aucun homme n’aurait pu résister à ses charmes. Otis affiche un très large sourire et pose ses mains sur les épaules de la femme.



« Mais bien sûr que je veux pas ! Elle a rien compris, elle ! Je demande une discussion évoluée, et elle me demande de me comporter en primate et de la sauter ! C’est un défaut de comportement humain, je l’admet, mais nous voilà arrivé au summum de notre stade évolutif, avec le crash nous n’allons plus faire que régresser, je pensais sincèrement que chacun était capable de maîtriser des pulsions aussi primaires ! C’est pourtant un phénomène de société intéressant. On a longtemps observé au fil des âges que la sexualité a été guidé par trois phénomènes capitaux : la reproduction, le désir et l’orgueil. Le premier, c’est celui qui est l’un des plus nobles, même si l’on ne peut pas blâmer qui que ce soit de refuser d’avoir des mômes, car c’est une charge et que chacun a sa liberté de choix. Car enfin, quand un homme dit à une femme « Chérie, dans neuf mois, tu vas pondre », ou vice versa (quoi que, vous l’admettrez, dans le cas inverse, la formulation sera légèrement différente). C’est dans un semblable cas, lorsque neuf mois plus tard, elle pond, que l’on se rend compte de l’importance des relations sexuelles car il apparait alors un petit être qui deviendra plus grand s’il ne se fait pas bouffer avant, et celui-là portera en lui, comme tous les autres êtres humains, cette étincelle d’humanité que j’adore tant, mais je ne vais pas encore vous en parler. C’est de plus ce qui permet de sauvegarder l’espèce, et c’est le propre de tout être vivant ! Il n’est pas une race sur terre, à part peut-être l’ornithorynque, mais l’homme n’ayant pas encore trouvé d’animal plus inutile et saugrenu que cet exemple est un peu à part, qui ne cherche à préserver son espèce.
Le désir a été développé en premier lieu par la saison des amours. Etrange phénomène que celui des phéromones, qui attise le désir des mâles d’une race et qui vont dire à la femelle : « toi chérie, dans neuf mois, tu vas pondre », quoi que les animaux ont encore quelques problèmes à formuler cette phrase, mais ce n’est point tant, dans de pareilles situations, le besoin inné de sauvegarder les siens qui l’emporte, mais bien cet ardent besoin de *******. Et encore, nous ne sommes pas là en pleine saison des amours mais bien en saison des pluies acides, ce qui rend votre demande encore plus incompréhensible, ja ? Certes, j’admet que l’homme est l’une des rares races à avoir développé le plaisir sexuel comme un plaisir du quotidien, et si vous étiez venue dans ma tente dans cet unique but sans prétexter quoi que ce soit, je ne dit pas, mais en l’occurrence, je m’attendais bien à autre chose, et me voilà déçu. Quoi que ce dernier point va avec le dernier caractère poussant les êtres humains à s’accoupler, j’ai cité l’orgueil.
Robert a plus de succès que moi, ma femme est frigide avec moi, mais seulement avec moi elle me l’a expliqué, j’en prends une autre, on rentre dans le moule, le temps passe, et c’est Hubert, Albert, Pivert, Robert, soit la quasi-totalité de mon club de squash qui se la tape alors qu’après qu’elle m’ai donné six gosses insupportables, je n’ai pas encore vu plus que son nombril, bref, tous ces détails qui poussent l’homme à une jalousie incompréhensible et lui donne le besoin de s’accoupler pour « prouver sa valeur de mâle ». C’est assez primale, j’en conviens, mais ca arrive plus souvent qu’on ne le croît. Ce pauvre Miles, par exemple, un vieil ami à moi, s’est fait trompé par la quasi-totalité de son club de squash. Comment ça j’ai déjà parlé de lui ? mais non, je n’ai fait que citer un exemple. Eh bien pour se venger, il a violé la femme de ménage de son meilleur ami. Ce qui, pour son plus grand malheur, lui a valu d’être enfermé dans une remise et enfumé jusqu’à sa mort par suffocation.
Pourquoi l’homme doit-il toujours obéir à ses instincts, de cette manière ? C’est parce qu’avant d’être homme, l’homme était bête, et qu’il a toujours certains côtés primaires qu’il lui faut exprimer. Regardez le brutal Marve ou le libidineux Franck, eux ont parfois du mal à surmonter leur instinct animal, quoique le bon monsieur Dubogoss parvient à s’exprimer sans des hiarhiarhiar et des coups de pistolet à chacune de ses phrases, et qu’il tienne même parfois des discours fort construits.
Et lorsque des gens comme eux parviennent à dominer leurs pulsions, ils prennent en compte les relations humaines et civilisées, et deviennent de véritables camarades, et s’ils brandissent encore leur faucille et leur marteau en signe d’agressivité, ils viennent les déposer au pied du grand drapeau rouge, pour convaincre le monde non par la force, mais par l’éloquence, éloquence dont je dispose, je l’admet, ce qui signifie que j’ai pu, de mon côté surmonter mes pulsions. J’ai malheureusement la déception de constater que ce n’est pas votre cas. Enfin. Il semblerait que vous soyez très résistante aux pluies acides, et de toute façon, elle a cessé. Vous fermerez la porte… enfin, vous repousserez la plaque de tôle en sortant, j’ai quelques menus détails à régler, et j’ai ensuite le désir d’aller voir ce bon Barry, philosophe récemment arrivé avec ce bon stark, une vieille connaissance, probablement plus intéressant que vous. Cela ne fait en fait aucun doute. »


Mais bon, Otis fut prit de remord. Après tout, cette femme était la première après Franck, mais celui-ci n’avait pas tenu bien longtemps, à essayer de tenir une discussion avec lui, et puis, elle paraissait bien sympathique.
D’un air plus amical, il acheva.

A moins que vous n’ayez quelque chose à dire ?

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Rat Noir
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MessageSujet: Re: To talk to another one or not to talk to another one…   To talk to another one or not to talk to another one… Icon_minitimeMer 29 Juin - 11:07


Interloquée. Elle reste là, bouche bée, et l’écoute partir dans ses propos délirants…
Elle se redresse quand même assez rapidement, délaissant le contact des jambes d’Otis, et continue poliment à l’écouter à son tour.
Comment a-t-elle pu se tromper à ce point ? Pourtant, ses deux premières tirades étaient d’une toute autre teneur… Ce ne pouvait pas être seulement dû à son intrusion, il y avait d’autres blessures, d’autres blocages antérieurs, bien plus profonds…
Un fêlé de plus en ce monde… qu’elle avait crû moins abîmé. Et comme elle ne se sentait plus ni l’âme ni la force de l’infirmière qu’elle avait été par le passé…
Fréquemment, elle ne peut quand même s’empêcher de sourire à ses paroles, s’est-il lancé dans une tirade humoristique ?!?… mais elle n’a plus le désir de le savoir, de le vérifier. Trop tôt, trop tard.
Lorsqu’il termine enfin son propos, elle lui répond :


Oui, quelques mots… Ne regardez plus cette eau dégouliner sur vous avec cette mine de dégoût, cette pluie n’est pas si acide… pas autant que vous… Sous vos abords philosophiques, vous êtes plus rustre et bien plus goujat que je n’aurais osée l’imaginer… Je vous dois des excuses pour avoir eu le toupet d’entrer chez vous ainsi, veuillez les accepter… ou pas. Je pensais pouvoir vous faire une bonne surprise, vous faire le don de ma présence la plus intime auprès de vous, mais je suis bien obligée de constater que je vous importune.
Je pourrais vous répondre de plus ample manière, mais je n’en ai pas envie, en tout cas certainement pas ce soir… A moins que vous ne me mentiez, ne vous jouiez de moi, vous ne croyez pas en l’amour… et je vous plains…

Même si vous m’êtes d’apparence plutôt banale, la beauté de votre âme, l’élan de votre cœur m’avaient touché… et, qui sait… peut-être aurais-je pu vous aimer… éprouver pour vous ce sentiment qui semble vous apparaître si étranger… N’avez-vous donc jamais aimé ? ou bien préférez-vous ne pas vous en rappeler, parce que cela vous serait trop douloureux…
Après vous avoir attentivement écouté les deux premières fois, je croyais que vous viviez ce que vous disiez, je pensais que vous faisiez étalage de votre intelligence et non de votre culture, je confondais… Comment peut-on prétendre être vraiment ouvert à l’autre après ce que vous venez de me balancer ?
Otis… Dans la vie, il est des présents qui s’offrent parfois à vous, il est dommage de les laisser passer, ils ne se représentent pas tous les jours, ni toutes les nuits…
Tant pis pour moi, tant pis pour vous… tant pis pour « nous », qui n’a pas existé et n’existera sans doute jamais…

Elle tend une main qu’elle passe doucement mais très brièvement sur l’une des joues de l’homme, ne lui laissant ni le temps de la refuser, ni de la repousser...

Je ne vous en veux pas, après tout je me suis emportée, et je ne peux qu’en vouloir d’abord à moi-même… Vous n’aurez plus à vous plaindre d’un débordement de ma part.

Puis elle repart vers la plaque de tôle qui sert de porte à sa demeure, et la replace hâtivement derrière elle une fois le seuil passé, avant de disparaître dans la noirceur orageuse de la nuit.

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